Entre pudeur et destin, Julie Zenatti avoue sa gêne : la chanson qu’elle aurait pu garder est devenue, entre les mains de Patrick Fiori et la voix de Grégory Lemarchal, un souffle d’éternité — preuve que certaines mélodies appartiennent à ceux qu’elles choisissent.

En 2007, Grégory Lemarchal s’éteignait des suites de sa mucoviscidose. Dans son album posthume, Julie Zenatti avait fait une étrange découverte.

Nicolas Briquet/ABACAPRESS.COM

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Ce 21 octobre 2025, Novo19 diffuse le téléfilm “Pourquoi je vis” consacré à Grégory Lemarchal. C’est Mickaël Lumière qui interprète sur petit écran ce jeune homme dont le destin a marqué la France entière. En décembre 2004, lui qui était atteint de mucoviscidose, avait remporté la saison 4 de Star Academy.

Un an plus tard, le chanteur avait enregistré l’unique album studio publié de son vivant : Je deviens moi. En 2007, il était mort à l’âge de 23 ans. Et l’album La Voix d’un ange était sorti un mois et demi après ce terrible drame qui avait touché ses proches et ses fans.

Parmi les chansons, il y avait “Le lien”, un titre signé de Patrick Fiori et Julie Zenatti, qui étaient ensemble pendant 7 ans. Et la jeune chanteuse avait découvert le titre en écoutant l’album, cette année-là. De quoi la surprendre grandement.

Patrick Fiori a donné leur chanson

Quelques années auparavant, elle avait fait la connaissance de Patrick Fiori pendant le spectacle Notre-Dame de Paris. Julie Zenatti n’avait pas pu résister longtemps au charme de l’homme derrière le costume du capitaine Phoebus.

En effet, âgée de 10 ans de moins que lui, la chanteuse avait alors commencé une romance avec son partenaire. Et avec, elle partagera aussi et surtout beaucoup de musique. En 2000, Patrick Fiori avait co-écrit son premier album “Fragile” (dont est extrait “Si je m’en sors”). Même chose pour “Dans les yeux d’un autre“, en 2002, auquel Julie Zenatti participera également à l’écriture.

En 2004, sur l’album “Comme vous…”, son fiancé sera encore là avec “A quoi ca sert ?“, “Dans ces villes”“Mon amour”Séparés en 2006, il sera finalement absent en 2007 de “La Boîte de Pandore“. Mais cette année-là, Patrick Fiori cartonne dans les bacs pour sa collaboration avec Jean-Jacques Goldman sur “4 mots sur un piano“. Et pas que.

Julie Zenatti raconte au Parisien, en juillet, combien elle a été surprise de trouver l’une de ses chansons, “le Lien”, coécrite avec son ex-compagnon Patrick Fiori, dans l’album posthume de Grégory Lemarchal “la Voix d’un ange“.

Elle avait alors révélé : “Patrick a dû le proposer à Grégory sans me le dire. Je ne suis même pas certaine qu’il ait su que j’en avais signé le texte”. Prévenue quelques semaines seulement avant la sortie du morceau, elle avait réagi avec tristesse “Quand on sait ce qu’il a vécu !”

Et d’ajouter : “L’éditeur de Patrick Fiori m’a appelée pour me dire que Grégory avait enregistré ce titre en novembre dernier“.

Pourquoi elle a été gênée ?

Julie Zenatti avait partagé son sentiment mitigé, par rapport à cette reprise. Elle avait ainsi expliqué : Ce qui me gêne, c’est que je ne le connaissais pas plus que ça et, surtout, qu’il ne m’a absolument pas demandé de chansons. S’il avait fallu plancher pour lui, jamais je n’aurais écrit quelque chose comme ‘Quel est ce lien qui me tient vivant dans ce monde… Si les douleurs nous rendaient meilleurs…’”

Et d’ajouter : “J’aurais plutôt imaginé une chanson d’amour ou engagée à la Balavoine”. Évidemment, Julie Zenatti avait fini par donner son autorisation pour que le morceau soit commercialisé. Mieux encore, elle avait également cédé tous ses droits d’auteur au profit de l’association Grégory Lemarchal.

Elle avait également regretté que le succès unanime de Grégory Lemarchal n’arrive qu’après sa mort. Et de conclure : “Je comprends que certains fans se précipitent pour acheter le disque. Je suis davantage gênée quand j’en vois certains découvrir seulement aujourd’hui que Grégory chantait super bien ou quand des radios qui l’ignoraient avant se mettent à le passer en boucle…”