C’est une tragédie qui a laissé la France entière sans voix, un drame shakespearien qui continue, des mois plus tard, de hanter les mémoires. Marwan Berreni, l’interprète inoubliable d’Abdel Fedala dans la série culte Plus Belle La Vie, nous quittait en octobre 2023 dans des circonstances qui ont glacé le sang de ses millions de fans. Retrouvé sans vie dans une maison abandonnée de Corcelles-en-Beaujolais après des semaines de disparition, l’acteur emportait avec lui ses tourments. Mais aujourd’hui, alors que le silence semblait être retombé sur cette affaire douloureuse, une nouvelle épreuve, plus intime et tout aussi cruelle, vient frapper ceux qui restent : ses parents, Mourad et Martine Berreni.

Loin des projecteurs et des hommages publics, c’est un tout autre combat qui se joue en coulisses. Un combat administratif, financier et émotionnel que le père de l’acteur a fini par dévoiler, révélant le “secret” pesant des derniers mois : l’impossible gestion de l’héritage d’un fils parti trop tôt, symbolisé par une maison devenue un fardeau invendable.

Le sanctuaire devenu prison : L’histoire de la maison de Fuissé

Pour comprendre la douleur actuelle des parents Berreni, il faut remonter à 2019. Marwan, cherchant à échapper au tumulte parisien et à la pression des plateaux de tournage marseillais, avait jeté son dévolu sur une magnifique propriété à Fuissé, en Saône-et-Loire. Ce village pittoresque, niché au cœur des vignobles, devait être son refuge, son havre de paix. “Il voulait un endroit pour respirer, pour se retrouver après le stress intense du métier”, confie un proche. Cette maison de village, avec ses pierres dorées et son charme authentique, était le symbole de sa réussite, mais aussi de son besoin de solitude et de retour aux sources.

Pourtant, ce qui devait être un patrimoine et un lieu de mémoire s’est transformé en un véritable cauchemar pour ses héritiers. En février dernier, la mort dans l’âme, Mourad et Martine ont dû se résoudre à mettre le bien en vente. Le prix ? 400 000 euros. Une somme conséquente, certes, mais justifiée par la beauté des lieux. Or, des mois plus tard, la maison ne trouve pas preneur. Les visites sont rares, les offres inexistantes.

Pourquoi ce blocage ? Les experts immobiliers et les proches avancent plusieurs raisons qui glacent le dos. Au-delà des considérations classiques de marché ou d’emplacement, c’est l’ombre du drame qui semble planer sur les murs. “Le décès soudain et tragique d’une célébrité s’accompagne souvent de rumeurs, de superstitions”, explique un agent local. Les acheteurs potentiels, conscients de l’histoire du propriétaire, craignent-ils une “mauvaise énergie” ? La maison, bien que n’étant pas le lieu du décès, reste indissociable de la fin tragique de Marwan. Elle est devenue, malgré elle, un lieu de pèlerinage morbide pour certains, et un repoussoir pour d’autres, transformant la vente en un parcours du combattant psychologique pour les parents.

Le “secret” des difficultés financières et juridiques

Derrière l’émotion, le père de Marwan a dû avouer une réalité plus terre-à-terre mais terriblement anxiogène : la complexité juridique de la succession. Marwan Berreni, jeune et plein de vie, n’avait pas laissé de testament clair. Dans ces cas-là, la machine administrative française peut s’avérer impitoyable.

Le partage du patrimoine, au lieu d’être une simple formalité, est devenu un labyrinthe de procédures. Les parents, déjà dévastés par le chagrin, doivent faire face à des notaires, des créanciers, et des factures qui continuent de tomber. La vente de la maison n’est pas un choix de confort, mais une nécessité pour apurer les comptes et clore ce chapitre matériel. “La maison, au lieu d’être un beau souvenir où conserver la mémoire de Marwan, est devenue une charge financière insupportable”, révèle une source proche du dossier.

C’est là le véritable “secret” de ces derniers mois : la lutte silencieuse d’un couple pour ne pas sombrer financièrement tout en essayant de faire leur deuil. Ils doivent gérer les biens d’un fils qu’ils aimaient plus que tout, tout en étant confrontés à la brutalité des chiffres et des lois. Une double peine qui indigne et émeut tous ceux qui connaissent l’histoire de cette famille.

Une famille marquée par le destin : La double tragédie des Berreni

Ce qui rend cette situation encore plus insoutenable, c’est le passé tragique de la famille Berreni. Mourad et Martine ne pleurent pas seulement Marwan. Il y a dix ans, en 2013, ils perdaient déjà leur autre fils, Bilal Berreni, un artiste de rue talentueux connu sous le nom de “Zoo Project”. Assassiné à Détroit aux États-Unis à l’âge de 23 ans, Bilal avait laissé un vide immense.

Marwan avait porté ce deuil avec une dignité exemplaire, s’investissant corps et âme dans son travail pour honorer la mémoire de son frère. Voir aujourd’hui les parents affronter la perte de leur second et dernier enfant est une douleur que peu peuvent imaginer. Ils se retrouvent seuls, sans héritiers directs, avec pour unique compagnie les souvenirs de deux garçons brillants fauchés dans la fleur de l’âge.

Leur résilience force le respect. Malgré l’acharnement du sort, ils tentent de rester dignes. La mise en vente de la maison de Fuissé est, pour eux, une tentative désespérée de tourner la page, de ne pas laisser les objets et les murs les enfermer dans le passé. Mais chaque jour qui passe sans vente est un jour de plus à ressasser, à entretenir et à payer pour une vie qui n’est plus.

L’appel à la solidarité et à la mémoire

Face à cette impasse, des voix s’élèvent. Les fans de Plus Belle La Vie, toujours très attachés à l’acteur, tentent de mobiliser les réseaux sociaux. L’idée n’est pas seulement d’aider à vendre une maison, mais d’envoyer un message de soutien à des parents à bout de souffle. “Pour traverser cette période, sa famille a besoin de patience, de confiance et du soutien de son entourage”, souligne le reportage.

Certains espèrent qu’un acheteur, capable de voir au-delà du drame, saura redonner vie à cette demeure de Fuissé. Car au fond, cette maison n’est pas “maudite”. Elle a été le témoin des rires de Marwan, de ses moments de création, de ses dîners entre amis. Elle a abrité l’espoir et la joie avant d’abriter le silence.

En attendant, l’histoire de Marwan Berreni continue de s’écrire en pointillé, entre hommage artistique et réalité juridique. Son père, en “avouant” ces difficultés, nous rappelle que derrière les figures publiques se cachent des familles ordinaires confrontées à des épreuves extraordinaires. Il nous invite à ne pas juger, mais à comprendre.

Aujourd’hui, plus qu’une maison à vendre, c’est la mémoire d’un homme qui cherche sa place. Espérons que le temps, et peut-être la bienveillance d’un inconnu, permettront enfin à Mourad et Martine de trouver l’apaisement qu’ils méritent tant. Marwan, lui, restera à jamais Abdel, le jeune avocat au grand cœur, et l’homme qui cherchait la paix au milieu des vignes. Que son âme, et celle de son frère, reposent enfin en paix.