C’est un monument, une légende vivante, une voix qui a bercé des générations de Français, des colos de vacances aux feux de camp sur la plage. Hugues Aufray, l’éternel jeune homme à la crinière d’argent et à la guitare en bandoulière, est de ceux que l’on pensait intouchables, protégés par l’aura de leurs succès intemporels. Santiano, Céline, Stewball… Autant de titres qui appartiennent au patrimoine national. Pourtant, derrière le sourire du troubadour et l’énergie inépuisable qu’il déploie sur scène, se cache une réalité bien plus sombre, une blessure ouverte que l’artiste de 96 ans a décidé d’exposer au grand jour avec une franchise désarmante.

En ce mois de novembre 2025, alors que la France le croyait paisiblement installé dans une retraite dorée méritée, Hugues Aufray a lancé un véritable pavé dans la mare. Loin des discours lisses et des promotions rodées, c’est un cri de détresse, mais aussi de colère, qu’il a poussé. Ruine financière, trahisons, boycott incompréhensible : l’icône du folk livre une confession choc qui ébranle ses fans et interroge sur la considération que nous portons à nos aînés, fussent-ils des stars.

“Je suis sur la paille” : La terrible confession

Les mots sont durs, crus, presque impossibles à associer à une vedette de son envergure. “Je suis sur la paille”, a lâché Hugues Aufray. Une phrase qui claque comme une fausse note dans une mélodie que l’on pensait harmonieuse. À 96 ans, l’âge où la plupart aspirent au repos, le chanteur confie être contraint de continuer à parcourir les routes de France. Non plus seulement par “passion”, ce feu sacré qui ne l’a jamais quitté, mais par une impérieuse “nécessité” : celle, tout simplement, de “manger”.

Comment en est-on arrivé là ? Comment l’homme qui a vendu des millions de disques peut-il se retrouver dans une telle précarité ? La réponse, Hugues Aufray la donne avec amertume, pointant du doigt la naïveté qui a, selon lui, causé sa perte. “J’ai fait confiance à des mauvaises personnes, des gens très intelligents qui ont profité de ma naïveté, qui s’en sont mis plein les poches sur mon dos”, explique-t-il.

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Le scénario est tristement classique dans le monde du show-business, mais il prend ici une dimension tragique au vu de l’âge de l’artiste. Ces “gens très intelligents”, conseillers indélicats ou gestionnaires peu scrupuleux, auraient dilapidé le fruit d’une vie de labeur, laissant l’artiste dépossédé de sa fortune au crépuscule de sa vie. Cette révélation jette une lumière crue sur la vulnérabilité des artistes, même les plus grands, face aux requins de la finance. Hugues Aufray ne chante plus seulement pour le plaisir de partager, il chante pour sa survie. Chaque concert, chaque billet vendu devient une question de subsistance. Une réalité qui serre le cœur de ceux qui l’applaudissent depuis soixante ans.

L’incompréhension du “Blacklistage”

Si la blessure financière est vive, la blessure narcissique et professionnelle semble tout aussi douloureuse. Dans sa confession, Hugues Aufray soulève un autre lièvre, tout aussi scandaleux : il serait “blacklisté” de certains des plus grands événements musicaux de l’Hexagone. Il cite nommément les Vieilles Charrues et les Francofolies de La Rochelle.

“Je ne sais pas pourquoi mais je suis blacklisté sur certaines scènes… et je ne sais toujours pas pourquoi”, avoue-t-il, visiblement désemparé. Pour un artiste de sa trempe, qui a toujours su fédérer les foules, du public familial aux jeunes générations redécouvrant le folk, cette mise à l’écart est incompréhensible. Est-ce son âge qui effraie les programmateurs ? Le jugent-ils “ringard” ou trop risqué à assurer ? Ou y a-t-il des raisons plus obscures, des inimitiés tenaces dans le milieu ?

L’absence d’explication ronge le chanteur. Être privé de ces grandes communions populaires, c’est être privé de ce qui fait l’essence même de son métier : le lien direct, massif, avec le public. Les festivals sont le pouls de la musique vivante, et en être exclu, c’est se sentir déjà un peu mort artistiquement. Pourtant, l’artiste ne demande qu’à jouer, qu’à prouver qu’il a encore l’énergie de faire lever les foules, comme il le fait soir après soir dans les salles qui l’accueillent encore.

96 ans et toujours debout : La force de la résilience

TV ROCK LIVE » Hugues Aufray @ Dôme De Paris !

Malgré ce tableau sombre, ne nous y trompons pas : Hugues Aufray n’est pas un homme qui s’avoue vaincu. C’est un combattant. Si le titre de la vidéo évoque une “triste fin”, la réalité de son agenda prouve que le lion rugit encore. Sa tournée 2025-2026 est impressionnante. De Marseille à Toulouse, en passant par Lille ou Nantes, il enchaîne les dates avec une vigueur qui force le respect.

Cette hyperactivité, si elle est dictée par la nécessité économique, témoigne aussi d’une santé de fer et d’une volonté inébranlable. Hugues Aufray ne se contente pas de survivre, il vit, intensément. Il a d’ailleurs récemment épousé Muriel, sa compagne de longue date, de 45 ans sa cadette, prouvant que l’amour et les projets n’ont pas d’âge. Cette union, célébrée en 2023, est sans doute l’un des piliers qui lui permettent de tenir bon face à l’adversité.

Sur scène, la magie opère toujours. Les témoignages des spectateurs sont unanimes : la voix est là, l’émotion est intacte, et le charisme du “Bob Dylan français” reste inaltéré. Il ne vient pas mendier des applaudissements, il vient les gagner, comme au premier jour. C’est peut-être là sa plus belle revanche sur ceux qui l’ont spolié ou ceux qui le boudent : le public, lui, ne l’a jamais lâché.

Une leçon d’humilité et de courage

Hugues Aufray en concert à Lyon le 6 juillet 2025 - Stars et people - ZIKEO

L’histoire d’Hugues Aufray en 2025 est une fable moderne, douce-amère. Elle nous rappelle que la célébrité ne protège de rien. Ni de la malhonnêteté des autres, ni de la précarité, ni de l’ingratitude d’une industrie qui brûle ses idoles après les avoir adorées. Mais elle est aussi une magnifique leçon de vie.

Au lieu de s’enfermer dans l’amertume ou de se cacher par honte de sa situation, Hugues Aufray a choisi la vérité. En disant “je dois chanter pour manger”, il brise un tabou ultime. Il redonne de l’humanité à la figure de la star. Il nous dit : “Je suis comme vous, je dois me battre”. Et ce combat, il le mène debout, guitare à la main, face au vent, tel le capitaine de son fameux trois-mâts.

Alors, si les grandes scènes des festivals lui ferment leurs portes, tant pis pour elles. Elles se privent d’un moment d’histoire. Les salles de concert, elles, continuent de se remplir de fidèles, venus soutenir non pas une “vieille gloire sur la paille”, mais un artiste immense qui, jusqu’au bout, aura donné sa vie à la musique. Et ça, aucune dette, aucun blacklistage ne pourra jamais le lui enlever. Hugues Aufray est peut-être “sur la paille”, mais dans le cœur des Français, il est et restera de l’or pur.