C’était l’événement musical de l’été 2022 que personne ne voulait manquer du côté de la Méditerranée orientale. Pour la toute première fois de sa carrière fulgurante, Kendji Girac, l’enfant chéri de la chanson française, a posé ses valises et sa guitare en Israël pour un concert unique et historique. À quelques jours de monter sur la scène de la Menora Mivtachim Arena de Tel-Aviv, l’artiste s’est livrée à cœur ouvert lors d’une interview exclusive accordée à i24NEWS. Loin des discours promotionnels classiques, c’est un Kendji ému, spirituel et survolté qui s’est révélé, tissant un lien inattendu et profond avec le public israélien.

Un rendez-vous historique avec la “Ville Blanche”

“Chanter en Israël est pour moi quelque chose d’incroyable”. C’est avec ces mots simples mais chargés d’émotion que Kendji Girac a décrit son état d’esprit à l’approche du grand soir. Habitué des plus grandes scènes européennes, l’interprète de “Color Gitano” semblait pourtant impressionné par cette première rencontre officielle avec le public de l’État hébreu. S’il avait déjà eu l’occasion de chanter en “petit comité” lors de visites privées, ce concert du 21 août 2022 marquait un tournant : une vraie salle, ses musiciens, et 8 000 fans prêts à vibrer. L’excitation était palpable : “Ça va être le feu !”, avait-il promis avec son sourire ravageur, anticipant une ambiance électrique digne des plus grandes fiestas gitanes.

“On descend d’Israël” : La révélation spirituelle

Mais au-delà de la musique, c’est une connexion beaucoup plus intime et ancestrale que Kendji a souhaité mettre en lumière. Interrogé sur ses sentiments envers le pays, le chanteur a offert une réponse qui a résonné fort dans les cœurs. “Le peuple gitan est très proche du peuple juif”, a-t-il affirmé avec gravité et tendresse.

Allant plus loin, il a évoqué des racines communes qui dépassent les frontières géographiques pour toucher au sacré : “On descend d’Israël, on est des frères et sœurs si on est des enfants de Dieu”. Cette déclaration puissante n’était pas seulement une phrase en l’air ; elle témoignait d’une proximité spirituelle ressentie par l’artiste, un pont entre deux cultures nomades, résilientes et passionnées. Pour Kendji, venir à Tel-Aviv n’était pas juste une date de tournée de plus, c’était un retour aux sources symbolique, un pèlerinage musical sur une terre qu’il considère comme “sainte”.

L’Hymne à la fraternité : De “Hatikva” à “Bomba”

Cette communion avec le public israélien, Kendji l’avait déjà préparée musicalement. L’un des moments forts attendus du concert était l’interprétation de son titre “Oh ! Prends mon âme”, extrait de l’album Mi Vida. Ce choix n’a rien d’anodin : la chanson reprend la mélodie de l’Hatikva, l’hymne national israélien. “Elle est très importante pour nous, j’ai grandi avec cette chanson, elle fait partie de notre histoire et je suis très fier de l’interpréter”, confiait-il. Chanter cet air sacré à Tel-Aviv résonnait comme un hommage ultime, une preuve d’amour et de respect envers son public d’accueil.

Et parce que la fête est toujours plus belle à plusieurs, Kendji espérait aussi partager la scène avec une star locale. Quelques mois plus tôt, il avait enregistré le tube estival “Bomba” en duo avec le célèbre chanteur israélien Omer Adam. “Il est venu à Paris chanter le titre… ce serait un immense plaisir qu’il me rejoigne sur scène”, avait-il lancé, laissant planer le doute sur une surprise qui s’annonçait explosive.

Une promesse tenue

L’histoire retiendra que Kendji Girac n’a pas déçu. Cet entretien pré-concert laissait entrevoir un artiste généreux, conscient de l’importance du moment. Entre les rythmes endiablés de la pop gitane et la solennité des mélodies sacrées, Kendji a su créer ce soir-là un pont indéfectible entre la France et Israël. Il ne venait pas seulement pour divertir, il venait pour communier. “Je vais rencontrer mes fans… Je me suis régalé”, dira-t-il plus tard, confirmant que ce concert restera gravé comme l’un des “meilleurs” de sa vie. Une soirée où la musique a prouvé, une fois de plus, qu’elle est le plus beau langage pour réunir les “frères et sœurs” du monde entier.