Ce 26 septembre, Matthieu Tota – plus connu du grand public sous le nom de M. Pokora – fête ses 39 ans. Vingt ans après ses débuts, l’artiste le plus récompensé des NRJ Music Awards n’est plus seulement un chanteur adulé : il est devenu une véritable figure de la scène française, un acteur engagé, un coach de télévision et, depuis quelques années, un entrepreneur confirmé.

Textile, gastronomie, immobilier, sport… il a bâti un petit empire qui reflète son goût pour le défi et son sens des affaires. Mais au-delà des contrats et des projecteurs, il existe un autre visage de M. Pokora : celui d’un Alsacien attaché à ses racines, d’un mari amoureux et d’un père comblé.

Né à Strasbourg en 1985, M. Pokora est le fils d’André Tota, ancien footballeur professionnel d’origine polonaise. Enfant, Matthieu vivait au rythme des ballons et des entraînements, persuadé qu’il suivrait la carrière de son père. À 16 ans, il intègre même le centre de formation du CS Sedan. Mais son gabarit jugé trop léger le contraint à renoncer à ce rêve. Un coup dur, certes, mais qui l’oriente vers une autre passion : la musique.

Un quart de siècle plus tard, celui qui craignait de ne jamais devenir sportif professionnel est l’un des artistes les plus populaires de sa génération, avec des millions de disques vendus et une reconnaissance qui dépasse les frontières. C’est cette notoriété qui lui a permis d’ouvrir d’autres portes et de se lancer dans les affaires.

Dès 2011, il comprend que la célébrité peut se transformer en tremplin économique. Il devient l’ambassadeur de la marque de montres Police, puis de la chaîne d’opticiens Atol, aux côtés d’Adriana Karembeu. Bien plus qu’une simple image, il s’implique en créant sa propre collection de lunettes de soleil, une passion qu’il revendique : dans ses tiroirs, plus d’une centaine de paires de toutes les formes et de toutes les couleurs.

En 2013, il lance sa ligne de vêtements et d’accessoires Oôra by M. Pokora, d’abord dédiée aux femmes avant de s’ouvrir aux hommes en 2015. Quatre ans plus tard, en 2017, il devient le visage de la basket Puma IGNITE Limitless, apparaissant dans une campagne où on le voit arpenter Paris avec énergie et style.

La gastronomie s’ajoute rapidement à ses projets. En 2022, il ouvre un restaurant de pâtes fraîches à Paris, Pasta Corner, déjà implanté à New York, Los Angeles et Lille. Le succès est immédiat : un concept simple mais efficace qui séduit autant les fans que les fins gourmets.

Parallèlement, il investit dans la pierre. Avec sa mère, Brigitte, il fonde dès 2014 la société SCI MB IMMO à Hoenheim (Bas-Rhin), spécialisée dans la location de terrains et de biens immobiliers. Une stratégie prudente et solide, destinée à sécuriser son avenir et celui de ses proches.

Mais c’est sans doute son entrée dans le monde du sport qui fait le plus parler. En novembre 2023, il débourse 300 000 euros pour devenir actionnaire majeur de la SIG Strasbourg, club de basket emblématique de sa ville natale. Membre du directoire, il affiche une ambition claire : « En basket, il n’y a pas de droits télé. Nos revenus, ce sont les 7 000 places de la salle. Strasbourg, avec 6 000 spectateurs de moyenne, prouve qu’il existe ici un potentiel énorme. Il nous faut une enceinte moderne, capable d’offrir une vraie expérience. »

S’il s’impose comme homme d’affaires, M. Pokora ne tourne pas le dos à la musique. Cet automne, après avoir bouclé le tournage d’un téléfilm sur le drame d’Oradour-sur-Glane, il retrouve son fauteuil de coach dans The Voice Kids aux côtés de Soprano et Santa. Et dès le 8 novembre, il lancera son Adrénaline Tour, une tournée qui se prolongera jusqu’en avril 2026. Le 28 novembre, il se produira à Strasbourg, un retour aux sources qui promet un moment chargé d’émotion.

Les chiffres donnent le vertige : en 2016, son album de reprises de Claude François lui aurait rapporté 4,5 millions d’euros, selon Capital. En 2012 déjà, Challenges estimait ses revenus annuels à 1,2 million. Et sa participation à The Voice Kids lui assure aujourd’hui environ 400 000 euros par saison.

Si les affaires et la scène nourrissent sa carrière, c’est l’amour qui nourrit sa vie. Depuis sa rencontre avec Christina Milian, chanteuse et actrice américaine, son quotidien a pris une tournure nouvelle. Le couple officialise sa relation en 2017, avant de se marier quelques années plus tard lors d’une cérémonie intime. Depuis, ils ne se quittent plus.

À chaque match de basket de la SIG, à chaque rencontre de l’équipe de France au Parc des Princes, Christina est là, main dans la main avec son mari. Leurs sourires complices racontent plus que mille mots. Ensemble, ils incarnent l’image d’un couple solide, uni malgré les allers-retours entre la France et les États-Unis.

De leur amour sont nés deux garçons, Isaiah et Kenna. À leurs côtés, Violet, la fille que Christina a eue d’une précédente relation, complète la fratrie. Pour M. Pokora, il n’y a aucune différence : « À la maison, je ne suis ni chanteur, ni homme d’affaires. Je suis père. Et c’est le plus beau rôle de ma vie. » Un témoignage qui en dit long sur ses priorités.

Christina Milian ne cache pas son admiration pour l’homme qu’elle a épousé : « Peu importe la journée qu’il a eue, il trouve toujours le temps de rentrer, de lire une histoire aux enfants, de jouer avec eux. C’est un vrai papa, présent et attentif. »

À l’approche de ses 40 ans, M. Pokora semble avoir trouvé l’équilibre parfait. Une carrière musicale florissante, des investissements fructueux, une famille aimante : il conjugue tous les rôles avec une énergie impressionnante. Loin de l’image stéréotypée de la star enfermée dans sa bulle, il s’affiche comme un homme accompli, lucide et profondément attaché à ses proches.

S’il n’a pas foulé les pelouses de Ligue 1 comme il en rêvait adolescent, il a conquis des scènes entières et bâti un empire qui force le respect. Et aujourd’hui, fort de cette double réussite professionnelle et personnelle, il peut savourer cette phrase empruntée à l’une de ses chansons : il est bel et bien arrivé « En haut des marches ».