Tensions, Boycotts, Accusations : Comment la Venue d’Amir aux Francofolies de Spa a Fait Exploser la Scène Francophone et Divisé Tout un Festival

L'affaire Amir enfle aux Francofolies de Spa: trois artistes annulent leur  venue, le festival appelle à la nuance | Musique | 7sur7.be

🎤 Francofolies sous tension : Amir, l’invité qui dérange

Spa, Belgique — Ce qui devait être une célébration de la musique francophone dans une atmosphère estivale conviviale s’est transformé en champ de tensions politiques et de divisions idéologiques. L’annonce de la participation du chanteur franco-israélien Amir aux Francofolies de Spa 2025 a déclenché une vague d’indignation et de protestation sans précédent parmi les artistes programmés.

Depuis plusieurs semaines, le tumulte gronde. Ce vendredi 17 juillet, alors que les projecteurs s’allumaient sur la ville de Spa, un autre feu s’embrasait en coulisses : celui d’un boycott artistique et de prises de positions engagées.


🎶 Des artistes solidaires contre une invitation jugée provocante

La première à tirer sa révérence fut la chanteuse Yoa, étoile montante de la scène musicale française, révélée lors des dernières Victoires de la musique. Par une déclaration poignante sur Instagram, elle annonce se retirer du festival, refusant de “partager la scène avec un artiste qui ne reconnaît pas le génocide en cours”, en référence à la guerre à Gaza.

D’autres artistes n’ont pas tardé à suivre le mouvement — sans pour autant quitter la programmation. Un collectif informel formé de Colt, Lovelace, Nicou, Lauravioli, Isaac, Libra Romea, CHOSE, SMR, Nkey et Mado a publié une déclaration commune dénonçant la venue d’Amir, accusant le chanteur de proximité avec des idéologies extrémistes et de soutien implicite à des actions militaires controversées.

Amir réagit à la polémique de sa venue aux Francofolies de Spa : "Ma seule  réponse à la haine, c'est l'art et la musique" - La DH/Les Sports+


🇮🇱 Amir, un passé qui refait surface

Le cœur de la polémique repose sur deux éléments clés, mis en lumière par le collectif militant Liège Occupation Free :

Un concert donné en 2014 dans la colonie israélienne de Hébron, territoire considéré comme occupé par la communauté internationale.

Sa présence lors d’une soirée de soutien aux soldats de Tsahal, organisée par l’ex-député ultra-nationaliste Yoni Chetboun.

Si ces éléments datent de plus d’une décennie pour certains, ils résonnent aujourd’hui de manière brûlante dans un contexte international où la guerre entre Israël et le Hamas embrase l’opinion publique.


🗣️ “Il ne s’est jamais désolidarisé” – Des accusations de silence coupable

Ce qui irrite profondément ses détracteurs, ce n’est pas seulement ce que Amir a fait, mais surtout ce qu’il n’a pas dit. Le chanteur, popularisé par l’émission The Voice en 2014 et depuis devenu une figure incontournable de la chanson populaire, n’a jamais publiquement pris position contre les agissements du gouvernement israélien.

“Son absence de réaction critique, alors qu’il est lui-même une personnalité publique franco-israélienne, est pour nous un signal fort — et très inquiétant”, confie anonymement un membre du collectif à la RTBF.


🎪 Des organisateurs sous pression, mais fermes dans leur choix

Face à cette levée de boucliers, la direction des Francofolies tente de calmer les tensions. Interrogés par plusieurs médias belges, les organisateurs se disent “révoltés par la tragédie humanitaire en cours à Gaza”, mais maintiennent Amir à l’affiche, estimant que ce dernier reste “un artiste de chanson populaire, pas un porte-parole politique”.

Un choix assumé, mais risqué : certains festivaliers ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux, menaçant de boycotter l’événement ou d’organiser des actions visibles lors du concert.

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📍 Une affaire qui dépasse Spa

La polémique n’est pas confinée aux frontières de la Belgique. À Lens, en juin dernier, Amir a dû interrompre son concert en raison de l’intervention de militants pro-palestiniens brandissant des drapeaux.
Et dans le sud de la France, à Gardan’Party (Bouches-du-Rhône), sa venue fait également polémique. Certains élus locaux ont appelé au boycott, tandis que des syndicats comme la CGT réclament un dialogue ouvert sur les valeurs que porte un festival musical en 2025.


💬 Et Amir dans tout ça ? Un silence assourdissant

Depuis le début de la tempête, Amir est resté silencieux. Aucun communiqué. Aucune prise de parole. Aucune justification. Ce silence, pour certains, est stratégique. Pour d’autres, il alimente le malaise.
Dans un climat où chaque mot compte, où chaque position est scrutée à la loupe, le mutisme du chanteur apparaît comme un aveu de déconnexion, voire d’indifférence.


📢 Francofolies ou fracture-folies ?

Ce qui devait être une édition festive se transforme en véritable casse-tête éthique. Les Francofolies, nées dans les années 1990 sur le modèle de celles de La Rochelle, avaient pour mission de célébrer la diversité de la francophonie musicale.
Mais en 2025, peut-on encore séparer musique et politique ? Peut-on ignorer les prises de position personnelles d’un artiste sous prétexte de neutralité culturelle ?

Le cas Amir agit comme un révélateur : la scène artistique est désormais traversée par les fractures géopolitiques de notre époque. Et le public, plus informé, plus engagé, exige transparence et cohérence.


🔚 Conclusion : un festival sous haute tension

Les Francofolies de Spa n’en sortiront pas indemnes. Que le concert d’Amir se déroule sans incident ou qu’il devienne le théâtre de protestations, une chose est sûre : la ligne rouge entre art et politique a été franchie.

La scène musicale francophone est en train de changer. Et peut-être que ce qui se joue à Spa, bien plus qu’un concert contesté, c’est l’avenir du positionnement éthique de l’industrie culturelle tout entière.