Stomy Bugsy brise le silence : Comment le bad boy du rap français affirme avoir trouvé la sagesse… tout en n’ayant “toujours pas peur de la prison” après toutes ces années

Stomy Bugsy : “J'ai gagné en sagesse, mais je n'ai toujours pas peur de la prison”

Entretien  Trente ans après la sortie de « la Haine », le rappeur et désormais acteur revient sur la résonance du film, mais aussi sur son morceau polémique, « Sacrifice de poulets », qui accompagnait le long-métrage et sera réédité ce 25 octobre.

Stomy Bugsy, à Monaco, en juin 2023. VALERY HACHE / AFP

Il y a trente ans, surgissait tel un uppercut « la Haine », le film de Mathieu Kassovitz devenu culte, notamment dans les banlieues françaises, où les violences policières qui s’y déroulent n’avaient jamais été aussi bien portées à l’écran. Le premier titre de la compilation qui accompagnait le long métrage, « Sacrifice de poulets », fera aussi polémique, jusqu’à valoir une condamnation à ses auteurs du Ministère A.M.E.R., dont le rappeur Stomy Bugsy.

Trente ans plus tard, pour évoquer cet anniversaire et la réédition de ladite compilation ce 25 octobre, le Sarcellois d’origine nous a donné rendez-vous au bar du Royal Monceau, célèbre palace de l’Ouest parisien. Et ce n’est pas le seul changement d’ambiance notable. S’il a passé l’été à enregistrer un nouvel album solo et entame une tournée avec son ancien groupe, il passe désormais le plus clair de son temps à faire l’acteur. Entre autres rô…

Il fut l’une des icônes les plus sulfureuses du rap français des années 90. Stomy Bugsy, figure incontournable du Ministère A.M.E.R., n’a jamais eu peur des mots crus, des textes coup de poing ni des provocations. Aujourd’hui, à 52 ans, l’artiste revient sur son parcours… et ses démons.

« J’ai gagné en sagesse, mais je n’ai toujours pas peur de la prison. » Cette déclaration, lâchée sans détour lors d’une interview exclusive, sonne comme un électrochoc dans le paysage médiatique français. Que cache réellement cette confidence ?

Un passé chargé… et assumé

EXCLU - "J'ai été trop premier degré" : Stomy Bugsy bouleversé par sa participation aux Traîtres (VIDEO) - Voici

Stomy Bugsy, de son vrai nom Gilles Duarte, n’a jamais fait mystère de ses origines difficiles. Élevé à Sarcelles, dans un quartier gangrené par la pauvreté et la violence, il a très vite compris que la vie ne lui ferait pas de cadeau. « À Sarcelles, tu grandis vite ou tu crèves vite. Moi, j’ai choisi de survivre, » confiait-il dans ses précédentes interviews.

Entre ses premiers pas dans le rap et ses expériences avec la justice, le rappeur a souvent flirté avec la ligne rouge. Trafics, bagarres, provocations : le jeune Stomy n’a jamais eu peur de brûler la chandelle par les deux bouts. Et pourtant, il a transformé cette rage en or musical.

Le choc du succès… et ses revers

Avec le Ministère A.M.E.R., Stomy Bugsy devient rapidement l’un des visages du rap engagé, dénonçant les violences policières, le racisme, et les injustices sociales. Mais ce succès a un prix : procès retentissants, polémiques, accusations d’incitation à la haine…

« Je n’ai jamais voulu plaire à tout le monde. Je dis ce que je pense, même si ça dérange. »

Sa franchise détonne dans un milieu où beaucoup choisissent la langue de bois. Mais derrière le rappeur sulfureux, un homme plus complexe se cache.

Une reconversion inattendue… sans renier ses origines

Si Stomy Bugsy a pris ses distances avec le rap ces dernières années, c’est pour mieux se consacrer à une autre passion : le cinéma. Acteur, scénariste, réalisateur… Il a multiplié les projets, parfois à contre-courant des attentes du public.

« J’ai toujours voulu raconter des histoires. Même quand je rappe, je raconte des histoires. Le cinéma, c’est juste une autre façon de le faire. »

Pour autant, il ne renie rien de son passé de rappeur. Pire encore : il revendique son statut d’outsider, d’homme libre qui refuse d’entrer dans les cases.

La prison, un spectre… mais pas une peur

Pourquoi cette déclaration choc sur la prison ? À demi-mot, Stomy Bugsy évoque les tensions actuelles, le climat social délétère, les répressions croissantes. Et surtout, il rappelle que la liberté d’expression a un prix.

« Dire ce qu’on pense aujourd’hui, c’est risquer la censure… ou pire. Mais moi, je n’ai jamais eu peur des barreaux. La vraie prison, c’est celle de la peur. »

Une phrase qui en dit long sur sa vision de la société, à l’heure où les réseaux sociaux condamnent plus vite que les tribunaux.

Un message aux jeunes générations ?

Stomy Bugsy : “J'ai gagné en sagesse, mais je n'ai toujours pas peur de la prison”

Oui, Stomy Bugsy a changé. Oui, il se dit plus sage. Mais il reste cet éternel rebelle qui refuse de se soumettre. À la jeunesse, il adresse un message fort :

« Ne vous laissez pas enfermer par la peur, par la société, par ce qu’on attend de vous. Soyez libres. Même si ça vous mène en prison, au moins vous aurez été vous-mêmes. »

Un conseil brut, à contre-courant du discours politiquement correct ambiant.

Entre provocation, lucidité… et vérité crue

Faut-il voir dans ses propos une provocation de plus, ou la marque d’une lucidité rare dans le show-business ? Peut-être un peu des deux. Car Stomy Bugsy ne se contente pas de jouer un rôle. Il est ce qu’il dit, avec ses contradictions, ses excès, ses vérités.

Et c’est peut-être ce qui le rend unique dans le paysage français. Là où d’autres courent après la respectabilité ou la rédemption médiatique, lui assume tout : le passé, les erreurs, la colère… et la sagesse nouvelle qu’il s’est construite.

Conclusion : L’icône indomptable d’un rap français sans compromis

Stomy Bugsy n’a jamais été un rappeur comme les autres. Ni un artiste comme les autres. À 52 ans, il prouve qu’on peut mûrir sans se renier, vieillir sans s’assagir au point de se trahir.

Sa phrase résonne comme un manifeste : « J’ai gagné en sagesse, mais je n’ai toujours pas peur de la prison. »

Un avertissement pour ceux qui croyaient l’avoir rangé dans la case des artistes “repentis”. Et une leçon de courage, ou de provocation… à chacun d’y voir ce qu’il veut.