L’Indescriptible Chute : Comment Steven Seagal est passé d’icône d’action à champion des mensonges, des scandales et de Vladimir Poutine.

L’Ascension Mythique et la Chute Toxique : Le Dossier Noir de Steven Seagal, Entre Mensonges, Allégations Sexuelles et Allégeance au Kremlin
Dans la constellation des stars du cinéma d’action de la fin des années 80, où les muscles saillants et les punchlines acérées régnaient en maîtres, un nouveau visage, taillé au couteau et d’une intensité particulière, fit une entrée fracassante. Steven Seagal, ceinture noire d’Aïkido et acteur à la présence indéniablement forte, semblait prêt à s’asseoir à la table des géants comme Stallone et Schwarzenegger. Above the Law en 1988 et surtout l’explosif Under Siege en 1992 l’avaient catapulté au sommet, promettant l’avènement d’une nouvelle ère de héros d’action, plus ancrée dans les arts martiaux réels. Pourtant, cette ascension fulgurante ne fut que le prélude d’une chute tout aussi spectaculaire, une descente aux enfers jalonnée de controverses, de mensonges éhontés et d’une réputation professionnelle et personnelle tristement toxique. La “tragique vérité indescriptible” de Steven Seagal est celle d’un homme dont l’héritage est éclipsé par la polémique, un mythe qui s’est écroulé sous le poids de sa propre imposture.
Le Règne Éphémère de l’Icône de l’Action
Le succès de Seagal fut bref, mais intense. Après des débuts prometteurs, il atteint son apogée en 1992 avec Under Siege, salué comme un « Die Hard en mer », prouvant qu’il pouvait porter un film de studio de premier ordre avec un casting de stars. Cependant, le déclin du genre des films d’action de série B au début des années 90 coïncida de manière fatale avec la fin de son contrat de quatre films avec Warner Bros.. Le héros, qui devait dominer la décennie, se retrouva rapidement relégué au marché du direct-to-video (DTV). Dès lors, sa filmographie devint une succession de titres génériques, souvent dotés de scores lamentables sur Rotten Tomatoes, frôlant, et même atteignant, le zéro pour cent d’approbation. Des films comme Half Past Dead ou Out for a Kill passèrent inaperçus, alimentant une carrière faite de quantité plutôt que de qualité.
Même l’opportunité de réintégrer l’élite, via la franchise The Expendables de Sylvester Stallone, fut rejetée par Seagal. Il confia au Big Issue qu’il n’aimait « tout simplement pas certaines personnes impliquées », un refus qui, rétrospectivement, symbolise son isolement croissant. Sa carrière n’était plus guidée par des choix artistiques, mais par des animosités personnelles, reflétant déjà une attitude de plus en plus difficile et auto-centrée qui allait miner son image.
L’Imposture du Maître : Une Vie Bâtie sur de Faux Titres
L’image de Steven Seagal, le redresseur de torts à l’écran, reposait sur une mystique d’expert en arts martiaux et d’homme aux connexions obscures. Le problème, c’est que cette mystique était en grande partie fabriquée.
Son alignement avec l’Aïkido, un art martial qui privilégie la défense passive et la pleine conscience, contrastait déjà étrangement avec son personnage macho et agressif. Mais les mensonges allaient bien plus loin, touchant aux fondements mêmes de son expertise. Dans une interview avec le magazine Black Belt, Seagal affirma avoir été l’élève du vénéré maître Ueshiba Mori, le fondateur de l’Aïkido. Une affirmation rapidement démentie par la réalité historique : Ueshiba Mori est décédé en 1969, deux ans avant l’arrivée de Seagal au Japon en 1971. Il était en fait l’élève de Koichi Tohei, un élève direct d’Ueshiba, une lignée déjà honorable, mais qui ne suffisait visiblement pas à l’ego de l’acteur. Beaucoup ont pensé que le fait d’être un élève de Koichi Tohei aurait suffi à élever son statut, sans qu’il ait besoin de prétendre faussement à une connexion directe avec le fondateur.
L’imposture se poursuivit avec l’affirmation d’être un expert renommé en évaluation de sabres japonais, un métier qui exige des certifications gouvernementales strictes au Japon. Seagal n’en possédait aucune. Ses vantardises restèrent confinées à la presse, car s’il avait tenté de les monnayer auprès de maisons de vente aux enchères, il aurait fait face à de lourdes poursuites.
L’exagération la plus flagrante concernait ses prétendus liens avec la CIA. Si Seagal a bien côtoyé des agents et des diplomates américains à Osaka, en tant que professeur d’Aïkido dont les élèves étaient souvent des soldats et des espions américains, son rôle ne dépassait pas celui d’interprète et de conseiller culturel, selon des documents de renseignement déclassifiés. Pourtant, il a brodé des récits épiques d’opérations secrètes, comme l’exfiltration de la famille du Shah d’Iran, décrivant comment il aurait dû assommer un neveu récalcitrant pour le mettre dans une voiture. Il se serait également chargé de la protection de personnalités mondiales telles que Desmond Tutu et Anouar el-Sadat. Ces missions critiques, qui auraient été assignées uniquement aux agents officiels de la CIA et au personnel du Département d’État, étaient manifestement hors de portée pour l’acteur, sans expérience militaire, policière ou diplomatique.
Le Côté Sombre d’Hollywood : Allégations et Comportement Tyrannique
Si les mensonges ont miné son image de professionnel des arts martiaux, ce sont les allégations de comportement sexuel répréhensible et une réputation d’être « difficile à travailler » qui ont véritablement détruit sa carrière et son image publique.
L’atmosphère autour de Seagal était notoirement hostile, culminant avec son désastreux passage en tant qu’animateur du Saturday Night Live en 1991. Lorne Michaels, le producteur de l’émission, le qualifia de pire animateur de l’histoire du programme, une condamnation sévère qui soulignait l’inadéquation totale de la star d’action, trop sérieuse et méprisante envers le format satirique. Le sérieux et la concentration de Seagal sur les arts martiaux n’étaient pas en phase avec l’humour, résultant en des sketchs maladroits et non drôles. Son attitude hautaine et critique envers les acteurs et les scénaristes du SNL était telle que l’épisode fut même censuré sur Netflix, une mesure de disgrâce rare. Les tensions sur les plateaux se sont même traduites par des altercations physiques, l’acteur John Leguizamo ayant raconté une confrontation violente avec Seagal sur le tournage de Executive Decision, où l’autoritarisme de la star a dégénéré.
Mais le plus grand scandale reste la litanie d’accusations de harcèlement et d’agression sexuelle qui ont émergé au fil des décennies. Plusieurs femmes, dont des actrices comme Rachel Grant et Jenny McCarthy, ainsi que des mannequins et des assistantes, ont raconté des récits troublants. Rachel Grant, une James Bond Girl, a affirmé que Seagal l’avait agressée dans une chambre d’hôtel en 2002, avant de lui refuser le rôle pour lequel elle avait auditionné. Jenny McCarthy a décrit une expérience lors de son audition pour Piège en haute mer 2 où Seagal aurait demandé qu’elle se déshabille et l’aurait attrapée. L’ancienne assistante personnelle Siden Nguyen a même intenté un procès pour harcèlement sexuel et a accusé Seagal de trafic sexuel, affirmant qu’il faisait venir de jeunes femmes russes pour s’occuper de lui 24 heures sur 24. Regina Simons a accusé Seagal de l’avoir agressée lors d’une fête de fin de tournage en 1988, décrivant l’événement comme une expérience traumatisante. D’autres actrices notables comme Portia de Rossi et Juliana Margulies ont également fait part de leurs propres accusations. Interrogé sur ces allégations lors d’une interview télévisée avec BBC Newsnight, Seagal a brusquement quitté le plateau, un geste qui, pour beaucoup, valait aveu.
Les Aventures Excentriques : Du Bouddhisme à la Crypto-Arnaque

Entre deux scandales, Seagal s’est lancé dans des aventures excentriques, souvent teintées de mégalomanie.
Il a tenté une carrière musicale, sortant deux albums de blues. Malgré la présence de Stevie Wonder sur un titre, les critiques furent assassines, décrivant sa musique comme rarement au-dessus du niveau d’un groupe de bar. Son incursion dans le commerce fut encore plus éphémère avec sa boisson énergisante, « Steven Seagal’s Lightning Bolt », vantée comme un élixir de puissance naturelle. Malgré un marketing extravagant, la boisson a rapidement disparu des étagères, ne laissant derrière elle que des canettes de collection à prix d’or.
Sur le plan spirituel, Seagal s’est vu décerner le titre de Tulku (lama réincarné) dans le bouddhisme tibétain en 1999. Ce statut, donné par un chef suprême de l’école Nyingma, a suscité un débat houleux, certains suggérant que le titre aurait pu être obtenu en échange de contributions financières, une accusation que sa publiciste a réfutée.
Son implication dans les forces de l’ordre, immortalisée par l’émission de téléréalité Steven Seagal Lawman, a révélé un penchant pour l’excès de zèle. En tant que shérif adjoint dans différents comtés, il a été impliqué dans des incidents qui ont mené à des poursuites. Le plus tristement célèbre fut le raid SWAT contre Jesús Sanchez Lova, accusé de cruauté envers les animaux. L’opération, menée avec des véhicules blindés et des équipements anti-émeutes, a causé la mort de plus de 100 poulets et, tragiquement, du chiot de la famille. Lova a demandé 100 000 dollars de dommages et intérêts, soulignant la nature excessive et destructrice de l’intervention.
Plus récemment, Seagal s’est illustré dans le monde de la cryptomonnaie. En 2018, il est devenu l’ambassadeur de marque de Bitcoin to Gen, une entreprise qu’il a promue sans divulguer qu’il avait reçu 250 000 dollars en espèces et 750 000 dollars en crypto-monnaie pour cet endorsement. Lorsque la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine a démasqué l’entreprise comme une arnaque, Seagal a été accusé et a finalement réglé l’affaire en payant 314 000 dollars d’amende, entachant encore plus sa crédibilité financière.
L’Allégeance Controversée au Kremlin : Le Dernier Acte de la Chute
Le chapitre le plus sombre de la vie de Steven Seagal est sans doute son alignement politique avec le Kremlin. Depuis des années, l’acteur a entretenu une relation proche et publique avec Vladimir Poutine, le qualifiant de « l’un des plus grands dirigeants mondiaux et l’un des plus grands présidents du monde ».
Cette proximité a été officialisée en 2016 lorsque Poutine lui a personnellement octroyé la citoyenneté russe. Dès lors, Seagal est devenu un atout de propagande pour Moscou. En 2018, il a été nommé représentant spécial du ministère russe des Affaires étrangères pour améliorer les relations avec les États-Unis. Cette nouvelle allégeance a eu des conséquences immédiates : l’Ukraine l’a banni de son territoire pendant cinq ans en 2017, le désignant comme une menace pour la sécurité nationale.
Son soutien à la Russie s’est intensifié après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Contrairement à de nombreuses figures occidentales qui ont condamné l’agression, Seagal a épousé les thèses du Kremlin, allant jusqu’à condamner l’utilisation d’armes fournies à l’Ukraine et répéter la nécessité de « dénasifier » le pays. Il a également souhaité un joyeux anniversaire à Poutine sur Instagram, affirmant qu’ils vivaient des moments très difficiles. En février 2023, Poutine a récompensé cette loyauté en lui décernant la médaille de l’Ordre de l’Amitié pour sa « grande contribution au développement de la Coopération Culturelle et Humanitaire internationale ». Quelques semaines après, le natif du Michigan se décrivait comme « 100 millions % russe ».
L’ironie est cinglante. Le héros d’action américain qui passait sa carrière cinématographique à affronter des barons de la drogue et des gangsters russes ou des agents du KGB est aujourd’hui un fervent propagandiste du régime, renvoyant aux affirmations du Kremlin sur des événements comme le bombardement d’un camp de prisonniers. Malgré son allégeance, Seagal a conservé sa citoyenneté américaine, peut-être comme une soupape de sécurité face à l’incertitude géopolitique.
L’histoire de Steven Seagal est celle d’une tragédie hollywoodienne moderne. L’homme qui se voyait en héros légendaire est devenu un paria, un assemblage de mensonges professionnels, de scandales personnels graves et d’une prise de position politique clivante. La “tragique vérité indescriptible” n’est pas tant ce qu’il a fait, mais ce qu’il a échoué à devenir : un véritable héros, à l’écran comme dans la vie. Son héritage, loin de la gloire d’un Under Siege, est désormais celui d’une controverse interminable.
News
L’Empire Immuable de Barry Gibb : Comment le Dernier des Bee Gees Gère sa Fortune Colossale Bâtie sur l’Or et les Larmes
L’Empire Immuable de Barry Gibb : Comment le Dernier des Bee Gees Gère sa Fortune Colossale Bâtie sur l’Or et…
La Tragédie Intime de Phil Collins : Gloire, Douleur, Batailles Judiciaires et la Chute Dévastatrice d’un Géant du Rock
La Tragédie Intime de Phil Collins : Gloire, Douleur, Batailles Judiciaires et la Chute Dévastatrice d’un Géant du Rock La…
« Émile, 2 ans, tué par son grand-père » : La confession audio qui a fait exploser le secret familial et le mystère de sa dissimulation.
« Émile, 2 ans, tué par son grand-père » : La confession audio qui a fait exploser le secret familial…
“Elle est l’amour de ma vie” : Le cri du cœur de Jean-Jacques Goldman à 73 ans pour Nathalie, la mathématicienne qui l’a sauvé du show-business.
“Elle est l’amour de ma vie” : Le cri du cœur de Jean-Jacques Goldman à 73 ans pour Nathalie, la…
Mireille Mathieu est morte : L’incroyable destin de l’icône aux 122 millions d’albums qui a conquis le monde.
Mireille Mathieu est morte : L’incroyable destin de l’icône aux 122 millions d’albums qui a conquis le monde. Mireille Mathieu…
LE SÉISME SARDOU : MICHEL SARDOU ACCUSE LAETICIA HALLYDAY D’AVOIR TRAHI LA MÉMOIRE DE JOHNNY – LA CHUTE D’UN SILENCE
LE SÉISME SARDOU : MICHEL SARDOU ACCUSE LAETICIA HALLYDAY D’AVOIR TRAHI LA MÉMOIRE DE JOHNNY – LA CHUTE D’UN SILENCE…
End of content
No more pages to load






