« Votre petit Greg » : La lettre bouleversante de Grégory Lemarchal, découverte 20 ans après sa victoire, refait surface et émeut la France

Il y a des moments de télévision qui transcendent le simple divertissement. La finale de la Star Academy 2024 en fut un. L’émotion était palpable, non seulement pour les finalistes de la saison, mais aussi à travers un hommage vibrant qui a traversé les décennies pour toucher la France en plein cœur. Un hommage à celui qui reste, et restera à jamais, le “prince” de l’émission : Grégory Lemarchal. La présence de sa mère, Karine, et de son frère, Leslie, sur le plateau, a rappelé à quel point, même 18 ans après sa disparition tragique, son étoile brille d’un éclat intact.

Mais ce que personne n’avait anticipé, c’est que cet hommage allait agir comme un détonateur, un appel au souvenir qui ferait ressurgir du passé un trésor que l’on croyait à jamais personnel. Quelques heures après la finale, un autre homme a pris la parole. Un homme qui, lui aussi, a partagé le destin de Grégory. Il s’agit de Houssin Rajoani, l’un des candidats emblématiques de la Star Academy 4, la saison légendaire qui a vu le sacre de Grégory en décembre 2004.

Sur son compte Instagram, loin du faste des primes et des caméras de TF1, Houssin a partagé un document d’une valeur inestimable. Une simple feuille de papier, quelques lignes manuscrites, et une signature qui a provoqué une onde de choc émotionnelle : « Votre petit Greg ». C’est une lettre, écrite par Grégory Lemarchal lui-même, il y a près de vingt ans, au lendemain de sa victoire.

« Le lendemain de la grande finale de Star Ac 4… voilà ce qu’on a retrouvé dans nos chambres… », écrit Houssin en légende, qualifiant ce mot d’« intemporel ». Et il a raison. Car ce que cette lettre révèle, c’est l’essence même d’un jeune homme de 21 ans qui venait de voir son destin basculer, mais qui gardait une humilité et une lucidité à glacer le sang.

Nous sommes donc le 23 décembre 2004. Grégory Lemarchal vient de remporter la Star Academy avec un plébiscite historique. Le château de Dammarie-lès-Lys, qui a vibré au son de sa voix angélique pendant des mois, se vide. Les autres candidats, ses amis, ses frères et sœurs d’aventure – Lucie Bernardoni, Hoda, Sofiane, Mathieu, et Houssin – font leurs valises. L’aventure est terminée. C’est dans ce moment de bascule, entre l’euphorie de la victoire et la mélancolie des adieux, que Grégory prend sa plume.

Et ses premiers mots sont d’une humilité déconcertante.

« Je sèche… », écrit-il.

Imaginez la scène. Le jeune homme est au sommet. Il est la nouvelle idole de la France. Il a vaincu la maladie, les épreuves vocales, la pression. Il pourrait fanfaronner, célébrer. Au lieu de cela, il “sèche”. Il est en panne de mots face à l’ampleur de ce qu’il vient de vivre. C’est le premier marqueur de sa grandeur : l’absence totale d’arrogance.

La suite est une déclaration d’une bienveillance pure. « Je ne trouve pas les mots pour vous remercier de cette aventure indescriptible que l’on a vécue », continue-t-il. Il n’est pas le gagnant s’adressant aux perdants. Il est un membre d’une troupe qui s’adresse aux siens. Le mot qui revient, et qui définira à jamais cette saison 4, est celui de « fraternité ».

Mais la partie la plus poignante, celle qui, lue avec le recul de 2025, prend une dimension tragique et magnifique, concerne sa vision du château. Pour des millions de téléspectateurs, la Star Academy est une compétition, une “cage dorée” sous pression constante. Pour Grégory, c’était tout l’inverse. « Le château, ce refuge où l’on était protégés, chouchoutés, presque ‘coconnés’ », écrit-il.

“Protégés”. Ce mot, de la part d’un jeune homme atteint de mucoviscidose, qui se battait pour chaque souffle depuis sa naissance, pèse plus lourd que tous les autres. Le château, avec son rythme intense, sa discipline de fer et ses défis permanents, était pour lui un “refuge”. Un lieu où, paradoxalement, sa maladie semblait mise entre parenthèses, où il pouvait être un artiste avant d’être un patient. Un lieu où il était “chouchouté” et où, peut-être pour la première fois, il n’avait qu’une seule chose à faire : chanter.

Puis, la lucidité. À 21 ans, Grégory Lemarchal fait preuve d’une maturité que beaucoup d’artistes confirmés n’ont pas. Il sait que le jeu est terminé. Il sait que le “refuge” n’est plus. « Mais voilà, ‘dehors’, la vraie vie commence », prévient-il, comme un grand frère. Il a compris, en une nuit, que la victoire n’était pas une fin en soi, mais le début du plus dur. Le début de “la vraie vie”, ce monde extérieur qui, lui, ne “protège” pas et ne “coconne” personne.

Il termine son message par un souhait collectif, balayant toute idée de rivalité : « Je vous souhaite à toutes et à tous de réussir ce que vous avez envie d’entreprendre ». C’est le message d’un leader, non pas par l’autorité, mais par l’exemple. Il ne leur souhaite pas seulement de réussir dans la musique, mais de réussir leur vie, celle qu’ils ont “envie d’entreprendre”.

Et puis, la signature. Ce coup de grâce émotionnel qui a fait pleurer les internautes ce week-end. Il n’a pas signé “Grégory Lemarchal, Gagnant de la Star Academy”. Il n’a pas signé “Greg”. Il a signé, avec une tendresse infinie : « Votre petit Greg ».

Ce diminutif en dit long sur la place qu’il s’octroyait au sein du groupe. Malgré son talent hors norme, sa voix qui fracassait les cœurs, il se voyait comme le “petit”. Peut-être à cause de sa jeunesse, de sa fragilité physique, ou simplement de son immense humilité. Il était leur “petit Greg”, et ils étaient sa grande famille.

La révélation de cette lettre par Houssin Rajoani n’est pas anodine. Elle est essentielle. Elle vient rappeler, près de 20 ans plus tard, pourquoi la France a tant aimé ce garçon. Ce n’était pas seulement pour sa voix. C’était pour cette âme pure, cette bienveillance non feinte, cette maturité d’écorché vif. Il avait tout compris de la vie, peut-être parce qu’il savait mieux que quiconque à quel point elle est précieuse et fugace.

Cette lettre n’est pas une simple relique nostalgique. C’est un testament de valeurs. À une époque où les réseaux sociaux exacerbent les ego et où la téléréalité se nourrit souvent de conflits, le message de “fraternité” et d’humilité de Grégory Lemarchal résonne avec une force assourdissante.

Il est mort en 2007, mais il n’a jamais quitté le cœur du public. Grâce à Houssin, nous savons désormais qu’au lendemain de sa plus grande victoire, alors que la France lui tendait les bras, “Votre petit Greg” ne pensait qu’à une chose : remercier ses amis et leur souhaiter le meilleur. Sa voix était celle d’un ange ; cette lettre prouve que son cœur l’était tout autant.