Un dernier adieu en demi-teinte : l’ombre des absents au cœur des obsèques de Thierry Ardisson

Ce jeudi 17 juillet 2025, l’église Saint-Roch à Paris, habituellement silencieuse et solennelle, a été le théâtre d’une cérémonie empreinte d’émotion, de souvenirs, mais aussi d’interrogations.

Thierry Ardisson, figure emblématique du paysage audiovisuel français, a tiré sa révérence après plusieurs années de discrétion médiatique. Son cercueil, recouvert de fleurs blanches, a été accueilli par une foule de proches, de personnalités du monde de la télévision, et de simples admirateurs venus lui rendre un dernier hommage.

Mais dans cette atmosphère digne, une absence – ou plutôt deux – n’ont pas manqué d’interpeller : celle de Nagui et de Léa Salamé.

Alors que de nombreuses figures médiatiques telles que Laurent Ruquier, Michel Drucker ou encore Anne-Elisabeth Lemoine étaient présentes, les noms de Nagui et de Léa Salamé, pourtant très proches du couple Ardisson–Aboukrat depuis des années, brillaient par leur absence.

Rapidement, la rumeur s’est propagée aux abords de l’église comme une traînée de poudre : que s’est-il passé ? Est-ce un désaccord, une tension ancienne ou une coïncidence de calendrier ?

Selon une source proche de la famille citée par Closer, les raisons sont plus personnelles que polémiques. Nagui, retenu à l’étranger pour des raisons familiales imprévues, aurait exprimé “un profond regret de ne pas pouvoir être là”, envoyant une lettre manuscrite à Sandrine Aboukrat, la veuve de Thierry, afin de lui témoigner son soutien.

De son côté, Léa Salamé, actuellement en convalescence après une opération bénigne mais contraignante, aurait été “bouleversée” de ne pas pouvoir assister à l’hommage. Elle aurait, selon les proches, “éclaté en larmes” en apprenant que sa santé ne lui permettrait pas de faire le déplacement.

Pourtant, certains observateurs attentifs notent que les relations entre les deux absents et le couple Ardisson-Aboukrat s’étaient quelque peu distendues ces dernières années. Thierry, devenu plus secret, avait réduit son cercle amical, préférant la solitude apaisée de sa résidence varoise aux dîners mondains parisiens.

Léa Salamé, très sollicitée par ses engagements professionnels, et Nagui, partagé entre France Inter, France 2 et ses projets personnels, avaient, semble-t-il, moins de contact régulier avec lui.

Mais au fond, faut-il réellement chercher une polémique là où il n’y a peut-être qu’un concours de circonstances douloureuses ? Pour beaucoup dans l’assemblée, l’émotion dominait largement la curiosité.

Sandrine Aboukrat, digne, en noir sobre, a pris la parole en fin de cérémonie dans un silence bouleversant. Sa voix légèrement tremblante mais ferme a retracé les vingt dernières années de sa vie aux côtés de “l’homme en noir”, évoquant ses fulgurances intellectuelles, ses angoisses silencieuses, et surtout, sa peur panique de l’oubli.

« Il avait peur qu’on l’efface. Il n’aura jamais été aussi présent qu’aujourd’hui », a-t-elle confié sous une pluie d’applaudissements respectueux.

Le public, lui, s’est souvenu du Thierry Ardisson provocateur mais profondément cultivé, de ses interviews mordantes dans Tout le monde en parle, de ses silences lourds de sens, de sa passion pour les formules chocs et les confidences inattendues.

On a aussi évoqué ses dernières années, plus discrètes, marquées par la maladie, un éloignement volontaire du tumulte médiatique, et une relation fusionnelle avec Sandrine, sa complice, son roc.

Les absents, qu’ils soient présents dans les cœurs ou dans les regrets, n’ont pas éclipsé l’hommage rendu. Mais leur absence a rappelé que, même dans la mort, les relations humaines restent complexes, faites de malentendus, d’émotions, de fatigue, de pudeur.

Peut-être est-ce justement cela que Thierry Ardisson aurait aimé qu’on retienne : la sincérité imparfaite de nos liens, la fragilité de nos certitudes, la beauté des gestes non-dits.