Kendji Girac à Tel-Aviv : Le Chant d’Amour d’un Gitan pour la “Terre Promise” et la Révélation d’un Lien Fraternel.

L’Électrochoc Solaire de Tel-Aviv : Quand Kendji Girac Révèle l’Âme de son Voyage

L’énergie de Tel-Aviv est à nulle autre pareille. Surnommée « la ville blanche » pour son architecture Bauhaus, elle vibre jour et nuit d’une vitalité effervescente, d’une modernité brûlante. En août 2022, cette métropole rayonnante est devenue la scène d’un événement musical sans précédent et profondément symbolique : le tout premier concert en Israël d’une des plus grandes stars de la variété française, Kendji Girac. Ce n’était pas un simple arrêt dans une tournée internationale ; c’était une rencontre électrique, une convergence de cultures et d’histoires que l’artiste lui-même, interviewé en exclusivité par i24NEWS, a élevé au rang d’expérience spirituelle. Un triomphe qui a non seulement confirmé son statut de phénomène populaire, mais a aussi mis en lumière une quête d’identité et un courage qui forcent l’admiration.

La simple organisation de cet événement par Tapis Rouge Production était un défi de taille, une véritable prouesse logistique et diplomatique. Pendant des années, faire venir une star de cette envergure dans l’État hébreu a été rendu complexe par la situation géopolitique délicate et les pressions politiques qui tentent souvent de mettre la musique en otage des tensions régionales. Yaacov Bensemhoun, co-fondateur de la société de production, a avoué avoir du mal à accepter que « la musique et le divertissement soient bloqués par des pressions politiques ou des idées reçues erronées ». Dans ce contexte, la venue de Kendji, jeune chanteur de 26 ans à l’époque, auréolé de millions d’albums vendus depuis sa victoire à The Voice en 2014, a été perçue comme un acte de bravoure et une victoire pour l’art, ouvrant la voie, espérait-on, à d’autres artistes français. Son annonce a immédiatement créé un « buzz », suscitant un engouement hors-norme pour les places du Mivtachim Arena, capable d’accueillir jusqu’à 8 000 fans.

Le Rêve D’une Rencontre et le Poids de l’Histoire

Mais l’excitation n’était pas que professionnelle ou commerciale ; elle était intrinsèquement liée à la personnalité de Kendji Girac. Dans l’interview qui a précédé le grand soir, l’artiste a partagé une ferveur rare, expliquant que chanter en Israël représentait pour lui « quelque chose d’incroyable ». Ce n’était pas le discours convenu d’une star de passage ; il y avait une intensité dans ses propos, une anticipation vibrante. « Ça va être le feu », promettait-il, une expression qui traduisait sa hâte de partager cette énergie solaire, puisée dans ses racines gitanes et catalanes, avec un public réputé pour sa chaleur et son enthousiasme.

Le point culminant de cette interview exclusive fut sans conteste sa réponse à une question sur ses origines et une possible proximité entre l’histoire de son peuple et celle du peuple juif. Kendji, l’homme de scène habituellement axé sur la mélodie et la fête, s’est alors transformé en porte-parole d’une histoire méconnue, livrant une déclaration d’une portée historique et émotionnelle puissante. Sans détour, il a revendiqué haut et fort le lien spirituel entre les Gitans et Israël : « On descend de d’Israël, on fait partie de la tribu de S[himei] ». Il a poursuivi, avec une sincérité désarmante : « On est je dirais frères et sœurs. Puisque si on est les enfants de Dieu ».

Cette affirmation, souvent relayée au sein de la communauté gitane mais rarement portée sur la scène médiatique internationale par une personnalité de cette envergure, a fait l’effet d’une déflagration émotionnelle. Elle a transformé son concert en un pèlerinage, en un retour symbolique aux sources, où la musique servait de pont généalogique. Il ne venait pas seulement vendre des disques, il venait retrouver des « frères et sœurs ». Cette profondeur spirituelle inattendue a conféré à l’événement une dimension sacrée, expliquant peut-être l’engouement sans précédent et la connexion immédiate qu’il a établie avec ses fans israéliens. L’artiste, avec son cœur « sincère », était ravi de « l’exploiter comme ça » en allant aussi loin pour partager avec le plus de gens possible.

Le Chant de la Fraternité et le Triomphe de la Musique

Le répertoire de Kendji, riche en tubes entraînants inspirés par la rumba catalane et la variété française, trouve naturellement un écho dans l’ambiance festive de Tel-Aviv. Des hits comme “Andalouse”, “Color Gitano” ou “Les Yeux de la mama” sont des hymnes à la joie, à l’amour et à la famille, des thèmes universels qui touchent au-delà des frontières.

Mais c’est une autre chanson qui a cristallisé l’émotion de cette soirée. Kendji a intégré à son album Mi Vida un titre intitulé « Oh ! Prends mon âme », un cantique chrétien qui a la particularité d’être interprété sur l’air de Hatikva, l’hymne national israélien. Ce choix audacieux et profondément respectueux de la culture locale est un geste artistique fort, un véritable trait d’union entre la foi chrétienne et l’identité juive, réalisé grâce au vecteur puissant de la mélodie. Lors du concert, l’interprétation de ce morceau a généré une émotion palpable dans le Mivtachim Arena, bouleversant les milliers de spectateurs conquis. Cette capacité à tisser des liens musicaux et spirituels témoigne de l’authenticité de la démarche de Kendji.

En amont du spectacle, le chanteur avait même laissé planer le suspense quant à une possible surprise : l’interprétation d’une chanson en hébreu. Il avait confié avoir appris quelques mots, mais qu’il devait encore les travailler un peu, « d’ici là je vais m’entraîner un petit peu ». Que cette surprise ait eu lieu ou non, la simple intention de se connecter au public par sa langue maternelle illustre la nature exceptionnelle de son engagement.

L’Explosion d’Amour et la Promesse d’un Retour

Le 21 août 2022, la fête a été totale. Devant 8 000 personnes, Kendji Girac a mis « une ambiance de feu ». Il a livré un show intense, où sa personnalité solaire, sa guitare et ses mélodies entraînantes ont fait danser et chanter une foule qui connaissait ses paroles par cœur. L’énergie déployée sur scène a été à la hauteur de l’attente, créant un moment inoubliable pour l’artiste et son public.

L’onde de choc émotionnelle s’est poursuivie le lendemain. Le chanteur, encore sous le coup de l’euphorie, a déclaré à i24NEWS que le concert de Tel-Aviv était « l’un de mes meilleurs concerts ». Ce compliment, venant d’un artiste habitué aux plus grandes scènes du monde, en dit long sur l’impact de cette soirée. « Le public était incroyable, je me suis régalé », a-t-il affirmé. David Krief, du média Jewbuzz, partenaire officiel, a souligné cette « connexion particulière avec Israël ».

Ce concert restera gravé non seulement dans la mémoire de ses fans locaux, mais aussi dans le parcours de l’artiste. Kendji Girac n’a pas seulement livré une performance ; il a tenu une promesse de fraternité et d’authenticité. En allant au-delà des barrières géopolitiques et en revendiquant un lien ancestral, il a transformé un événement de divertissement en un puissant message d’unité. Son succès à Tel-Aviv, ce « chant d’amour pour la « Terre promise » », prouve que les cordes d’une guitare et une voix sincère peuvent résonner plus fort que tous les clivages. Ce premier triomphe a marqué le début d’une nouvelle histoire, celle d’un artiste qui a trouvé un foyer spirituel au-delà des mers, promettant de revenir très vite pour un nouveau moment de partage.