Quand le silence devient assourdissant : le cri d’alarme d’un ami fidèle

C’est une affaire qui résonne comme un coup de tonnerre dans le ciel médiatique français, mais pour les intimes d’Alain Delon, c’est le bruit sourd d’une vérité trop longtemps étouffée qui éclate enfin au grand jour. Alors que la plainte déposée par les trois enfants de la star – Anthony, Anouchka et Alain-Fabien – contre Hiromi Rollin pour “harcèlement moral”, “détournement de correspondances” et “maltraitance animale” fait la Une, une voix familière s’élève pour confirmer l’impensable. Bernard Montiel, ami de longue date du “Guépard”, a brisé le silence, livrant un témoignage accablant sur la lente et douloureuse disparition sociale de l’icône du cinéma.

Deux ans de silence radio : l’amitié à l’épreuve de l’emprise

“C’est triste, mais je ne suis pas du tout surpris.” Ces mots, prononcés par Bernard Montiel lors d’une interview accordée au Parisien, résonnent avec une gravité particulière. Ils ne sont pas ceux d’un observateur lointain, mais ceux d’un confident, d’un homme qui a partagé l’intimité d’Alain Delon pendant plus de vingt ans. Des vacances partagées, des dîners, des rires… et puis, soudain, le vide.

L’animateur raconte avec émotion comment le lien s’est effiloché, non par manque d’affection, mais par une force extérieure invisible. “Cela devait arriver depuis longtemps, même avant son AVC”, confie-t-il. Le constat est terrible : depuis deux ans, Bernard Montiel n’avait plus de “vraies” nouvelles. Les appels restaient sans réponse, les messages s’accumulaient dans le vide numérique. Pour un homme comme Alain Delon, connu pour sa fidélité en amitié et son respect des traditions, ce silence était une anomalie, un signal de détresse muet.

Le point de rupture, pour Montiel, fut ce mois de novembre 2022. Pour la première fois en deux décennies, son message d’anniversaire est resté lettre morte. Pas un merci, pas un signe de vie. “C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il se passait quelque chose d’anormal”, explique-t-il. Ce n’était plus Alain. Ce n’était plus l’ami qui prenait soin de répondre, qui gardait le contact malgré la distance et la maladie. C’était l’ombre d’un homme, coupé du monde par celle qui prétendait le protéger.

Hiromi Rollin : de l’ombre à la lumière crue des accusations

Au cœur de cette tempête familiale et médiatique se trouve une figure jusqu’alors discrète : Hiromi Rollin. Présentée tantôt comme “dame de compagnie”, tantôt comme assistante, elle est aujourd’hui décrite par le clan Delon et ses proches comme la geôlière de Douchy. Bernard Montiel drosse le portrait d’une femme au “caractère très fort”, une présence devenue omniprésente, suffocante.

Ce qui frappe l’animateur, c’est l’évolution du statut de cette femme dans la narration publique. Il se dit “extrêmement surpris” d’apprendre qu’elle se présentait récemment comme la “compagne” de l’acteur. “À ma connaissance, cela n’a jamais été le cas”, assène-t-il, remettant les pendules à l’heure avec une franchise qui ne laisse aucune place au doute. Il rappelle que même Mireille Darc, l’amour éternel d’Alain, parlait d’elle comme d’une employée, quelqu’un qui “apportait son aide”, mais jamais comme d’une partenaire de vie.

Le glissement sémantique cache une réalité plus sombre : celle d’une prise de pouvoir progressive sur un homme affaibli par l’âge et la maladie. Montiel souligne l’inquiétude grandissante de voir cette femme “contrôler tout”. Le courrier, le téléphone, les visites… Tout semblait filtré, trié, bloqué. Alain Delon, ce monstre sacré au caractère indomptable, se serait retrouvé prisonnier dans sa propre forteresse, isolé de ceux qui l’aiment vraiment.

La cruauté envers l’animal : le détail qui brise le cœur

Au-delà de l’abus de faiblesse et de l’isolement humain, un aspect de la plainte a particulièrement horrifié l’opinion publique et les amis de la star : la cruauté envers son chien. On connaît l’amour viscéral qu’Alain Delon porte à ses animaux, et en particulier à son berger malinois, Loubo. Il a souvent déclaré vouloir partir avec lui, refusant de le laisser seul au monde.

Savoir que ce compagnon fidèle aurait été victime de violences est peut-être l’atteinte la plus intime à l’intégrité de l’acteur. Frapper son chien, c’est frapper Alain Delon en plein cœur. C’est s’attaquer à ce qu’il a de plus cher, à cette innocence animale qu’il a toujours défendue. Pour Bernard Montiel et les proches, c’est la preuve ultime d’une malveillance qui ne connaît pas de limites.

L’union sacrée des enfants : un soulagement pour l’entourage

Face à cette situation critique, la réaction des enfants Delon a été saluée comme un acte de sauvetage nécessaire. Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, souvent dépeints comme ayant des relations complexes, ont fait front commun. Une union sacrée pour protéger le patriarche. “Il est vraiment important que ses enfants aient entamé cette procédure”, insiste Bernard Montiel.

Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, cette action en justice n’est pas une guerre d’héritage, mais une opération de libération. C’est le moyen de briser le verrou posé sur la grille de Douchy, de rendre à Alain Delon sa voix et sa liberté. L’inquiétude de Montiel transparaît dans chaque mot : “Alain Delon qui ne donne plus de nouvelles, ce n’est pas lui”. Retrouver l’homme derrière la légende, retrouver l’ami, le père, le grand-père, voilà le seul but de cette bataille juridique qui ne fait que commencer.

Une légende fragilisée mais pas oubliée

L’affaire Delon nous rappelle cruellement que même les “Samouraïs” sont vulnérables. La vieillesse est un naufrage que certains prédateurs n’hésitent pas à exploiter. Mais elle nous montre aussi la force des liens du cœur. Ceux de l’amitié, incarnée par la fidélité de Bernard Montiel qui n’a jamais cessé de s’inquiéter malgré le silence imposé. Ceux du sang, avec des enfants prêts à tout pour défendre l’honneur et la sécurité de leur père.

Aujourd’hui, alors que la justice s’empare du dossier, une lueur d’espoir renaît. L’espoir que le téléphone sonnera à nouveau chez Bernard Montiel. L’espoir qu’Alain Delon puisse finir ses jours dans la sérénité qu’il mérite, entouré d’amour vrai et non d’une emprise toxique. Les masques tombent, et si la tristesse est immense, la vérité, elle, est enfin en marche.