C’est un pari risqué mais passionnant : Nagui revient là où on ne l’attendait plus, en prenant les commandes d’une toute nouvelle émission musicale baptisée “The Artist”, diffusée en prime sur France 2. Nouveau concept, nouveaux visages, et un défi de taille pour l’animateur-star qui veut prouver qu’il est encore capable de bousculer la télévision française. Pourquoi ce retour à la musique maintenant ? Que cache cette initiative ambitieuse ? Et surtout : est-ce un baroud d’honneur ou un vrai renouveau ? Cliquez sur le lien pour découvrir la suite.

Le retour de Nagui à la musique n’est pas anodin. Après avoir marqué plusieurs générations avec “Taratata”, et des années de succès à la tête de jeux cultes comme “N’oubliez pas les paroles”, l’animateur revient avec un projet qui intrigue : “The Artist”. Une émission musicale, oui, mais qui se veut radicalement différente. Moins de paillettes, plus d’authenticité. Moins de tubes connus, plus de compositions originales. Le pari est risqué, et Nagui le sait.

Lancée à la rentrée sur France 2, “The Artist” entend redonner la parole aux auteurs-compositeurs-interprètes. Fini les reprises à l’infini, les standards américains chantés sans émotion : ici, chaque candidat vient avec sa propre chanson, son univers, ses mots. Et c’est justement ce qui a convaincu Nagui de remonter sur scène, ou plutôt, de reprendre le micro en tant que présentateur d’un format musical à haute exigence.

“Je voulais défendre les artistes qui n’ont pas encore de place, ceux qui écrivent dans leur chambre mais qui ont une voix, une vraie voix”, a-t-il expliqué en conférence de presse. “Trop souvent, la musique à la télé se résume à des concours de karaoké. J’en ai fait, j’en suis fier. Mais là, il fallait autre chose.”

Le concept de l’émission est audacieux : chaque semaine, de nouveaux talents présentent leurs titres originaux devant un jury composé d’artistes reconnus. Le public vote, mais pas comme d’habitude. Ici, ce sont les textes, l’authenticité, l’engagement artistique qui priment. Certains diront que c’est élitiste. D’autres que c’est exactement ce qu’il manquait à la télévision française depuis des années.

Mais les débuts n’ont pas été faciles.

Dès le premier numéro, les critiques sont partagées. Si certains saluent l’initiative, d’autres pointent une émission “trop lente”, “trop sérieuse”, “pas assez fun”. Les audiences sont timides. Nagui encaisse, mais ne flanche pas. “Je préfère avoir 1 million de téléspectateurs qui écoutent vraiment, que 3 millions qui zappent au bout de cinq minutes”, lance-t-il dans une interview.

Car “The Artist” n’est pas qu’un programme. C’est un manifeste.

En coulisses, on raconte que Nagui s’est battu bec et ongles pour imposer ce format. France Télévisions, d’abord frileuse, a fini par accepter. Mais avec des conditions : une mise en scène soignée, un rythme resserré, et une ouverture au grand public. Le défi est immense : comment allier exigence artistique et séduction télévisuelle ? Comment faire entendre une chanson inconnue à une heure de grande écoute, face à des blockbusters ?

Nagui le sait : le pari est presque impossible.

Et pourtant, il s’accroche.

Chaque semaine, il prend le temps de présenter les candidats avec tendresse. Il évoque leurs parcours, leurs blessures, leurs espoirs. Il s’efface parfois, laisse la place à la musique. Lui, le roi de la parole, se tait. Il écoute.

Et c’est peut-être ça, la force de “The Artist”. Un espace rare où l’on prend le temps d’écouter. D’écouter vraiment. Dans un paysage saturé de formats bruyants, cette émission fait le choix du silence entre les notes.

Mais ce choix a un prix.

Car à mesure que les semaines passent, les audiences ne décollent pas. Les dirigeants de France 2 s’interrogent. Doit-on raccourcir la saison ? Modifier le concept ? Pire : arrêter l’émission ? Les rumeurs vont bon train. Et Nagui, une fois encore, se retrouve au centre d’un débat sur la place de la musique à la télévision.

Mais cette fois, il ne se démonte pas.

“Si on ne prend plus de risques, on ne fait plus rien”, dit-il. “Je préfère qu’on dise : il a essayé. Plutôt que : il a recyclé encore une fois la même recette.”

Aujourd’hui, alors que la saison touche à sa fin, le bilan est mitigé mais digne. Des artistes ont émergé. Des chansons ont été entendues. Et même si “The Artist” ne deviendra peut-être pas un phénomène comme “The Voice”, elle aura marqué un tournant. Celui d’une télévision plus attentive, plus humaine, moins spectaculaire mais plus vraie.

Et pour Nagui, c’est sans doute l’essentiel.