DU FEU AU DEUIL : L’HISTOIRE CACHÉE ET DÉCHIRANTE DE LA MAISON NORMANDE D’ÉVELYNE DHÉLIAT

DU FEU AU DEUIL : L’HISTOIRE CACHÉE ET DÉCHIRANTE DE LA MAISON NORMANDE D’ÉVELYNE DHÉLIAT

Depuis plus de trois décennies, elle est la figure tutélaire de la météo sur TF1, incarnant le professionnalisme, la constance et, surtout, un sourire immuable capable d’apaiser les craintes liées aux pires intempéries climatiques. Évelyne Dhéliat fait partie du paysage audiovisuel français, une icône dont le CDI est le plus long de la chaîne. Pourtant, derrière la façade lisse des plateaux de télévision et des tenues élégantes se cache une femme marquée par une succession d’épreuves personnelles, des drames qui ont eu pour théâtre un lieu unique : sa maison de campagne en Normandie, dans le village discret de Thomer-la-Sôgne.

Cette bâtisse normande à colombages, acquise avec son mari Philippe Maraninchi alors qu’ils étaient jeunes, n’est pas seulement un refuge loin du tumulte parisien ; c’est un sanctuaire chargé d’une histoire intense, tissée de souvenirs précieux, mais aussi de blessures profondes. C’est entre ces murs que la présentatrice, figure de la résilience, a affronté des coups du sort d’une violence inouïe, transformant ce havre de paix en une véritable forteresse émotionnelle.

Le refuge normand : un cocon de simplicité et de souvenirs

Située au cœur de l’Eure, la demeure d’Évelyne Dhéliat est à l’image de l’animatrice : authentique, chaleureuse et sans fioriture. Loin du luxe ostentatoire, elle est le reflet d’un goût prononcé pour les choses simples et personnelles. Le style y est classique et accueillant : des meubles en bois foncé, une grande cheminée qui promet des soirées au coin du feu, et une multitude d’objets chinés en brocante. Un plaisir que l’animatrice revendique, expliquant que son credo est de « trouver un objet qui me plaît et soit d’un coût raisonnable. Ma règle : avoir le flash à la seconde ! » Cette démarche, qui privilégie la valeur sentimentale et la modestie des trouvailles, contraste puissamment avec son statut d’icône médiatique.

Le jardin verdoyant, souvent animé par ses chiens et son chat, complète ce tableau idyllique de la vie de famille. Pendant des années, cette maison a été le lieu où Évelyne et Philippe Maraninchi, son époux et « son pilier » de plus d’une dizaine d’années son aîné, ont élevé leur fille et partagé une existence discrète. Mais cette tranquillité tant recherchée a été brutalement brisée par une série noire.

La triple épreuve : l’incendie, la maladie et le deuil

L’histoire de cette maison est intrinsèquement liée aux épreuves que le couple a dû traverser. En 2010, le cauchemar frappe : la demeure est victime d’un cambriolage suivi d’un incendie. L’impact de cet événement est dévastateur. Comme l’a rapporté Paris Match, malgré l’arrestation des jeunes auteurs par les gendarmes, il était « trop tard, une vie entière de souvenirs est partie en fumée ». Perdre ainsi les traces tangibles d’une vie commune est une violence symbolique qui laisse une cicatrice indélébile sur les lieux et sur l’âme.

La même année, le corps d’Évelyne Dhéliat subit un autre choc avec un zona. Mais la véritable tempête arrive en 2011, lorsqu’elle est diagnostiquée d’un cancer du sein. Contrainte de s’absenter temporairement de l’antenne, elle mène son combat avec courage et discrétion, trouvant sans doute une part de sa force dans la sérénité de son refuge normand, malgré les récents drames qui l’avaient déjà meurtri.

Le destin n’en a cependant pas fini avec le couple. En 2014, c’est Philippe Maraninchi qui est frappé par un accident vasculaire cérébral (AVC). L’homme, le « roi » de sa femme, qui avait toujours été là dans tous les moments difficiles, se retrouve gravement affecté par la maladie. Sauvé par les médecins, il reste néanmoins marqué, laissant Évelyne Dhéliat naviguer entre son travail et le rôle d’aidante. Ce combat au quotidien, loin des caméras, se déroule en grande partie entre les murs de cette maison, qui devient le témoin silencieux de la fragilité de la vie.

Le point culminant de cette série d’épreuves survient le 11 avril 2017, lorsque Philippe Maraninchi s’éteint, laissant l’animatrice face à un vide immense après des décennies de vie commune. La maison normande, jadis lieu de joie, devient alors le lieu d’un deuil profond et d’une reconstruction nécessaire.

L’attachement inébranlable et l’avenir incertain

Malgré les drames qui s’y sont déroulés, l’attachement d’Évelyne Dhéliat à sa bâtisse à colombages reste inébranlable. Elle incarne le lien indéfectible avec son mari disparu, le lieu où tant de vies ont été partagées. Si l’animatrice continue de vivre principalement en région parisienne, ses goûts pour les objets chinés, les orchidées et les jardinières d’aromates soulignent son besoin de verdure et de nature, un besoin que sa maison normande a toujours satisfait.

À 77 ans et avec un CDI record chez TF1, Évelyne Dhéliat n’a jamais évoqué de retraite imminente, affirmant que cela dépend à la fois de la chaîne et des téléspectateurs. Mais si un jour elle devait se retirer définitivement des projecteurs, il est fort à parier que le lieu de cet ancrage final sera cette maison à Thomer-la-Sôgne. Ce refuge, chargé de tant d’émotions – des rires de sa fille enfant aux cendres de ses souvenirs, des batailles contre la maladie au départ de l’homme de sa vie – est devenu la quintessence de sa résilience. La maison d’Évelyne Dhéliat n’est pas qu’une simple résidence ; c’est un symbole de la force tranquille face à l’adversité, un monument personnel qui raconte, à travers ses murs à colombages, l’histoire cachée d’une femme qui a su rester debout face aux tempêtes les plus rudes.