Kendji Girac brise le silence: de ses propres combats contre l’illettrisme à l’hommage bouleversant à sa mère, une confession intime qui révèle une vérité inattendue sur son parcours caché

Kendji Girac contre l'illettrisme : le chanteur a fait une promesse à sa  mère

Un artiste au sommet… mais une vérité longtemps cachée

Quand on pense à Kendji Girac, on imagine immédiatement le vainqueur éclatant de The Voice, le chanteur gitan à la voix ensoleillée et aux tubes imparables. Mais derrière les projecteurs et les refrains festifs se cache une histoire plus sombre, plus intime, que peu auraient soupçonnée. Ce soir, sur France 2, le public français découvrira une facette méconnue de son idole : celle d’un jeune homme autrefois prisonnier de l’illettrisme, un combat silencieux qui a marqué son adolescence.

“J’ai pas les mots”: un programme coup de poing

France 2 diffuse ce soir un documentaire au titre évocateur : “J’ai pas les mots: 8 semaines pour sortir de l’illettrisme”. Kendji Girac n’est pas seulement spectateur, il en est le parrain. Un engagement qui prend racine dans sa propre vie. Car à 15 ans, malgré une oreille musicale hors du commun et des talents de guitariste déjà prometteurs, le futur chanteur star avait du mal à écrire une lettre, remplir un formulaire ou aligner correctement quelques phrases.

Photo : Kendji Girac - 36ème Edition du Téléthon à Paris. Le 2 décembre  2022 © Coadic Guirec / Bestimage - Purepeople

Une douleur intime transmise par sa mère

Dans ses confidences, Kendji ne cache pas l’influence de sa mère. C’est elle qui, par ses difficultés personnelles, lui a transmis ce fardeau silencieux. En grandissant dans une communauté où l’oralité prédomine sur l’écrit, le jeune Kendji a souvent ressenti ce fossé douloureux avec le monde extérieur. Comment avouer que l’on ne comprend pas un document administratif ? Comment dire que l’on panique devant une simple feuille blanche ? Pour beaucoup, l’illettrisme est un tabou, une honte. Pour Kendji, cela a longtemps été une cicatrice.

De la honte à la force: transformer sa faiblesse en message d’espoir

Et pourtant, c’est précisément cette fragilité qui est devenue aujourd’hui une force. Kendji l’affirme haut et fort : son engagement contre l’illettrisme n’est pas une posture médiatique, mais une mission de vie. Parrainer “J’ai pas les mots”, c’est tendre la main à ceux qui, comme lui, ont un jour baissé les yeux par peur d’être jugés. C’est dire aux jeunes, aux adultes en difficulté : “Vous n’êtes pas seuls, il existe un chemin.”

“Mi vida”: un livre comme une délivrance

Le 1er octobre, Kendji franchira une nouvelle étape dans ce chemin de résilience. Il publiera “Mi vida” chez Flammarion. Pas un livre de star écrit à la hâte, mais un témoignage, une déclaration d’amour à sa mère et un cri du cœur contre le silence. Le texte sera également disponible en version audio, lue par Kendji lui-même, comme pour combler une boucle : celui qui craignait jadis les mots devient aujourd’hui leur porteur, leur interprète.

“Je veux lire ce texte pour elle”, confie-t-il avec émotion. Derrière cette phrase se cache un fils reconnaissant, conscient du poids du passé, mais aussi décidé à transformer la douleur en lumière.

Une France encore trop silencieuse sur l’illettrisme

L’histoire de Kendji résonne bien au-delà de sa carrière. Elle met en lumière un problème qui touche encore 2,5 millions de personnes en France. Dans une société hyperconnectée, où tout semble passer par l’écrit, l’illettrisme reste une barrière invisible mais brutale : impossible d’écrire un CV, de comprendre une ordonnance médicale, de remplir un simple document bancaire.

Le courage de Kendji d’avouer ses propres difficultés brise un tabou : si même une star adulée peut avoir connu ce combat, pourquoi la honte persisterait-elle chez ceux qui, chaque jour, se heurtent à ces obstacles ?

Entre musique et engagement: un équilibre inédit

Depuis ses premiers tubes comme “Color Gitano” ou “Andalouse”, Kendji a toujours véhiculé une énergie solaire. Mais désormais, derrière le sourire, il y a aussi un message profond. L’artiste se transforme en porte-voix d’une cause nationale. Et cet engagement ne ternit en rien son image glamour : au contraire, il l’humanise, il le rapproche encore davantage de son public.

Car quoi de plus universel que ce sentiment de vulnérabilité ? Qui n’a jamais eu honte d’une faiblesse, d’un manque, d’une peur ? Kendji met des mots sur une douleur que beaucoup taisent, et c’est ce qui bouleverse.

Photo : Kendji Girac - 36ème Edition du Téléthon à Paris. Le 2 décembre  2022 © Coadic Guirec / Bestimage - Purepeople

Le témoignage comme arme

Dans une société saturée d’images et de discours formatés, le choix de Kendji d’offrir un témoignage brut, sincère, est un acte fort. Il ne cache pas ses larmes, ses doutes. Il ne se présente pas en héros invincible, mais en homme qui a trébuché, puis s’est relevé. Ce récit, il l’offre à sa mère, mais aussi à tous ceux qui reconnaîtront une part d’eux-mêmes dans ses mots.

Une révélation qui pourrait changer son image

Là où certains artistes préfèrent taire leurs blessures pour préserver leur aura, Kendji choisit la vérité. Une stratégie risquée ? Peut-être. Mais à l’heure où le public réclame plus d’authenticité, cette confession pourrait bien marquer un tournant. Kendji ne sera plus seulement le chanteur festif qui fait danser les foules, mais aussi un symbole de résilience et de courage.

Vers un nouvel horizon artistique

Le livre “Mi vida” n’est qu’un début. Kendji laisse entendre qu’il aimerait multiplier ce type de projets, mêlant musique, récit personnel et engagement social. Loin d’un simple coup médiatique, c’est une véritable transformation artistique qui semble s’annoncer. Sa carrière, déjà couronnée de succès, pourrait prendre une dimension nouvelle, plus profonde, plus durable.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Ce soir, les téléspectateurs découvriront un Kendji différent. Plus vulnérable, mais aussi plus fort que jamais. Son message est clair : “On peut avoir du mal avec les mots, mais on n’est jamais condamné au silence.”

Et si, derrière les mélodies gitanes et les refrains festifs, l’essence véritable de Kendji Girac était justement là : dans cette capacité à transformer ses failles en chansons, ses blessures en témoignages, et son passé en message d’avenir ?