Dernier show de Thierry Ardisson : Comment la légende noire de la télé française s’offre des adieux dignes d’un spectacle sulfureux à l’église Saint-Roch de Paris

La Face cachée de l'homme en noir » : succès d'audience pour le dernier  combat de Thierry Ardisson - Le Parisien

Dernier acte pour le “Homme en Noir” : Quand Thierry Ardisson orchestre ses propres funérailles comme un ultime happening télévisé

Paris, 17 juillet 2025 — Ce jeudi matin, le quartier chic de la rue Saint-Honoré a été le théâtre d’un étrange ballet de caméras, de visages connus et d’anonymes incrédules. Thierry Ardisson, l’irrévérencieux animateur surnommé “l’Homme en Noir”, a tiré sa révérence à l’âge de 76 ans… mais pas sans soigner son ultime mise en scène.

Un cortège funèbre hors-norme

Dès 9 heures, une foule compacte se masse devant l’église Saint-Roch, célèbre sanctuaire parisien des artistes. Mais ce jeudi, ce n’est ni un peintre ni un musicien que l’on vient saluer, c’est un maître incontesté du spectacle télévisuel.

Le corbillard noir, flanqué de porteurs vêtus de smokings noirs et lunettes noires — clin d’œil évident à la signature vestimentaire de l’animateur — avance lentement sous les objectifs des journalistes. On croirait assister au générique d’un “Tout le monde en parle” version posthume.

Le show jusqu’au bout : un hommage scénarisé

À l’intérieur, l’ambiance oscille entre solennité et fascination. Pas de discours larmoyant, mais des lectures de textes choisis par Ardisson lui-même, parmi lesquels ses phrases-chocs devenues cultes. Le prêtre, dans une homélie sobre mais percutante, n’a pas hésité à évoquer le goût de l’homme pour le scandale et l’irrévérence.

“Thierry a toujours su provoquer, choquer… mais aussi rassembler. Aujourd’hui encore, il nous rassemble ici, dans ce lieu où l’on ne l’attendait pas.”

Thierry Ardisson: l'adieu à l'homme en noir de la télé française | 24 heures

La messe s’est déroulée sous le regard impassible de stars du showbiz, anciens invités de ses émissions : JoeyStarr, Christine Angot, Karl Zéro, Frédéric Beigbeder… Tous avaient l’air de participer à un ultime plateau télé.

La mise en scène d’un anti-héros

Ardisson ne voulait pas d’un enterrement discret. Connu pour avoir transformé la télé française des années 90-2000 avec son style corrosif, il a laissé des consignes précises : pas de pleurs, pas d’éloges hypocrites, mais un hommage “à la Ardisson”.

L’église a ainsi été décorée de panneaux affichant ses répliques cultes : “Je préfère mourir incompris que vivre convenu”, “On ne meurt pas, on change juste de chaîne.”

Un écran géant a même diffusé des extraits de ses meilleurs “fails”, ses clashs mémorables, et ses interviews les plus provocantes.

Une dernière provocation au cœur du sacré

Certains ont crié au blasphème. Sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées : “Indécent”, “Ardisson jusqu’au bout du mauvais goût”, “Génial coup de com’ posthume.”

L’église Saint-Roch, pourtant habituée aux hommages artistiques, a rarement connu un tel cérémonial.

“C’est du jamais vu”, confie un fidèle présent à la cérémonie. “Mais c’est tellement lui… Il a réussi à surprendre même après sa mort.”

Le public partagé entre émotion et fascination

Parmi les badauds massés à l’extérieur, beaucoup évoquaient leur admiration pour ce trublion du PAF.

“Je le regardais tous les samedis soir… Il disait ce qu’on pensait tout bas,” raconte Lucie, 35 ans.

“Il a bousculé les codes, il a osé là où les autres se taisaient,” renchérit un homme plus âgé.

Mais d’autres, plus critiques, dénonçaient la “spectacularisation outrancière de la mort” et le “buzz morbide”.

Un legs médiatique hors normes

Thierry Ardisson: l'adieu à l'homme en noir de la télé française | 24 heures

Ardisson laisse derrière lui une trace indélébile dans l’histoire de la télévision. Révélateur de talents, intervieweur redouté, provocateur assumé, il a incarné une époque où le politiquement incorrect faisait encore trembler les plateaux.

On se souviendra de ses joutes verbales, de ses questions cash, mais aussi de sa capacité à dénicher des invités inattendus et à briser les tabous.

La dernière punchline ?

Thierry Ardisson avait préparé, selon ses proches, un message vidéo enregistré quelques mois avant sa mort.

Dans cette séquence diffusée à la fin de la cérémonie, il s’adresse au public en ces mots :

“Je vous ai fait marrer, parfois choqués… Mais je ne vous ai jamais menti. Et ça, c’était pas du cinéma.”

La salle, d’abord figée, a fini par éclater en applaudissements.

Une sortie par la grande porte… et par l’humour noir

Si certains y verront un ultime pied de nez au conformisme, d’autres retiendront l’image d’un homme fidèle à lui-même : insolent, libre, dérangeant.

Même dans la mort, Thierry Ardisson aura réussi à brouiller les lignes entre hommage sincère, happening médiatique et provocation grinçante.

Un dernier show, orchestré de main de maître.

Et comme il le disait si bien… On ne meurt pas, on zappe.