Parfois, la gloire est un feu de paille qui brûle les ailes de celui qui s’en approche trop près. L’histoire de “The Vivi”, candidat de “The Voice 2021”, est l’une de ces comètes tragiques, un récit de succès foudroyant et de chute tout aussi spectaculaire. En une seule prestation, il avait tout gagné. En quelques tweets, il a tout perdu. Retour sur un scandale qui a secoué le télé-crochet le plus populaire de France.
Nous sommes en février 2021. Les auditions à l’aveugle de “The Voice” battent leur plein sur TF1. Un jeune homme, Vincent, alias “The Vivi”, monte sur scène. Le choix de sa chanson est un pari fou : “Suicide social” d’Orelsan. Un texte long, complexe, social, à mille lieues des ballades habituelles. Sa prestation est un coup de poing. Il rappe avec une énergie, une précision et une conviction qui “retournent” littéralement les coachs et le public. Amel Bent, Vianney, Florent Pagny et Marc Lavoine sont stupéfaits. Le public est conquis. The Vivi est instantanément catalogué comme le grand favori, le phénomène de la saison.
Mais Internet a de la mémoire. Une mémoire impitoyable. Alors que la France s’enthousiasme pour ce nouveau talent, les réseaux sociaux, eux, se mettent à creuser. Et ce qu’ils trouvent est nauséabond. Des internautes exhument des tweets. Pas des dérapages récents, non, mais des messages postés en 2017. À l’époque, The Vivi n’avait que 17 ans. Mais l’âge n’excuse pas tout.
Le contenu des messages est indéfendable. C’est un déferlement de haine et de bêtise crasse. Les tweets, largement partagés et capturés avant leur suppression, sont à caractère “raciste, homophobe, sexiste et faisant allusion à la pédophilie”. On y lit des “blagues” sordides, d’une violence inouïe. Le choc est total, à la hauteur de l’admiration que le candidat venait de susciter.

La polémique enfle à la vitesse de l’éclair. Sur Twitter, le hashtag #TheVoice est pris d’assaut. Comment la production a-t-elle pu laisser passer un tel candidat ? Comment un artiste capable d’une telle performance peut-il être l’auteur de telles horreurs ? La pression est immense.
La production de “The Voice”, ITV Studios France, et la chaîne TF1 ne peuvent rester silencieuses. Le couperet tombe, aussi rapide que l’avait été la gloire du jeune homme. Dans un communiqué, la production annonce une décision radicale : l’exclusion immédiate de The Vivi.
“Nous avons été extrêmement choqués par les messages à caractère raciste, homophobe et pédophile découverts sur le compte de The Vivi”, explique la production. “Ces propos sont aux antipodes des valeurs de ‘The Voice’ et de TF1.”
Pour The Vivi, le rêve s’arrête. L’ironie est cruelle : au moment de son exclusion, il était déjà allé très loin dans l’aventure. L’émission étant pré-enregistrée, il avait passé les “battles” et avait même, selon ses propres dires, atteint les demi-finales. La production a donc dû s’employer à un montage complexe pour faire disparaître le candidat, allant jusqu’à repêcher une adversaire qu’il avait éliminée lors d’une étape précédente.

Confronté à la tempête, The Vivi a tenté de s’expliquer, de s’excuser. Invité sur le plateau de “Touche Pas à Mon Poste” quelque temps après, il a fait face aux critiques. En larmes, il a dénoncé ses propres propos, parlant de “conneries” d’adolescent. “Je suis pas raciste, homophobe, pédophile… Je suis rien de tout ça”, a-t-il martelé, expliquant qu’il ne se souvenait même plus avoir posté ces tweets. Il s’est excusé platement auprès de “toutes les personnes qu’il a pu offenser”.
Mais le mal était fait. L’opinion publique était divisée. Fallait-il pardonner des “erreurs de jeunesse” d’un adolescent de 17 ans ? Ou devait-on juger l’adulte de 21 ans, qui n’avait jamais pensé à nettoyer son compte de ces immondices ? La question de la “cancel culture” était sur toutes les lèvres.
Pour la chaîne, le risque était trop grand. L’image de son émission familiale ne pouvait être associée à de tels propos, même anciens. L’affaire The Vivi est devenue un cas d’école sur la responsabilité numérique. Elle rappelle à toute une génération que sur Internet, rien ne s’efface. Chaque mot, même posté à 17 ans “pour rigoler avec des potes”, peut resurgir des années plus tard et briser une carrière.
The Vivi a payé le prix fort pour son passé, voyant son rêve de musique s’écrouler en direct, non pas à cause d’une fausse note, mais à cause des écrits haineux d’un adolescent qu’il avait été. Sa prestation sur “Suicide social”, qui parle d’un homme critiquant violemment le “système”, résonne aujourd’hui d’une manière étrangement prémonitoire. Il est lui-même devenu l’acteur d’une chute brutale, orchestrée par ce même système médiatique et social qu’il dénonçait en musique.
News
“Il me faisait aller trop loin” : Les confessions chocs de Charlotte Gainsbourg sur l’enfer de son enfance avec Serge
Derrière le mythe, il y a l’homme. Derrière l’icône, il y a le père. Et derrière les volutes de fumée…
L’homme qui ne riait pas : Comment Paul Mirabel a transformé Pierre Niney et Jonathan Cohen en génies du chaos
Bienvenue dans l’arène la plus impitoyable de la comédie française. L’émission “LOL: Qui rit, sort !” sur Prime Video est…
“J’étais presque malade” : Samuel Le Bihan, sa transformation choc, son combat pour l’autisme et les fêlures qui ont fait l’homme
Il y a l’acteur, ce visage familier du cinéma français, titulaire de la Comédie Française, que l’on connaît pour sa…
“Vous sentez encore l’alcool !” : Vincent Moscato débarque ivre sur le plateau et sème la panique chez Estelle Denis
La télévision en direct est une bête imprévisible. C’est un exercice de haute voltige où tout peut arriver, du problème…
“Festival de bisous” dans TPMP : Le soir où le malaise est devenu un spectacle culte
Il y a des moments de télévision qui s’inscrivent dans la rétine collective. Des moments qui définissent une émission, une…
La génération “ringarde” : Pourquoi la crise de la cinquantaine est plus brutale que jamais
Un chat a disparu. C’est un point de départ banal, presque cliché. Une femme, la cinquantaine, un peu bourgeoise, un…
End of content
No more pages to load






