À 97 ans, l’icône ne tremble plus devant personne : « Je ne veux pas d’eux à mes obsèques » clame Line Renaud dans un ultime règlement de comptes fracassant

À 97 ans, la célèbre Line Renaud s’est élevée au-dessus des faux-semblants. Bien plus qu’une simple statement, sa phrase — « Je ne veux pas d’eux à mes obsèques » — résonne aujourd’hui comme l’écho d’une longue carrière jalonnée de gloire, de combats, mais aussi de désillusions. Une légende française de la scène et de l’écran, un visage familier, s’est lassée. Et elle a choisi de dire basta.

L’histoire débute dans les coulisses dorées du spectacle : chanteuse, actrice, meneuse de revue, militante contre le sida, Line Renaud a traversé presque un siècle dans l’arène médiatique. Wikipédia+1 Elle incarne ce que d’aucuns appellent une « icône », respectée, aimée, adulée. Mais à l’aube de sa fin, c’est surtout une femme qui refuse l’hypocrisie, la comédie, le tour de passe-passe des amitiés calculées.

La phrase a fendu le silence : « Je ne veux pas d’eux à mes obsèques. » Qui sont ces « eux » ? Pourquoi cette posture radicale ? Selon les confidences recueillies, la comédienne a pris la décision depuis plusieurs mois, dans un moment de recul et de lucidité. Fatigue, solitude, certes ; mais surtout la volonté d’ordonner sa vie — et ses adieux — selon ses propres règles. Elle ne veut plus de parasites, ni de belles apparences dans un dernier hommage où l’émotion devrait être vraie. Elle a vu trop de gens s’afficher à ses côtés « quand ça servait », pour disparaître quand rien ne les reliait plus. Et ça, pour celle qui depuis toujours valorise la fidélité, c’est intolérable.

Dans les années 2000, alors que son grand amour Loulou Gasté disparaissait (1995), et que la scène changeait autour d’elle, Line Renaud commence à percevoir le revers sombre du décor. Certains médias la réduisaient à une image « vieille dame attendrissante », d’autres voulaient la faire disparaître du champ, ou pire encore l’utiliser. Elle, qui voulait encore créer, produire, exister — non pas seulement survivre — a compris que derrière les applaudissements, parfois, se cachent les regards intéressés. Et voilà qu’aujourd’hui, elle met un point final à certaines relations.

Pour elle, l’amitié est sacrée ; la trahison, impardonnable. « J’ai trop vu de gens que j’aimais devenir des étrangers dès qu’ils n’avaient plus besoin de moi », aurait-elle repris dans une récente confidence. Le spectacle, l’image publique, tout cela l’a souvent confrontée à l’artifice. Alors oui, cette déclaration n’est pas seulement un coup de sang : c’est une ultime éthique. Elle ne veut plus d’une cérémonie « où des gens viendraient se montrer sans sincérité, juste pour exister une dernière fois dans mon ombre ». Elle veut un adieu à sa mesure : vrai, pudique, authentique.

L’onde de choc ne se limite pas à quelques confidences. Elle réveille un questionnement plus large : dans un monde où tout est mis en scène, où « être vu » vaut parfois plus que « être fidèle », comment réagit-on lorsqu’on est au crépuscule d’une existence publique ? Cette phrase glaçante de Line Renaud devient symbole — d’un recours à soi, d’une fixation sur l’essentiel, d’un tri sévère. Elle qui a donné tant, qui a tout vécu, veut maintenant formuler ses choix — non pas pour « faire peur », mais pour imposer un dernier ordre, celui du respect.

Et tandis que les médias bruissent, que les anonymes spéculent sur les noms exclus, la comédienne reste dans l’ombre. Elle ne communique pas les « eux ». Certains parlent de producteurs prestigieux, d’anciens partenaires de tournage, d’un visage télévisuel haut en couleur. Rien n’a été confirmé. Ce mystère ajoute à la fascination. Ce mélange de vérité nue et de secret volontaire plonge le monde du spectacle dans l’attente. Le mystère renforce le message.

Les réactions du public sont partagées mais significatives. Sur les réseaux sociaux, on lit : « Elle a raison, mieux vaut choisir son dernier cercle ». Ou encore : « Line, c’est la dernière vraie star. Même dans la mort, elle reste digne et libre. » Ces réactions disent l’admiration pour une femme qui, jusqu’à la fin, refuse les compromis. Jusqu’au bout, elle dicte ses conditions.

Certes, certains lui reprocheront de couper des ponts, d’être trop dure, d’habiter un monde trop irréaliste. Mais n’est-ce pas justement ce qui fait d’elle une icône à part ? À 97 ans, Line Renaud ne doit plus rien à personne. Elle n’a plus à prouver. Elle peut dire ce qu’elle pense, choisir ceux qu’elle garde près d’elle et écarter les autres. Elle le fait non par vengeance — mais par cohérence. Parce que pour elle, la vie publique n’excuse pas l’indignité privée.

Et dans un univers où l’image se vend, où l’amitié se monnaye, où l’émotion se programme — cette déclaration est un acte. Un acte de rébellion douce, un acte de vérité. On pensait connaître Line Renaud — la chanteuse, l’actrice, la meneuse, la militante. Mais voici Line Renaud la femme. Celle qui choisit, définit, tranche.

Alors oui, cette phrase — « Je ne veux pas d’eux à mes obsèques » — peut paraître dure. Mais peut-être est-ce plutôt l’ultime affirmation d’amour… à l’endroit de ceux qui restent, et une mise à distance — non violente, mais ferme — envers ceux qui n’ont jamais été vraiment là. Elle ne ferme pas la porte par colère, mais par exigence.

Car ce qu’il faut retenir, c’est ceci : dans le tumulte des vies publiques, dans les éclats, les paillettes et les faux sourires, il reste un seul vrai luxe : être soi. Et Line Renaud refuse de partir sans. Elle refuse qu’au dernier rideau, ce soit un spectacle. Elle veut la vérité. Une étoile ne s’éteint peut-être pas, mais elle choisit son horizon.

Quand la scène se fermera, elle aura dit ce qu’elle avait à dire. Elle aura posé ses conditions. Et ceux qui restent sauront. Et ceux qui ne sont que de passage… ne seront pas invités. Inévitablement, elle nous laisse une leçon rare : celle du courage d’être soi, jusqu’au dernier souffle.