Trois millions d’albums vendus. Des clips dépassant les 25 millions de vues. Des tournées pharaoniques dignes des plus grandes stars internationales. M. Pokora, le “gamin de Strasbourg”, est incontestablement devenu une “bête de scène”, un showman total dont l’énergie sur scène rappelle les plus grands, au point que la comparaison avec le légendaire Claude François est devenue un lieu commun. Danseur, acrobate, chanteur, il maîtrise la performance à la perfection.
Pourtant, derrière cette machine de guerre artistique se cache un paradoxe fascinant : un “showman timide”. L’homme qui électrise les foules avoue lui-même être du genre à “rentrer la tête dans les épaules” dans la rue, non par peur d’être reconnu, mais par une réserve naturelle. Cette dualité est la clé pour comprendre un parcours bien plus complexe et douloureux qu’il n’y paraît.
Car si M. Pokora est aujourd’hui un pilier de la chanson populaire française, son ascension n’a été ni un conte de fées, ni un hasard. C’est l’histoire d’une ambition féroce, d’une revanche sur les coups durs de la vie, et d’une philosophie ancrée dans son nom de scène même : “Pokora”, qui signifie “humilité” en polonais. Une humilité qu’il a dû apprendre à la dure, après avoir frôlé la catastrophe.
L’histoire de Matt Pokora commence bien avant la musique, sur un terrain de football. Fils d’un footballeur professionnel, le jeune Mathieu Tota grandit avec un ballon dans les pieds. Le sport est son “premier amour”, et son idole n’est autre que David Beckham. Mais dans sa chambre d’enfant, une autre icône veille sur lui : Michael Jackson. À quatre ans, fasciné par les visuels et la performance totale du Roi de la Pop, il pique les pansements dans la trousse à pharmacie familiale pour les enrouler autour de ses doigts et imiter son idole devant le miroir.
Le cœur de l’adolescent balance entre le stade et la scène. Mais dans le vestiaire, un environnement où l’on “se chambre beaucoup”, il n’ose pas avouer sa passion secrète. “Si j’avais eu le malheur de dire que je chantais ou que j’aimais ça à l’époque, je me serais fait chambrer tous les weekends”, confie-t-il. Il garde donc ce rêve pour lui, une dualité qui le forge déjà.

Cette détermination va être cimentée par les épreuves de la vie. L’après-carrière de son père est difficile. Il évoque pudiquement les “huissiers sont venus à la maison”, une fracture qui marque profondément l’enfant. Puis vient le divorce de ses parents. À 15 ans, face à cette “période un peu plus difficile”, il se fait une promesse : il sera “débrouillard”. Il ne comptera que sur lui-même.
Loin de l’image glamour qu’on lui connaîtra plus tard, l’adolescent enchaîne les petits boulots. Il travaille dans des fast-foods, fait des stages de vendeur. Non pas pour l’argent de poche, mais pour l’essentiel. “Pour gagner un peu d’argent aussi pour me payer mes fringues à la rentrée, pour me payer mes crampons de foot”, explique-t-il. Cette période ancre en lui une valeur cardinale : celle du travail. Il sait déjà que rien ne lui sera donné.
À 17 ans, son ambition le dévore. Il sent qu’il a quelque chose de plus que les autres, cette “facilité à se mettre en scène” que ses maîtresses d’école remarquaient déjà lors des spectacles de fin d’année. Il veut tenter sa chance. Le casting de l’émission “Popstar” se présente. Il n’y a qu’un seul problème : il faut avoir 18 ans. Lui n’en a que 17.
Qu’à cela ne tienne. Dans un acte qui mélange l’audace, l’inconscience et une volonté farouche de réussir, il fait ce que personne n’oserait conseiller : il trafique sa carte d’identité. “J’avais que 17 ans à quelques mois près, donc j’aurais pas pu participer au casting de Popstar si j’avais pas trafiqué ma carte d’identité.”
Le “malin”, comme il se décrit lui-même, passe les étapes, séduit, et finit par gagner. Le subterfuge tient jusqu’au bout. La production ne découvre la vérité que le jour de la victoire, au moment de signer les contrats et de fournir un numéro de sécurité sociale. “Et là, il y a la date de naissance”, s’amuse-t-il aujourd’hui. L’affaire se règle en famille, ses parents devant signer les documents officiels. Sa carrière est lancée sur un coup de poker, un mensonge dicté par le destin.
C’est à ce moment précis qu’il choisit son nom. “Pokora”. Un mot qu’il se fait tatouer, son tout premier. Ce choix n’est pas anodin. Il vient d’une “nounou” de l’émission, qui lui glisse une phrase qui deviendra son mantra : “La chose la plus importante si tu es amené à durer, c’est de rester humble, de pas oublier d’où tu viens. Tous les gens que tu croises en montant, tu les recroiseras en descendant.”
Il ne croit pas si bien dire. Après le succès fulgurant du groupe Linkup, puis un premier album solo réussi, M. Pokora veut voir plus grand. Il part aux États-Unis, travaille avec les plus gros producteurs de R&B. Il veut faire “comme les Américains”. Il revient avec un album, mais l’accueil est glacial.
Nous sommes en 2006, il a 21 ans. La presse le descend. On le dit “passager”, “plus à la mode”. C’est un échec cuisant, une humiliation publique. “À 21 ans, c’est dur d’entendre ça”, avoue-t-il. Lui qui pensait être soutenu pour son ambition se voit taxé de “prétention”. Le coup est terrible.
C’est là que sa philosophie et les épreuves de son adolescence vont le sauver. “Jamais je me suis dit ‘c’est foutu, c’est fini’”, assure-t-il. “La seule chose que je me suis dit, c’est ‘Mec, il va falloir que tu aies les reins solides, parce que là, il va falloir accepter de repartir en bas, de repartir à la première marche et de tout reconstruire’.”
Avec le recul, il analyse cet échec avec une lucidité implacable. Il n’était pas lui-même. “J’ai l’impression à cette époque-là d’être déguisé. C’est dans mes clips, je mettais des lunettes de soleil, des chaînes un peu bling-bling… le côté un peu R&B américain. Et en plus, dans la vie de tous les jours, je suis vraiment pas du genre à mettre des lunettes.”

Cette chute lui apprend l’essentiel : l’authenticité. Il abandonne le costume américain pour devenir l’artiste français qu’il est. Il ne mise plus sur l’image, mais sur ce qu’il sait faire mieux que personne : le show.
Il se reconstruit brique par brique, en prenant des risques énormes. Il participe à la toute première saison de “Danse avec les stars”. Un pari fou. “Personne savait si ça allait marcher. J’aurais pu couler avec si ça avait pas marché.” Il gagne, et le public redécouvre le danseur exceptionnel.
Puis il fait un autre pari, encore plus grand : la comédie musicale “Robin des Bois”. Un spectacle titanesque où il se balade “à 9 mètres de haut” et fait des saltos. “Je veux faire des choses que des chanteurs français populaires n’ont jamais fait”, martèle-t-il. Son obsession n’est pas son image, comme pouvait l’être Claude François, mais la performance. “Je suis obsédé par le fait d’avoir envie que les gens, quand ils viennent à mes spectacles, ils en aient pour leur argent.”
Le public suit. Le succès revient, plus grand, plus solide. Mais cette fois, Pokora est armé. Il n’oubliera jamais la leçon de la “nounou”. Comment rester humble ? En se souvenant que tout peut s’arrêter.
Cette humilité se manifeste surtout dans son rapport aux fans. Il le dit sans détour : il dit “oui à chaque fois” pour une photo ou une vidéo. Plus que ça, il avoue que sa plus grande angoisse serait que cela s’arrête. “Je pense que si on venait plus me demander ces choses-là, je commencerais à angoisser… Notre angoisse, ce serait justement qu’on vienne plus nous demander d’autographe, de photos.”
Pour lui, la récompense de son métier, ce n’est pas le luxe ou la gloire. “C’est mon essence, c’est mon moteur. Quand je marche dans la rue et que j’ai juste une personne qui […] me fait un signe, qui me dit ‘Super, continuez’, pour moi, c’est ça la récompense.”
Il balaie l’idée que la célébrité complique la vie. Pour lui, ce sont les artistes eux-mêmes qui se compliquent la vie. “Plus tu en fais des caisses, […] plus tu vas déclencher des hystéries.” En restant “cool” et “tranquille”, il désamorce l’hystérie et reçoit en retour de la bienveillance.
Aujourd’hui, M. Pokora se voit comme un “exemple du tout est possible”. Il est le gamin de Strasbourg, sans personne dans l’industrie, qui s’est “bougé les fesses”. Il a une devise, celle qui résume son parcours, de la carte d’identité trafiquée à sa résurrection après l’échec : “La seule chose qu’on rate est celle qu’on ne tente pas.”
Il n’est plus déguisé. Il est Mathieu, le travailleur acharné, et Pokora, l’artiste humble. Et c’est peut-être ça, le secret de sa longévité : savoir que pour rester au sommet, il faut se souvenir en permanence du vide qu’il y a en bas.
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