💥🎤 « À 82 ans, Eddy Mitchell révèle enfin le secret explosif que personne n’osait imaginer : sa vie, ses scandales cachés et des confessions bouleversantes qui risquent de faire trembler le monde de la musique pour toujours ! »

Eddy Mitchell à 82 ans : accepter, ajuster, transmettre

À 82 ans, Eddy Mitchell (Claude Moine à l’état civil) parle enfin sans détour de ce que tant d’icônes préfèrent taire : la fatigue du corps, l’effilochage de la voix, la perspective assumée de l’adieu. Le chanteur principal des Chaussettes Noires, pionnier du rock hexagonal devenu figure populaire de la culture française, accepte de mettre des mots simples sur des vérités difficiles. Non pas pour dramatiser, mais pour apaiser. « Ça va doucement, mais ça va », glisse-t-il, comme on clôt une phrase en tirant le rideau sur la scène après le dernier rappel.

Ces dernières années, la santé lui a rappelé sa loi. Une pneumonie l’a cloué, une convalescence s’est éternisée, et la sortie d’Amigos, son 40e album, en a été retardée. Lui qui a vécu longtemps dans la haute fréquence – tournées, studios, plateaux – s’essaie désormais au tempo andante. Les médecins ont recommandé des révisions de conduite : arrêter de boire, cesser de fumer. Dans un sourire mêlé de lucidité, il admet avoir trop longtemps confondu habitude et plaisir. Il dit réduire l’alcool, s’autoriser « à l’occasion » un verre de vin, et confie avoir cessé de fumer « il y a peu ». Rien d’héroïque, juste une hygiène nouvelle, dictée moins par la peur que par la raison.

Mais au-delà des bilans médicaux, c’est la philosophie intime du vieillir qui retient l’attention. Mitchell ne trivialise pas la mort ; il l’intègre. « La mort fait partie de la vie, il faut l’accepter », répète-t-il sans pathos. L’homme qui a accompagné nos samedis soirs avec La Dernière Séance et nos étés avec Couleur menthe à l’eau imagine son épilogue sans vacarme : une épitaphe minimaliste – « Ne pas déranger » – et un repos à Saint-Tropez, face à la mer, dans ce cimetière en balcon qui surplombe l’horizon. « J’y ai des amis… on pourra discuter, jouer aux cartes », plaisante-t-il, soudant humour et pudeur dans un même trait.

Ce ton mi-grave, mi-goguenard est l’empreinte de toute une trajectoire. Fils de Belleville, nourri de rock américain, Mitchell s’est fait un prénom d’export – Eddie – et un catalogue d’import : r’n’b, soul, country-rock, Memphis et Nashville, brassés en français avec cette banlieue élégante qui est sa marque. Avec les Chaussettes Noires, il invente l’innocence électrique. En solo, il creuse la veine narrative, cinématographique (forcément), de Le Cimetière des éléphants à Sur la route de Memphis. L’œil caméra ne le quittera plus : animateur-culte de La Dernière Séance, acteur césarisé de nominations (Coup de torchon), conteur de l’Amérique rêvée et des trottoirs parisiens.

La légende a pourtant ses ombres. Le chanteur ne les élude pas : excès, addictions, périodes où le jeu avale les nuits et la cocaïne booste les heures « pour tenir ». Le sevrage n’est pas un récit édifiant mais une décision aimante : un ultimatum discret venu de Muriel, la femme de sa vie depuis 1980, celle à qui il a dédié des chansons, celle qui a tenu la rampe quand la scène vacillait. Mitchell reconnaît aussi, sans fard, les regrets de père : l’absentéisme imposé par la route, les enfants qu’on « voit moins grandir ». Le temps n’efface pas tout ; il répare un peu. Avec Eddie, Marilyn et Pamela, l’équilibre se refait, chacun à sa distance, préservé des projecteurs par principe et par prudence.

Parler d’Eddy, c’est aussi prononcer le prénom Johnny. Hallyday fut l’ami-frère, le complice d’excès et de fous rires, l’autre pilier d’un triangle d’époque avec Dutronc. Mitchell lui a chanté un adieu, mêlé de tendresse et de reproches, comme on parle aux fantômes qu’on aime : « Pourquoi tu es parti ? Pourquoi ces choix ? » Entre eux, il y eut cette franchise virile où l’on se chamaille pour mieux se sauver – « Tu vas trop loin » – et ce goût farouche de la scène, jusqu’au bout. De cette relation, il garde l’essentiel : la loyauté, l’humour, les souvenirs à double fond qui font tenir les vivants.

Que reste-t-il quand l’âge réclame son dû ? La musique, évidemment. Elle circule encore, moins dans les retours de tournée que dans la fabrique des chansons. Amigos témoigne d’une main qui ne tremble pas dès qu’elle écrit, d’une oreille qui sait où placer l’émotion. Mais l’homme est clair : il refuse le numéro du « perruqué chantant », ce vieux performeur qui s’accroche à son passé. « Il faut savoir quand partir », lâche-t-il, net. Ce n’est ni renoncement ni défaite ; c’est un art de l’exit. D’autres rôles à l’écran ? Pourquoi pas, « si la chance passe ». Mais l’essentiel s’est déplacé : les proches, le temps présent, la paix des jours.

On mesure alors ce que son honnêteté nous offre : un mode d’emploi du crépuscule qui ne ment pas. Ajuster ses habitudes, protéger les siens, dire merci, rire encore, choisir son silence et son paysage d’adieu. Il n’y a pas de posture, seulement une éthique du réel. Eddy Mitchell ne s’érige pas en modèle ; il témoigne. Et dans ce témoignage, on entend une leçon douce : vieillir n’est pas cesser d’être soi, c’est apprendre à ne garder que l’essentiel – la chanson juste, l’amitié droite, l’humour pour polir la peur.

Reste la trace, immense. Des mélodies qui collent à la peau des générations, des soirées de télé devenues rituels, une manière d’avoir importé l’Amérique en français sans singer personne. Reste l’ouvrier de la chanson, le passeur de cinéma, l’ami fidèle, le mari reconnaissant, le père en rattrapage, l’homme qui, à 82 ans, nous regarde droit et nous dit : « N’ayez pas peur. On peut partir en ordre. »

Face à la mer de Saint-Tropez, le jour où il faudra s’allonger, on devine qu’il sourira encore. Ne pas déranger. Promis, Eddy : on baissera le volume, mais on laissera ta musique allumée.