Dans le grand cirque médiatique de “Danse avec les stars”, chaque prime est une bataille pour l’attention, chaque performance une tentative de créer “le moment” qui enflammera les réseaux sociaux. Pour le prime anniversaire des 10 ans de l’émission, la production avait mis les petits plats dans les grands, faisant revenir d’anciens candidats emblématiques. Mais personne ne s’attendait au coup d’éclat qui allait marquer la soirée : un baiser “torride” échangé entre deux des femmes les plus en vue de France, Iris Mittenaere et Elsa Esnoult.

La toile s’est instantanément “agitée”. Les captures d’écran ont fusé, les commentaires ont explosé. On parlait d’un moment de télévision audacieux, d’une sensualité folle. Et puis, la douche froide. Quelques jours plus tard, la machine à rêves s’est enrayée, et c’est Iris Mittenaere elle-même qui a appuyé sur le bouton “stop”. La vérité ? Tout était faux.

La mécanique de l’illusion

Replantons le décor. Nous sommes le samedi 19 octobre, sur le plateau de DALS. L’ancienne Miss Univers 2016, Iris Mittenaere, revient le temps d’une danse. Elle est rejointe par la candidate de la saison, Elsa Esnoult, et son ancien partenaire, Anthony Colette. Le trio se lance dans un “tango endiablé”. La musique est passionnée, les regards sont intenses, la chorégraphie est conçue pour faire grimper la température. Et soudain, le point culminant : les deux jeunes femmes s’approchent, leurs visages se touchent, et elles s’échangent ce que tout le monde a identifié comme un baiser passionné.

L’effet est immédiat. Le public est “bouche bée”. Mais la magie n’a pas duré. C’est Iris Mittenaere qui a vendu la mèche, visiblement amusée par l’ampleur de la réaction. “Les apparences sont parfois trompeuses”, a-t-elle commencé, avant de livrer le secret de fabrication. “On est hyper fortes parce qu’en fait on a fait un bisou de cinéma. On ne s’est pas embrassées mais on est trop bonne actrice.”

Un “bisou de cinéma”. L’expression dit tout. Ce n’était pas un acte de passion spontanée, ni même une touche de sensualité réelle. C’était une technique. Un mouvement chorégraphié et calculé, où les angles de caméra, la position des têtes et la performance des “actrices” ont créé une illusion parfaite. Comme à Hollywood, la magie réside dans ce que l’on ne voit pas. En l’occurrence, l’absence totale de contact.

“Révéler Elsa” : Le véritable objectif

Mais alors, pourquoi ? Pourquoi monter une telle “mise en scène” au risque de décevoir ou de manipuler le public ? La réponse d’Iris Mittenaere est, là encore, d’une franchise désarmante : “C’était vraiment un baiser de cinéma mais on voulait faire quelque chose de sexy parce qu’on voulait aussi révélé elsa dans ce côté là.”

Cette phrase est la clé de tout. Ce baiser n’avait rien à voir avec Iris, ni même avec la danse. Il s’agissait d’une opération de communication ciblée sur une seule personne : Elsa Esnoult.

Il faut comprendre qui est Elsa Esnoult pour le grand public. Star absolue de la série “Les Mystères de l’amour” sur TMC, elle incarne une image douce, romantique, presque sage. Elle est l’héroïne accessible, la “bonne copine” que des millions de fans suivent avec tendresse. “Danse avec les stars”, en revanche, est une émission qui demande de la “femme fatale”, de la passion, du feu. L’objectif de la production, et visiblement de l’équipe autour d’Elsa, était de briser cette image lisse, de la “révéler” sous un jour nouveau, plus adulte, plus “sexy”.

Le tango était le véhicule parfait, mais il fallait un “choc”. Quoi de plus efficace que de la placer aux côtés d’Iris Mittenaere, une femme qui, depuis son sacre de Miss Univers, incarne le glamour et la sensualité décomplexée ? Iris a servi de faire-valoir, de “révélateur”. Le baiser n’était qu’un outil marketing pour accélérer la transformation de l’image d’Elsa. “Je me suis amusé, ça m’a fait plaisir et il y avait une super bonne ambiance”, a ajouté Iris. Des propos qui confirment son détachement professionnel : elle était là pour faire le show, et elle l’a fait avec brio.

Une “mission accomplie” ?

Le verdict de la vidéo est sans appel : “mission accomplie”. La “toile” a été “bluffée”. Le “buzz” a été généré. Le lundi matin, tout le monde parlait de DALS, et surtout, tout le monde parlait d’Elsa Esnoult sous un angle inédit. L’opération a fonctionné au-delà de toutes les espérances.

Cette séquence illustre parfaitement la mécanique de la télévision moderne, en particulier celle de “Danse avec les stars”. L’émission n’est pas seulement un concours de danse ; c’est une usine à histoires. Chaque semaine, elle doit produire du narratif, des émotions, des “moments”. On y fabrique des couples (la fameuse “malédiction DALS” qui voit les partenaires tomber amoureux), on y crée des rivalités, et on y orchestre des transformations.

La transformation d’Elsa Esnoult a été accélérée par cette mise en scène. En révélant l’astuce, Iris Mittenaere ne gâche pas la fête ; elle se positionne comme celle qui maîtrise les codes. Elle rappelle à tous que la télévision est un spectacle, une illusion. Elle et Elsa ne sont pas seulement des danseuses ; elles sont des “trop bonnes actrices”.

Ironiquement, en révélant que le baiser était faux, Iris Mittenaere a peut-être créé un deuxième “buzz”, presque plus fort que le premier. Le public, d’abord “bouche bée” par l’audace, l’a ensuite été par la supercherie. Certains ont pu se sentir floués, d’autres ont salué l’habileté de la manœuvre.

Au final, cette anecdote restera dans les annales de l’émission. Ce fut le moment où deux femmes ont utilisé l’arme la plus puissante de la télévision – l’illusion de l’intimité – pour servir un objectif de carrière. Ce n’était pas “torride”, c’était professionnel. Ce n’était pas de la passion, c’était de la stratégie. Et dans le jeu impitoyable de l’image, c’était, sans aucun doute, magistralement joué.