Ils Envoient des Stagiaires Affronter les Légendes : Comment la France a Humilié la Nouvelle-Zélande en Bafouant l’Esprit du Rugby International

New Zealand 31-27 France: Sluggish All Blacks beat Les Bleus for first time  since 2018 - BBC Sport

Ils Envoient des Stagiaires Affronter les Légendes : Comment la France a Humilié la Nouvelle-Zélande en Bafouant l’Esprit du Rugby International

Par notre envoyé spécial, Le Parisien Rugby | Juillet 2025

La tension est palpable à Auckland, Wellington, et jusque dans les plaines verdoyantes de l’île du Sud. Ce qui devait être une tournée rugbystique de prestige entre deux grandes nations s’est transformé en une polémique internationale aux allures de camouflet historique. D’un côté, les All Blacks affûtent leurs lames, prêts à offrir un combat digne des grandes heures du rugby. De l’autre, la France… envoie des stagiaires.

Le clash des mentalités : l’orgueil néo-zélandais face au pragmatisme français

Tout a commencé avec l’annonce fracassante de la liste des 42 joueurs appelés par Fabien Galthié pour la tournée de juillet en Nouvelle-Zélande. Très vite, une évidence saute aux yeux : Antoine Dupont ? Absent. Romain Ntamack ? Blessé. Grégory Alldritt, Julien Marchand, Damian Penaud ? Tous restés à la maison. En réalité, près de 70 % des titulaires habituels de l’équipe de France ont été laissés au repos, remplacés par de jeunes espoirs, certains sans aucune sélection internationale. La presse néo-zélandaise parle d’un « désastre », d’un « affront », voire d’un « sabotage ».

Justin Marshall explose : « C’est une insulte ! »

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Mais c’est la sortie de Justin Marshall, ancien demi de mêlée légendaire des All Blacks et voix respectée dans le rugby kiwi, qui a mis le feu aux poudres. « La France ne respecte pas le maillot, ni son adversaire. On ne vient pas en Nouvelle-Zélande pour faire des stages d’été », a-t-il tonné dans une interview incendiaire. « Ils envoient une équipe de seconde zone, c’est un manque de respect total. À ce stade, autant ne plus les inviter. »

Marshall n’est pas seul à exprimer ce mécontentement. De nombreux anciens joueurs, journalistes et supporters parlent d’un coup de poignard porté à l’esprit des tournées internationales, censées être le théâtre de confrontations de haut niveau, pas un terrain d’expérimentation.

La stratégie de Galthié : un pari audacieux ou un calcul cynique ?

Du côté français, on assume. Galthié justifie ses choix par la fatigue accumulée d’une longue saison, les Jeux Olympiques de Paris en ligne de mire pour certains, et la nécessité de préparer l’avenir en testant la nouvelle génération. « C’est aussi ça le rôle des tournées : construire, expérimenter », a-t-il déclaré. Une vision moderne, mais qui heurte de plein fouet la tradition rugbystique néo-zélandaise, où chaque test match est sacré.

Mais cette justification ne passe pas. Car dans le rugby, il y a des rendez-vous qu’on ne néglige pas. Affronter les All Blacks en terre kiwi est un privilège rare, une bataille qu’on prépare avec honneur et ambition. Y aller avec une équipe B, voire C, c’est envoyer le message que ce prestige n’a plus de valeur.

La réaction en chaîne : un climat explosif

Les premières conséquences ne se sont pas fait attendre. À Auckland, certains fans ont exprimé leur colère en annulant leurs billets. Les chaînes sportives locales, qui avaient misé gros sur cette tournée, parlent de « fiasco commercial ». Pire encore : les joueurs néo-zélandais eux-mêmes se disent « frustrés » de ne pas affronter les meilleurs. « On veut se mesurer à ce qui se fait de mieux, pas à des gamins qu’on découvre sur la feuille de match », a déclaré Ardie Savea.

Du côté français, les jeunes appelés se retrouvent dans une position délicate. D’un côté, une opportunité en or de prouver leur valeur ; de l’autre, une pression immense face à des adversaires surmotivés et vexés.

Un précédent dangereux pour le rugby mondial ?

Ce bras de fer dépasse le cadre d’une simple tournée. Il soulève une question cruciale : le rugby international est-il encore un lieu de prestige et de traditions, ou est-il devenu un terrain de gestion stratégique des effectifs ? Ce que la France vient de faire pourrait bien ouvrir la voie à d’autres fédérations, prêtes à sacrifier le spectacle sur l’autel de la planification sportive.

Le danger est là : si chaque nation commence à envoyer ses seconds couteaux pour préserver ses stars, que restera-t-il de ces grandes joutes qui ont fait la légende du rugby ? Le public acceptera-t-il de payer pour voir des matchs au rabais ? Les diffuseurs investiront-ils encore dans des tournées tronquées ?

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Les All Blacks, entre humiliation et revanche

En attendant, les All Blacks ont décidé de prendre cette tournée au sérieux — peut-être même trop. Les séances d’entraînement se sont intensifiées, le staff parle de « punition rugbystique », et l’objectif est clair : rappeler à la France ce que signifie venir défier la Nouvelle-Zélande chez elle.

L’atmosphère s’annonce électrique pour le premier test à l’Eden Park. Ce ne sera pas un match, ce sera un avertissement. Et peut-être une leçon.

Conclusion : une fracture irréparable ?

Ce scandale pourrait laisser des traces durables dans les relations franco-néo-zélandaises. Bien sûr, le rugby reste un sport, et la mémoire courte. Mais dans un monde où l’image compte autant que le jeu, la France a peut-être commis une faute diplomatique majeure. Et si la raclée annoncée venait à se concrétiser sur le terrain, c’est toute la stratégie de Galthié qui serait remise en question.

Pour l’instant, une chose est sûre : le rugby a changé. Et tout le monde n’est pas prêt à l’accepter.