“C’est pas lui qui va me faire terre” : Le témoignage choc de Ghislaine Arabian sur l’enfer conjugal, les neuf mois de déni et son combat pour la vérité

Elle est l’une des figures les plus respectées de la gastronomie française, une cheffe dont le nom évoque l’excellence, la force de caractère et une autorité naturelle. Ghislaine Arabian est une “battante”, une image publique qui lui colle à la peau. Mais derrière la façade de la femme de pouvoir se cachait une réalité que personne ne pouvait soupçonner. Un secret lourd, silencieux, qui a éclaté dans la violence la plus brute avant de s’installer dans le piège le plus insidieux : celui du déni et de la culpabilité. Aujourd’hui, elle brise le silence pour raconter non seulement l’agression, mais surtout le mécanisme psychologique qui l’a tenue captive bien après les coups.
Tout a basculé en une nuit. Une nuit comme tant d’autres pour une cheffe de son calibre. Il est tard, 1h ou 1h30 du matin, lorsqu’elle rentre du travail. Dans leur duplex, elle retrouve son compagnon, l’homme qui partage sa vie depuis 16 ans. Mais ce soir-là, il est “très, très énervé”. Il crie, il est désagréable. Elle tente de comprendre, de désamorcer, lui propose de lui préparer à manger comme elle en a l’habitude, même à cette heure indue.
Et puis, l’impensable. “D’un seul coup, il s’est retourné et il m’a… violemment”, lâche-t-elle, le mot de l’action physique restant suspendu. “Et je suis tombée”. L’homme qu’elle connaît depuis près de deux décennies, celui qui n’avait “jamais été insultant”, jamais levé la main sur elle, se déchaîne. “Il m’a attrapé par les cheveux… il a commencé à me taper dans ma jambe gauche, dans la cuisse”.
Mais le plus terrifiant n’est pas la douleur physique. C’est son regard. “J’ai croisé son regard”, raconte-t-elle, la voix chargée d’effroi rétrospectif. “Je le connaissais depuis 16 ans, j’avais jamais vu ce regard-là. C’était un regard à la fois de folie, mais déterminé”. À cet instant, Ghislaine Arabian est convaincue qu’elle va mourir. “Je sentais qu’il m’aurait fait terre par n’importe quel moyen… J’ai eu peur. J’ai tellement eu peur”.
La survie prend le dessus. “Je me suis dit : c’est pas lui qui va me faire [taire], c’est pas lui, je veux pas mourir comme ça”. Elle tente de fuir par les escaliers du duplex. Il la rattrape, la double, “m’a soulevé et il m’a collé contre la porte blindée”. C’est là que le son de la catastrophe devient audible. “J’ai senti un craquement, j’ai entendu le craquement. Et il m’a laissé tomber. Là, j’ai eu une douleur que j’avais jamais ressentie avant”.
La violence s’arrête aussi soudainement qu’elle a commencé. Son agresseur semble réaliser la gravité de son acte. Il passe un appel, non pas aux secours, mais à un ami commun : “J’ai fait une connerie, il faut que tu montes tout de suite”. L’ami arrive et trouve la cheffe au sol, incapable de bouger. Il veut appeler les pompiers.
C’est ici que le drame physique bascule dans le piège psychologique. Ghislaine Arabian refuse. “J’ai paniqué et j’ai dit non, non”. Avec le recul, elle analyse cette réaction qu’elle juge “ridicule” : “J’ai pensé à son affaire, pas à moi. Pas à moi”. Elle est déjà “partie dans un déni total”. Elle demande à l’ami de simplement venir la chercher le lendemain matin pour la conduire à l’hôpital.
Le lendemain, aux urgences, le diagnostic tombe, implacable : “J’avais une vertèbre de cassé”. Son bassin est également touché. Le verdict médical : un corset sur mesure, allant “du cou jusqu’en bas des reins”, à porter pendant deux mois et demi, avec obligation de rester couchée sur le dos.
Mais face aux infirmières qui l’interrogent sur l’origine de ses blessures, le déni se transforme en mensonge. “Je suis tombée dans l’escalier”. Le personnel soignant est sceptique. Ces ecchymoses sur la cuisse ? Ces marques à la tête ? Elle invente une seconde histoire : “J’ai dit que j’étais tombée avec une bouteille à la main”. Elle protège son bourreau.
Le plus sidérant est à venir. Après l’hôpital, Ghislaine Arabian est rentrée chez elle. Et elle a continué à vivre avec cet homme. Pendant neuf mois.
Neuf mois d’une cohabitation surréaliste, un purgatoire psychologique qu’elle décrit aujourd’hui comme “horrible”. Lui, n’est jamais venu la voir à l’hôpital. Une fois rentrée, il est redevenu “aussi gentil qu’il était avant”. Et c’est cette gentillesse qui constitue le cœur du piège. “On trouve des excuses à l’autre”, explique-t-elle. “La vie en commun reprend parce que l’autre est gentil. S’il avait été agressif, continué à être agressif, peut-être que ça n’aurait pas pu reprendre”.
Pendant ces neuf mois, elle tente, à plusieurs reprises, de crever l’abcès. “Il faudrait quand même, s’il te plaît, qu’on puisse parler de ce qui est arrivé, que tu m’as fait…”. Sa seule réponse était l’évitement : “Plus tard”. Puis il partait. L’incident était gommé pour lui. Mais pas pour elle. “Moi, c’était là. C’était difficile… je me suis mise à pratiquement plus dormir”.
Elle ne portait pas plainte, prisonnière d’une logique dévorante : la culpabilité. “Sans arrêt, je revenais : mais s’il m’a fait ça, lui qui est si gentil, qu’est-ce que j’ai pu faire ? Je me suis toujours dit : qu’est-ce que j’ai pu faire ? C’était de ma faute”. L’image de la femme forte, la “battante”, se retournait contre elle, rendant l’aveu de son statut de “femme battue” encore plus impensable.

La libération viendra de lui. Un soir, neuf mois après l’agression, elle rentre à 1h du matin. Quelque chose est “bizarre”. Elle s’aperçoit que ses affaires ont disparu de la salle de bain. Il est parti. Elle ne l’a jamais revu et n’a plus jamais eu de nouvelles. Son premier sentiment ? Pas l’abandon. “J’ai eu un sentiment de soulagement”.
C’est ce départ qui lui a permis de reprendre sa vie en main. Encouragée par une amie à qui elle finit par tout avouer, elle franchit le pas “lourd” et “compliqué” de pousser la porte du commissariat. Elle salue l’accueil “formidable” des forces de l’ordre. Mais elle l’avoue sans fard : “Je pense que je n’aurais jamais porté plainte s’il ne m’avait pas quitté”.
Son objectif en portant plainte n’était pas la vengeance, mais l’explication. “Je me suis dit : là, il va craquer… il va dire”. Elle avait même prévenu le commissariat : “S’il me dit quelque chose, si j’ai l’explication, je lâche les poursuites”.
Mais l’explication n’est jamais venue. Le procès a eu lieu. Lui, a prétendu qu’elle avait tout inventé par “dépit amoureux” – une affirmation qu’elle balaye d’un rire – et a maintenu la version de la chute. Une version qui a d’ailleurs changé, passant d’une “chute dans la cave” (ils habitaient au 7ème étage) à une “chute dans l’escalier”.
Faute de preuves suffisantes, dans un dossier “parole contre parole”, il a été relaxé au bénéfice du doute.
Une relaxe que Ghislaine Arabian ne peut accepter. “Je n’aimerais pas être relaxé au bénéfice du doute, parce que c’est ni fait ni affaire. On ne sait pas”. Elle a donc fait appel, tout comme le parquet. Elle veut la vérité.
Quant au mobile, 16 ans de vie commune n’y suffisent pas. “Je ne sais toujours pas pourquoi il m’a battu”. Elle émet une hypothèse : sa notoriété. “Ce qu’il supportait mal, c’est les gens qui m’arrêtent dans la rue”. Peut-être cet homme “macho” s’est-il senti “l’élément faible du couple”. “Je n’en sais rien, puisqu’il n’a pas parlé”.
Aujourd’hui, Ghislaine Arabian est en paix avec sa démarche, quel qu’en soit le résultat. “Si je perds en appel, c’est pas grave. Parce que je serais allée jusqu’au bout”. Le procès lui a offert une conclusion inattendue. En le revoyant au tribunal, elle n’a pas ressenti de haine, mais une révélation : “Qu’est-ce que j’ai fait avec cet homme pendant toutes ces années ?”. Son départ, conclut-elle, “il m’a rendu un service extraordinaire”. Son témoignage, lui, rend service à toutes celles qui, comme elle l’a fait, se sentent coupables et n’osent pas parler.
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