“💥🎬 Romy Schneider, la dernière année d’une icône : une période marquée par la douleur, les défis personnels et la perte. Une rétrospective émotive sur les derniers mois d’une légende du cinéma, entre lumière et ombre.”

Romy Schneider, la dernière année d’une icôn

RécitLe 29 mai 1982, Romy Schneider était retrouvée morte dans son appartement parisien. Elle avait 43 ans. Un mois plus tôt sortait « La Passante du Sans-Souci », son dernier film, tourné peu après le décès accidentel de son fils. Son entourage de l’époque raconte une femme en morceaux, mais qui est restée jusqu’à la fin une actrice éprise de son métier.

C’est une soirée comme il s’en déroule souvent pendant un tournage. Un jour de novembre 1981, l’équipe de La Passante du Sans-Souci, de Jacques Rouffio, qui travaille depuis un mois, se retrouve au Copenhagen, une taverne à Berlin-Ouest. L’atmosphère est festive. Feutrée, aussi. Romy Schneider est au centre des regards. La fragilité de l’actrice de 43 ans est connue de tous. Mais personne n’imagine que c’est là son dernier film et qu’elle disparaîtra six mois plus tard.

A une table au sous-sol du Copenhagen, la comédienne s’est installée en compagnie de sa costumière et de son coiffeur. Sont aussi de la fête le directeur de la photo, le maquilleur attitré de Romy et Claire Denis – la future réalisatrice est alors première assistante de Jacques Rouffio. Romy Schneider, l’une des plus grandes stars de cinéma en Europe depuis le milieu des années 1950, aime ces ambiances intimes. Loin des curieux, elle peut se laisser aller, rire, ­pleurer, parler fort, boire un verre.

Romy Schneider prend un rond à bière et griffonne dessus. L’actrice écrit souvent de manière compulsive, sur tout ce qui lui tombe sous la main : le papier à en-tête des hôtels, des mouchoirs, des pages arrachées à des magazines. Elle annote aussi beaucoup ses exemplaires de scénarios, qu’elle couvre de réflexions et de précisions. En français, qu’elle préfère à son allemand natal, son écriture est maladroite, raturée – signe que, à l’écrit, elle le maîtrise mal.

Spleen germanique

Romy Schneider lance le sous-bock à Claire Denis, qui sirote alors un verre de vin à l’autre bout de la table, « à la manière d’un frisbee », se rappelle celle-ci. La future réalisatrice de Chocolat (1988), Beau travail (1999) ou Trouble Every Day (2001) attrape le morceau de carton et y lit le mot allemand : « Sehnsucht ». Romy Schneider sait que la jeune assistante maîtrise les finesses de la langue germanique. Et qu’elle connaît ce mot Sehnsucht, difficilement traduisible, révélateur d’un certain mal-être, d’un vague à l’âme. Seul ce terme peut exprimer l’état d’esprit de Romy Schneider en 1981. « C’est un mot qui a plein de plis et de replis, précise aujourd’hui Claire Denis. Il y a aussi de la joie dans Sehnsucht, le plaisir du regret. »