Dans le panthéon des figures médiatiques françaises, il est une anomalie. Une forteresse. Laurent Delahousse, le visage emblématique du journal de 20h, l’homme à la “voix fiable” qui guide des millions de Français à travers l’actualité, est aussi l’homme le plus secret du PAF. Depuis des années, et plus précisément depuis sa séparation d’avec la journaliste Florence Kiffer en 2013, il a érigé une “frontière nette entre sa vie publique et son intimité”. Un silence de 12 ans, aussi impénétrable que son regard sur le prompteur.

Mais les murs, même les mieux gardés, finissent par tomber. En cette fin d’automne 2025, à 56 ans, le journaliste a décidé de “briser ce silence”. Lors d’un entretien exclusif, “mûrement réfléchi”, il a enfin confirmé ce que la presse people murmurait depuis une décennie. Non, il n’est plus seul. Oui, il y a une nouvelle compagne. Cette révélation n’est pas une simple anecdote, c’est l’”aboutissement d’un long processus de maturation”, un acte de “réconciliation” entre l’homme et le présentateur.

Pour comprendre le séisme que représente cette confession, il faut revenir sur la nature de son silence. Né à Croix, dans le Nord, fils d’un administrateur de biens et d’une conférencière, Delahousse a été forgé par des “racines nordistes ancrées dans des valeurs de simplicité et d’authenticité”. Ces origines lui ont instillé une “méfiance vis-à-vis de l’exposition personnelle”. Son éthique professionnelle, centrée sur l’objectivité, lui a servi de “bouclier contre les dérives sensationnalistes”. Il est devenu le journaliste qui raconte les histoires des autres, jamais la sienne.

Sa carrière, fulgurante depuis son arrivée à France 2 en 2006, coïncidait avec une vie de famille apparemment rangée. Marié à Florence Kiffer, il devient père de deux filles, Liv-Helen en 2005 et Sacha en 2008. Il décrit cette période comme des “années de plénitude personnelle”, ses filles étant une “ancre essentielle” face à la “frénésie des plateaux”.

Puis, en 2013, c’est la rupture. La séparation est annoncée “sans tambour”, mais elle “déclenche une vague de spéculation”. Les raisons, “souvent liées au rythme incompatible d’un couple de journalistes”, restent floues. Et Laurent Delahousse choisit de se murer. Face à l’épreuve, sa “stratégie de protection” est totale, non seulement pour lui, mais surtout pour ses enfants.

C’est là que la “rumeur” commence. Dès 2014, des “observateurs le repèrent en compagnie d’une femme” lors d’événements discrets. Mais les apparitions sont “furtives”. L’homme reste fidèle à sa ligne : “ne rien confirmer, ne rien infirmer”. Ce silence, “presque anachronique dans une ère où les réseaux sociaux encouragent la transparence”, “fascine autant qu’elle frustre”. Il devient l’énigme du paysage médiatique. Il continue ses magazines, ses interviews profondes, “tout en gardant ses émotions sous contrôle”.

Jusqu’à aujourd’hui. L’entretien de 2025 s’est déroulé dans un cadre choisi, un studio parisien intime. La voix est “posée, mais assurée”. “J’ai longuement réfléchi à ce moment”, commence-t-il, “et il me semble juste de partager cette vérité maintenant”.

Ce qui suit est la confirmation que tout le monde attendait. Il révèle l’existence d’une compagne. Mais, fidèle à lui-même, il ne jette pas un nom en pâture. Il protège son identité. Il la décrit comme une femme “évoluant dans le milieu artistique”, rencontrée “il y a plusieurs années lors d’un projet documentaire commun”.

Il ne s’agit pas d’une passion passagère. Il retrace leur histoire, d’une “première rencontre dans un atelier de montage” à une “complicité intellectuelle” qui s’est épanouie loin des regards. Il la qualifie de “présence apaisante”, une partenaire qui “comprend les exigences d’une vie sous les feux des projecteurs tout en préférant l’ombre”.

Le portrait qu’il dessine est celui d’un amour mature, intellectuel, devenu un pilier. “Elle m’a offert un équilibre que je cherchais sans le savoir”. Il évoque des souvenirs précis : des “conversations nocturnes sur l’art”, des “weekends dans des villages reculés du Lubéron où ils pouvaient être eux-mêmes”, et comment elle l’a soutenu “lors des controverses médiatiques, restant dans l’ombre par choix mutuel”.

Plus important encore, Laurent Delahousse évoque la “recomposition” de sa famille. Il décrit “l’intégration progressive de cette compagne dans sa famille”, parlant de “moments de complicité” avec ses filles, Liv-Helen et Sacha, autour de “repas simples”. L’image n’est plus celle d’un homme scindé en deux, mais celle d’une “harmonie durable”.

Pourquoi parler maintenant ? Cette annonce, explique-t-il en filigrane, n’est pas un “coup d’éclat sensationnaliste”. C’est une “émancipation maîtrisée”. L’acte d’un homme de 56 ans qui “reprend la plume de son propre récit”. Il n’est plus seulement le journaliste qui pose des questions ; il accepte de donner, pour la première fois, ses propres réponses.

Cette révélation change tout, tout en ne changeant rien. L’identité de sa compagne reste “protégée”, mais le mystère est levé. Le journaliste a humanisé son image, non pas en cédant au “voyeurisme”, mais en contrôlant sa propre narration.

Cette “force invisible”, comme il décrit cette relation, est désormais visible. Laurent Delahousse, l’homme du silence, a choisi son moment. Et comme il le conclut lui-même avec une poésie qui le caractérise : “L’amour véritable se construit dans le silence, mais il peut s’épanouir au grand jour si l’on choisit le bon moment”. Après 12 ans d’attente, le moment était venu.