Privés de Dupont et Ntamack, les Bleus renversent la Nouvelle-Zélande à Dunedin : Comment des anonymes ont écrit l’un des chapitres les plus fous de l’histoire du rugby français

Dupont et Ntamack absents, les Bleus font trembler les All Blacks dans un combat infernal à Dunedin : Et si la France avait trouvé ses nouveaux héros dans la douleur ?

What makes Dupont and Ntamack so good? These two are forming one of the  deadliest 9-10 partnerships in World Rugby, but what actually makes them so  effective? : r/rugbyunion

Dans le tunnel : l’enfer des Bleus, l’héroïsme inattendu et un monde qui tremble

Dunedin, Nouvelle-Zélande – Il y a des matches qui dépassent le simple cadre du rugby. Des rencontres où chaque minute est une épreuve, chaque plaquage une déclaration de guerre, et chaque silence dans les tribunes un grondement contenu. Ce samedi, dans le froid tranchant de Dunedin, les Bleus – pourtant privés de leurs totems Antoine Dupont et Romain Ntamack – ont livré une bataille dantesque face aux All Blacks. Le score final ? 31 à 27. Mais au-delà des chiffres, c’est un cri qui a traversé la planète ovale : la France est bien vivante.

Et pourtant… Qui aurait parié un centime sur cette jeune équipe envoyée en mission kamikaze à l’autre bout du monde ? Qui aurait cru qu’une escouade amputée de ses cadres tiendrait tête au rouleau compresseur néo-zélandais dans son antre ? Le XV de France, rajeuni, méconnaissable sur le papier, a tutoyé l’impossible. Et ce, dans un silence glacial venu de son sélectionneur, Fabien Galthié.

“On est dans un tunnel”, a-t-il lâché à la fin. Un souffle. Une phrase comme une gifle. Ni euphorie, ni compassion. La guerre continue.

Une France sans ses étoiles… mais pas sans âme

Il fallait du cran pour aligner une formation aussi inexpérimentée face à une équipe néo-zélandaise presque au complet. Car oui, les All Blacks, eux, n’ont pas fait semblant : artillerie lourde, stratégie aiguisée, et une volonté de corriger les Bleus après les frustrations de 2023.

Et pourtant, dès les premières minutes, les Français ont mordu. Une agressivité à couper le souffle, une défense acharnée, des jeunes qui n’ont pas tremblé. On aurait pu croire à une chute rapide, à un naufrage. Mais non. Ce fut une guerre de tranchées. Les All Blacks ont reculé. Parfois même vacillé. Le choc fut frontal. Brutal. Héroïque.

Et pendant ce temps, en France, tout le monde se posait la même question : mais que se serait-il passé avec Dupont et Ntamack sur la pelouse ?

IL RITORNO DI DUPONT E NTAMACK - Guinness Uomini Six Nations

Une presse néo-zélandaise déconcertée

Dans les colonnes des journaux kiwi, c’était l’incompréhension. “A near-miracle”, titrait le New Zealand Herald. Un affrontement que les médias locaux pensaient jouer d’avance. “Les Français étaient censés plier. Ils ont tenu, contre toute attente”, écrit un chroniqueur déconcerté.

Même Scott Robertson, le nouveau sélectionneur des All Blacks, n’a pas caché sa stupeur :

“C’était un match test incroyable. Ils nous ont fait douter. Ce n’est pas souvent qu’on dit ça, surtout à Dunedin.”

Le respect est palpable. Et dans les coulisses, les murmures grandissent. Cette génération que Galthié forge à la dure, dans le feu et la glace, est peut-être en train de naître.

Le retour du mythe du coq blessé

Ce match a ravivé une image presque oubliée : celle du coq gaulois, ensanglanté mais debout, chantant au bord du gouffre. C’est tout le paradoxe français : capable du pire… mais surtout du sublime. Et dans cette opposition de styles – rugosité néo-zélandaise contre instinct tricolore – c’est un espoir qui renaît.

Certes, la défaite est là. Sur la feuille de match, les Bleus ont perdu. Mais dans les esprits, dans les cœurs, c’est une victoire morale. Une promesse. Et un avertissement.

France torn over whether Ntamack or Jalibert partners Dupont at RWC

Vers un deuxième acte bouillant à Wellington

Le tunnel, selon Galthié, n’a pas encore de fin. “Ce n’était qu’un round”, a-t-il répété. Et le message est clair : à Wellington, ce sera l’heure du jugement. Les All Blacks savent désormais qu’ils ne peuvent plus prendre la France de haut. Et les Bleus, eux, savent qu’ils n’ont plus à rougir de leur jeunesse.

Dupont et Ntamack suivent de loin. Leur absence était censée être un handicap insurmontable. Elle est devenue un moteur. Une épreuve. Une opportunité pour les autres de se révéler.

Des noms émergent : le demi de mêlée remplaçant, auteur d’une partition propre et courageuse ; le jeune troisième ligne, infatigable, omniprésent ; l’arrière, inspiré, qui a fait lever le banc français à chaque prise de balle. Ce ne sont peut-être pas encore des stars, mais ce sont déjà des soldats.

Conclusion : La guerre ne fait que commencer

Ce samedi, les Bleus sont tombés… mais debout. Ils n’ont pas été ridicules, bien au contraire. Ils ont fait trembler une nation. Ils ont prouvé qu’au-delà des absents, il y a une culture, une rage, une fierté.

Wellington arrive. Et avec elle, une pression monumentale. Mais une certitude est née : cette équipe de France a du feu dans les veines. Et dans ce tunnel que décrit Galthié, on commence à voir des étincelles.


🟡 À suivre samedi prochain : Les Bleus peuvent-ils vraiment renverser les All Blacks sans leurs stars ? La réponse viendra peut-être d’une nouvelle génération affamée.