Quand l’interview tourne au cours magistral

C’est une séquence qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux et qui risque de faire grincer des dents dans les rédactions parisiennes. Invitée récemment sur un plateau de télévision – identifié comme celui de BFM – pour défendre son programme économique, Sarah Knafo ne s’est pas contentée de répondre aux questions. Elle a littéralement inversé les rôles, transformant l’intervieweur en élève mal préparé le temps d’un échange aussi tendu que jouissif pour ses partisans.

Habituée aux joutes oratoires, la jeune députée européenne de Reconquête a profité de cette tribune pour dérouler son plan de bataille contre la dépense publique, tout en infligeant une correction publique à un journaliste qui semblait, selon ses dires, avoir oublié de “bosser son sujet”.

“Rendre leur argent aux Français” : la fin de la politique du chèque

Dès les premières minutes, le ton est donné. Interrogée sur le pouvoir d’achat, préoccupation numéro un des Français, Sarah Knafo a balayé d’un revers de main la stratégie gouvernementale actuelle. “Toute la classe politique ne parle que de chèques, de subventions… Elle pense résoudre la question du pouvoir d’achat, c’est tout le contraire”, a-t-elle martelé.

Pour elle, la mécanique est simple et perverse : l’État prend dans la poche droite des Français via des taxes records, pour en rendre une infime partie dans la poche gauche sous forme d’aides, après s’être servi au passage pour payer une administration pléthorique. “La meilleure manière de respecter le pouvoir d’achat, c’est d’arrêter de leur prendre leur argent”, résume-t-elle. Une logique implacable qui vise à couper le robinet des dépenses pour alléger la pression fiscale.

Le tabou des 63 milliards et l’omerta de l’administration

Mais là où le débat s’est véritablement enflammé, c’est lorsque Sarah Knafo a abordé les sources d’économies. Elle avance un chiffre choc : 63 milliards d’euros d’économies possibles par an, dont une part significative (15 à 20 milliards) proviendrait de la suppression des aides sociales non contributives versées aux étrangers.

Face au scepticisme du journaliste sur ces montants, elle a dénoncé une véritable “omerta” d’État. Elle pointe du doigt l’incapacité – ou le refus – de l’administration et de figures comme François Bayrou ou Bruno Le Maire à fournir des chiffres précis sur le coût social de l’immigration. “C’est un secret, c’est un mystère”, ironise-t-elle, rappelant que la nationalité est pourtant un critère administratif objectif. Pour Knafo, ce flou artistique n’est pas un hasard, mais une volonté de cacher la réalité aux contribuables.

Le K.O. technique sur la Constitution

Le point d’orgue de l’interview est survenu lorsque le journaliste a tenté de coincer son invitée sur le terrain juridique. Citant le rejet par le Conseil constitutionnel d’un référendum des Républicains sur le même sujet, il lui a demandé si son programme était tout simplement applicable. Mal lui en a pris.

Avec un calme olympien, Sarah Knafo a retourné la question : “Est-ce que vous savez d’où vient cette règle ? Est-ce que c’est écrit quelque part dans la Constitution ?” Silence gêné en face. Le journaliste bafouille, admet que “non, ce n’est pas écrit dans la Constitution”.

Les 4 vérités - Sarah Knafo

La sentence de Knafo est immédiate et cinglante : “Ça fait plaisir de voir des journalistes préparés qui ont bossé leur sujet… Mais non, on a l’impression d’avoir des élèves de collège”. En quelques secondes, elle a démonté l’argument d’autorité souvent opposé aux mesures de droite, soulignant que ce qui n’est pas explicitement dans la Constitution peut être modifié par la volonté politique et législative.

Une victoire médiatique

Au-delà du fond, c’est la forme qui marque les esprits. Sarah Knafo s’impose ici non plus seulement comme une conseillère de l’ombre, mais comme une figure politique de premier plan, capable de dominer techniquement et rhétoriquement ses interlocuteurs. En refusant de se laisser intimider par les “experts” et en appelant un chat un chat, elle séduit un électorat lassé des approximations.

Cette “remise en place” est bien plus qu’un clash télévisuel : c’est la démonstration qu’une partie de la classe politique n’entend plus se laisser dicter sa conduite par des approximations journalistiques ou des verrous administratifs supposés. Sarah Knafo a marqué un point, et le journaliste, lui, a sans doute appris qu’avant d’interroger la “professeur”, il vaut mieux avoir bien révisé sa leçon.