“Loin du showbiz, la double vie de Gérard Klein et Hugues Aufray : des secrets inattendus révélés, un univers caché que les deux légendes de la chanson mènent loin des projecteurs, entre passions secrètes et projets méconnus.”

Gérard Klein et Hugues Aufray en 2011. © DR

En 2011, les deux amis se confiaient longuement à Mireille Dumas sur leur passion commune : l’agriculture. Une double activité professionnelle loin d’être rentable.

Ce sont deux stars très populaires, mais surtout très amies. Gérard Klein est l’éternel « Instit » des Français qui a éduqué « télévisuellement » des millions de personnes sur France 2 entre 1993 et 2005. Hugues Aufray demeure l’éternel jeune homme de la chanson française. Ils se sont rencontrés en 1966 quand l’un était animateur radio et qu’il diffusait les chansons de l’autre. Ils ont été réunis en 2011 par Mireille Dumas dans son émission culte « Vie privée, vie publique » – disponible sur sa chaîne INA. Gérard Klein prévient en amont de l’entretien : « Lui, il est très bavard. Moi, je suis très bavard. » Cela promet.

Très vite la discussion va porter sur leur autre vie, celle loin des micros, des tournages et du showbiz : le monde de l’agriculture. En parallèle de son activité dans « L’Instit », Gérard Klein était éleveur de vaches. « J’ai une vraie âme de paysan. Les vaches de Salers, pour moi, ce sont les plus belles. C’est ce que j’ai fait de plus satisfaisant dans ma vie. Tout le reste, c’est bien, mais… », explique-t-il avouant avoir arrêté son activité car il ne pouvait plus assurer financièrement. « Si je trouve une belle ferme je l’achète », lançait-il à l’époque.

« Moi, j’ai toujours ma ferme, mais je n’ai plus mes chèvres, enchaîne Hugues Aufray. La vie d’un paysan, c’est une vie très dure […] À l’époque, moi, je gagnais ma vie sur scène. J’avais un troupeau de chèvres et je fabriquais les fromages de chèvres. Mais je ne veux pas dire que ça me ruinait, mais cela me coûtait plus d’argent que ça ne m’en rapportait. Évidemment, nous, en tant qu’artistes, tant qu’on gagne de l’argent ailleurs, ça peut aller. »

« L’autre con de la télé »

« Si j’étais dans un pays comme l’URSS où on ne pouvait pas faire 36 choses à la fois, où il fallait choisir entre chanteur et paysan, j’aurais choisi paysan », révèle l’interprète de « Santiano ». Gérard Klein détaille les critiques qu’il a reçues du monde agricole face « à l’autre con de la télé ». « On est quand même très critiqués parce qu’on n’y connaît rien. Mais n’y connaissant rien, on est d’autant plus curieux. Donc les vrais paysans peuvent aussi se poser la question de savoir si peut-être que des mecs comme nous, on aurait des idées […] La première vache qu’on a mangée, donc qu’on a tuée, je me suis dit quand même, ma femme et mes filles l’ont vue grandir et ça va leur faire de la peine et tout. Pas du tout, on l’a dessoudée et on en a mangé (rires). Et tout le monde a dit « la viande, elle est bonne ». La viande, elle sentait les fleurs. Donc maintenant, trouvez-moi de la viande chez n’importe quel boucher qui sente le pré. »

« Le travail manuel du paysan, j’adore ça, renchérit Hugues Aufray. J’ai toujours eu la passion des tracteurs quand j’étais petit garçon. » Les deux artistes ont reçu des belles récompenses : le mérite agricole. Aufray a même eu deux médailles d’or à Montélimar pour le fromage de chèvre qu’il faisait. « J’ai été pionnier du bio », conclut hilare et fier Hugues Aufray. L’amour est définitivement dans le pré.

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