Il y a des moments de télévision qui marquent par leur authenticité, où le vernis des paillettes craque pour laisser place à la vérité nue, parfois brutale, mais terriblement nécessaire. Ce mercredi 27 août, sur le plateau de l’émission Ça commence aujourd’hui sur France 2, Adeline Blondieau a offert aux téléspectateurs l’un de ces instants de grâce et de révolte. Invitée par Faustine Bollaert pour évoquer le thème “Célébrité à 50 ans, elles se sentent enfin libres”, l’ancienne icône de la série culte Sous le soleil a prouvé qu’elle n’avait rien perdu de son tempérament de feu. À 54 ans, libérée des injonctions et des faux-semblants, elle a poussé un coup de gueule magistral contre l’âgisme et le sexisme médical qui a résonné bien au-delà des murs du studio.

La Fin de la “Femme Parfaite”

Pour toute une génération, Adeline Blondieau reste Caroline Drancourt, l’avocate pétillante de Saint-Tropez, ou l’ex-épouse médiatisée de Johnny Hallyday. Une image de papier glacé, de perfection lisse, dans laquelle elle s’est longtemps sentie “prisonnière”. Mais cette époque est révolue. Aujourd’hui sophrologue et femme engagée, Adeline a troqué les tapis rouges pour une quête de sens et d’authenticité.

Accompagnée de son amie de toujours et ancienne partenaire de jeu, Bénédicte Delmas, elle est revenue sur un épisode douloureux mais révélateur de notre époque : la publication d’un selfie sans maquillage sur Instagram. Une photo vue par plus d’un million de personnes, qui a déclenché une avalanche de haine. Son crime ? Avoir des cheveux blancs et oser les montrer. “Critiquée pour ses cheveux blancs qu’elle porte depuis l’âge de 20 ans”, Adeline Blondieau a raconté comment elle a décidé d’assumer pleinement son naturel, refusant de céder à la tyrannie de la teinture et du “jeunisme” à tout prix.

Le Choc du Cabinet Médical

Mais le moment le plus poignant, et le plus révoltant, de l’émission est survenu lorsqu’elle a abordé le sujet tabou de la ménopause. Révélant avoir été confrontée à la préménopause très tôt, l’actrice a livré une anecdote qui a glacé le sang de l’auditoire. Elle raconte sa visite chez un gynécologue, ce professionnel de santé censé l’accompagner avec bienveillance.

Le verdict de ce dernier tombe comme un couperet, d’une violence misogyne inouïe : il lui annonce tout de go qu’il va lui “enlever l’utérus” sous prétexte qu’elle “n’en avait plus besoin”. Comme si une femme, une fois passée l’âge de procréer, devenait un objet périmé dont on peut retirer les pièces “inutiles”.

Face à cette déshumanisation, Adeline Blondieau n’a pas flanché. Sa réponse, sortie des tripes, a été à la hauteur de l’affront : “Mais ta gueule en fait !”.

Cette phrase, lâchée sur le service public, n’était pas une simple vulgarité. C’était un cri de ralliement. Le cri de toutes ces femmes à qui l’on explique ce qu’elles doivent faire de leur corps, comment elles doivent vieillir, et quand elles doivent disparaître du champ visuel. En remettant ce médecin à sa place, Adeline Blondieau a rappelé que le corps des femmes, à 20, 50 ou 80 ans, leur appartient totalement et n’a pas à être justifié par une utilité reproductive.

La Peur Salutaire de la Chirurgie

Dans cette même lancée de franchise absolue, l’ex-héroïne des Filles d’à côté a également abordé la question de la chirurgie esthétique. Là où beaucoup de célébrités nient ou invoquent des “soins miracle”, Adeline Blondieau assume son refus de passer sous le bistouri. Et la raison est d’une simplicité désarmante : la peur.

Elle refuse de modifier ses traits, de figer son expression, préférant laisser le temps sculpter son visage. Une position courageuse dans un milieu où l’apparence est reine, et qui envoie un message puissant d’acceptation de soi.

Adeline Blondieau revient sur "l'image esthétique" de Sous le soleil : "Il  ne fallait pas qu'on prenne du poids"

Une Femme Debout

Ce passage dans Ça commence aujourd’hui restera dans les annales. Adeline Blondieau nous a montré qu’à 54 ans, la liberté ne se demande pas, elle se prend. Elle se prend en affichant ses cheveux blancs, en refusant d’être retouchée, et surtout, en osant dire “Ta gueule” à ceux qui voudraient la réduire au silence ou à l’invisibilité.

Son témoignage est une bouffée d’air frais. Il nous rappelle que la beauté ne réside pas dans l’absence de rides, mais dans la lumière de celles qui marchent tête haute, fières de leur parcours et de leurs combats. Merci, Madame Blondieau, pour cette leçon de vie et ce franc-parler qui fait, disons-le, un bien fou.