Julien Dassin confides on his childhood marked by loneliness at 15 in the “house of malheur” of Feucherolles.

Julien Dassin : “Mon rôle, c'est de prolonger la magie entre le public et  mon père”

Julien Dassin se confie sur son enfance marquée par la solitude à 15 ans dans la “maison du malheur” de Feucherolles

Julien Dassin, fils du légendaire chanteur Joe Dassin, a longtemps vécu dans l’ombre de la célébrité de son père. À l’âge de 15 ans, alors qu’il se trouvait à un tournant décisif de sa vie, il a été confronté à des épreuves qui allaient marquer profondément son adolescence. La “maison du malheur” de Feucherolles, un lieu où il a grandi, loin des projecteurs, est devenue un symbole de solitude et d’isolement pour le jeune Julien.

Dans une interview exclusive, Julien Dassin se livre enfin à cœur ouvert sur son passé, sur ce lieu qui a façonné son enfance, et sur les épreuves qu’il a traversées. Une histoire poignante de résilience et de reconstruction.

La maison du malheur : un lieu qui restera à jamais gravé dans sa mémoire

Je me suis retrouvé seul" : Julien Dassin se confie sur la mort de sa mère  quand il avait 15 ans et les gardiens de la maison qui se sont occupés de  lui

C’est dans un cadre paisible, loin de l’agitation de la vie parisienne, à Feucherolles, un village de la région parisienne, que Julien a vécu une grande partie de son adolescence. Si le nom de Feucherolles évoque pour beaucoup un lieu pittoresque, pour Julien, il est indissociable de souvenirs de solitude et de confusion. À seulement 15 ans, il est confronté à la réalité d’une famille brisée, avec des parents qui traversent une période difficile.

Le jeune Julien a souvent décrit la maison dans laquelle il a vécu comme un lieu à l’opposé du bonheur. Il la qualifie de “maison du malheur”, un terme qu’il utilise pour exprimer l’état d’âme de cette époque. La tristesse, l’isolement et la sensation d’abandon faisaient partie de son quotidien. Mais qu’est-ce qui rendait ce lieu si pesant pour un adolescent déjà fragile émotionnellement ? Julien revient sur ces souvenirs douloureux.

La solitude d’un fils de star

Julien Dassin est le fils de Joe Dassin, une icône de la chanson française, dont la mort prématurée en 1980 laisse un vide immense. Mais grandir avec un père légendaire n’a pas été aussi idyllique qu’on pourrait le penser. En tant que fils d’une figure aussi emblématique, Julien a souvent été pris dans le tourbillon des attentes, des jugements et des comparaisons.

“On attendait de moi que je sois à la hauteur de ce que mon père avait accompli. Mais moi, je voulais simplement être un adolescent normal, sans être constamment ramené à l’héritage de Joe Dassin. C’est dur, à cet âge-là, de porter un nom aussi lourd”, confie Julien dans l’interview.

Cette pression a contribué à son isolement. Sa relation avec sa mère, qui vivait aussi une période difficile après la mort de son mari, s’est détériorée au fil du temps. Le manque de communication, les non-dits et les tensions familiales ont progressivement transformé la maison en un lieu lourd, presque suffocant.

L’adolescent dans le vide : la reconstruction intérieure

À 15 ans, au milieu de cette “maison du malheur”, Julien a dû apprendre à se reconstruire seul. Loin de la chaleur des amis, de la complicité d’un environnement familial apaisé, il a dû trouver en lui-même des ressources pour affronter la vie. C’est dans la musique qu’il trouve un exutoire.

“La musique m’a sauvé. C’est mon père qui m’a donné cet amour de la musique, mais c’est moi qui l’ai cultivé. À cette époque, elle était ma seule amie. Chaque note était un moyen de me libérer, de m’exprimer quand les mots me manquaient”, explique-t-il.

Mais la musique, aussi apaisante soit-elle, n’a pas suffi à effacer la douleur d’une adolescence marquée par la solitude. Le jeune Julien se souvient d’avoir souvent erré dans les rues de Feucherolles, en quête de réponses, en quête d’une forme de paix intérieure. Les longues heures passées seul à observer les autres, à les envier, à les idéaliser, étaient aussi une façon pour lui de fuir la réalité de son propre monde.

Le poids du silence familial et les non-dits

L’un des aspects les plus poignants de l’enfance de Julien Dassin est sans doute le poids des non-dits au sein de sa famille. Julien a longtemps caché ses souffrances, refusant de les partager avec les autres, de peur de faire face à une douleur encore plus grande. Cette incapacité à exprimer ses sentiments a contribué à son isolement. La maison de Feucherolles est devenue une véritable forteresse de solitude.

“Je n’ai jamais su comment dire à ma mère ou à mon entourage que j’étais perdu. J’étais un adolescent introverti, écrasé par la tristesse, mais sans voix pour exprimer ce que je ressentais”, se souvient-il.

Mais c’est avec le temps que Julien a appris à surmonter ce poids. Il a cherché des moyens de renouer avec son passé, de comprendre son histoire familiale et de réconcilier les pièces manquantes de son puzzle personnel.

La lumière au bout du tunnel : une renaissance

Julien Dassin lève le voile sur sa mère et son héritage familial

Aujourd’hui, après avoir traversé ces épreuves, Julien Dassin est parvenu à trouver un équilibre. La musique, la création artistique et les relations sincères sont devenues des piliers de sa vie. Mais la réconciliation n’a pas été immédiate. Elle s’est faite petit à petit, au fil des années, avec l’aide de professionnels et de son entourage proche.

“Ce n’est pas un chemin facile. Il m’a fallu du temps pour comprendre que la souffrance fait partie du processus de guérison. Aujourd’hui, je me sens enfin prêt à partager mon histoire et à tourner la page sur cette période de ma vie”, confie Julien.

Julien a également renoué avec la mémoire de son père. Si longtemps marquée par la douleur, l’image de Joe Dassin s’est transformée avec le temps. Ce n’est plus seulement le père disparu qui lui manque, mais aussi l’admirable artiste qu’il était. Ce rapport apaisé avec l’héritage de son père lui a permis de se reconstruire en tant qu’artiste à part entière, loin de l’ombre de ce géant.

Un avenir qui s’éclaire

Aujourd’hui, Julien Dassin est un homme qui regarde l’avenir avec confiance. La “maison du malheur” de Feucherolles appartient désormais au passé. Ce lieu, qui fut le théâtre de tant de solitude, est désormais un souvenir de résilience. Julien a transformé cette épreuve en force et regarde désormais vers un avenir où la musique et l’expression personnelle sont au cœur de son existence.

Il conclut, d’un ton ferme mais apaisé :

“Ce n’était qu’une étape, un chapitre de ma vie. Aujourd’hui, je suis prêt à écrire les suivants. Et je sais que ce seront des chapitres plus lumineux.”