Il voulait juste animer une émission. Il a dû se battre contre les préjugés, les refus en boîte, les contrôles de police, et les injonctions à renier son prénom. Nagui, idole de la télé, raconte enfin l’envers du décor — et c’est aussi violent que bouleversant.

📰 ARTICLE COMPLET : NAGUI, UNE CARRIÈRE CONTRE LES COURANTS

Il est l’un des animateurs les plus populaires de France. Chaque soir, des millions de téléspectateurs chantent avec lui dans “N’oubliez pas les paroles”. Pourtant, derrière ce sourire solaire se cache une histoire de douleur, de rejet, de racisme ordinaire. Ce soir-là, sur le plateau de C l’hebdo, Nagui a baissé le masque.

Et ce que la France a entendu était glaçant.

🎤 “TON PRÉNOM, ÇA VA PAS ÊTRE POSSIBLE”

“Vous avez une bonne voix, je vais vous mettre à l’antenne, mais ‘Nagui’, c’est trop typé.” Cette phrase, prononcée par un directeur de radio dans les années 80, Nagui l’a encore en travers de la gorge. On lui a même proposé de s’appeler “Christophe Nagui” — plus acceptable, plus “français”.
Il a refusé.

“Signer ce contrat, c’était renier qui je suis. J’ai dit non, même si c’était une opportunité énorme.”

🧪 DES SONDAGES RACIAUX DANS LES COULISSES DE LA TÉLÉVISION

Mais ce n’est pas tout. Il révèle l’existence de sondages commandés en interne à l’époque, destinés à mesurer si un animateur d’origine égyptienne pouvait apparaître en prime time sur une chaîne publique. Le verdict ? Mitigé.
Et pourtant, l’émission Taratata a vu le jour. Et Nagui est devenu une icône.

Mais à quel prix ?

🚔 CONTRÔLÉ POUR “SA GUEULE”

“Plein de boîtes de nuit m’ont refusé l’entrée pour ma gueule. Plein de policiers m’ont contrôlé pour ma tête.”
Ce n’est pas une époque révolue. Nagui raconte recevoir encore aujourd’hui des tweets racistes, des injonctions à “retourner dans son pays” lorsqu’il dénonce des traditions françaises discutables, comme la corrida ou certaines séquences de Intervilles.

🥇 DE L’HUMILIATION À LA GLOIRE

En janvier 1993, il est invité au journal de 20h pour présenter Taratata. Le ton est glacial. Bruno Masure l’accueille avec condescendance :

“Attention à ne pas devenir une étoile filante, mon cher Nagui…”

Une punchline. Mais derrière la vanne, un doute planté. L’émission cartonnera pourtant, devenant culte. Nagui prouve qu’on peut être “typé” et triompher.

🧡 L’ÉMOTION SANS MASQUE

Lorsqu’on lui montre des images de lui recevant un 7 d’or, Nagui ne rit plus. Il regarde ce jeune homme maladroit, qui fait des blagues pour cacher une émotion trop forte.
Aujourd’hui, il l’assume :

“Peut-être qu’aujourd’hui, je pleurerais. À l’époque, je faisais le zouave pour cacher.”

🌍 “SI J’AVAIS SU QUE J’ÉTAIS UN MODÈLE…”

C’est une des phrases les plus puissantes du plateau. Lorsqu’on lui demande s’il se rend compte de l’impact qu’il a eu sur des jeunes arabes ou immigrés, il répond, les yeux embués :

“Si j’avais su que j’allais encourager le moindre Arabe supplémentaire à la télé, je me serais coupé le bras…”

Une formule provocante, mais qui dit tout du poids de la représentation.

📖 UNE INFLUENCE INTERNATIONALE

Nagui évoque un jeune Égyptien, aujourd’hui acteur, qui a appris le français en regardant Taratata depuis Le Caire.

“Mon père me disait que tu étais égyptien et que tu passais à la télé. Alors moi aussi, je pouvais réussir.”

Ce témoignage, parmi tant d’autres, fait de Nagui bien plus qu’un animateur : un symbole d’espoir, d’ouverture, de résistance silencieuse.

🎶 30 ANS DE MUSIQUE, 30 ANS DE COMBAT

Dans le livre célébrant les 30 ans de Taratata, Nagui partage des anecdotes sur Lenny Kravitz, sur Blur, sur les performances magiques de chanteurs francophones et internationaux. Mais entre les lignes, c’est une autre histoire qui se raconte : celle d’un homme qui a dû se battre pour être simplement lui-même.

✊ CONCLUSION : UNE ICÔNE QUI NE SE TAIT PLUS

Aujourd’hui, Nagui n’a plus besoin de faire semblant. Il parle vite, oui. Mais plus pour cacher l’émotion. Il parle parce qu’il est libre. Parce qu’il sait que chaque mot peut peser. Et parce qu’il sait que derrière l’écran, des jeunes comme lui attendent un signe.

Ce signe, c’est lui.