C’est dans l’air encore tiède du matin, dans ces locaux baignés de soleil et de souvenirs, à France Bleu Azur – l’ancienne Radio Côte d’Azur – que Nagui retrouve aujourd’hui la source de son aventure radiophonique. Impossible pour lui de ne pas laisser l’émotion l’emporter : « Je ne sais pas si je vais pouvoir en parler sans verser une petite larme », confie-t-il, la voix déjà tremblante d’une nostalgie bienveillante. Car Nagui, c’est bien plus qu’une figure du petit écran : c’est un enfant de la radio, un conteur d’histoires, un passionné qui a su conquérir la France une chanson à la fois.

De la Côte d’Azur à Paris, la naissance d’un passionné

L’histoire débute près de la Méditerranée. Nagui, alors tout jeune, pousse les portes de la radio avec l’insouciance de ceux qui ont tout à prouver et rien à perdre. « À l’époque, j’étais un pirate », s’amuse-t-il en évoquant ses premiers pas derrière un micro, l’œil pétillant. Ce mot, “pirate”, résume à lui seul le tempérament de celui qui allait devenir l’un des animateurs les plus aimés du pays : l’audace, le culot, et l’irrésistible envie de divertir.

Les studios sentent la poussière chaude des vinyles, les nuits blanches partagées entre passionnés, les rires imprégnés dans les murs. Du montage artisanal de cassettes, en passant par la programmation sauvage de morceaux inédits, tout était possible. Il n’y avait pas de planning, pas de format imposé, mais une liberté enivrante qui allait façonner irrémédiablement le style et l’esprit de Nagui.

Le virage de la télévision

Mais la trajectoire de ce “pirate” ne pouvait se limiter à la radio locale. Très vite, son talent, sa voix singulière et son humour fin font mouche. Le public en redemande, et Nagui prend le virage de la télé. Les émissions s’enchaînent, les succès aussi : “Taratata”, “Que le meilleur gagne”, “Tout le monde veut prendre sa place”… Des programmes devenus cultes, que petits et grands partagent en famille.

C’est sans doute là le secret de Nagui : il ne se contente pas de présenter, il rassemble. Chacune de ses émissions est une célébration des histoires individuelles, des souvenirs en commun, de la musique comme langage universel. À l’image de “N’oubliez pas les paroles”, diffusée chaque soir à 18h35 sur France 2, une institution populaire qui rassemble chaque soir des millions de fidèles.

“N’oubliez pas les paroles” : la fête des chansons et des Français

Impossible d’évoquer Nagui sans parler de son émission phare. “N’oubliez pas les paroles” est bien plus qu’un jeu télévisé : c’est un karaoké géant, une fête collective nationale. Ici, pas besoin d’être chanteur professionnel ; il suffit d’aimer la chanson et de ne pas avoir peur de se lancer. Les candidats défilent, les tubes s’enchaînent, la bonne humeur est contagieuse.

Nagui y est dans son élément : il chambre les candidats, met à l’aise ceux qui doutent, console, félicite, et partage de véritables moments d’émotion lorsque certains morceaux ressuscitent des souvenirs inattendus. Il n’hésite jamais à partager ses propres anecdotes, transformant un simple jeu en rendez-vous intime. « Les chansons, ce sont des souvenirs, des parfums d’enfance », confie-t-il souvent. Les téléspectateurs, eux, chantent devant leur écran, rient, se disputent pour deviner les paroles manquantes, et finissent par partager un moment unique malgré la distance.

Une popularité jamais démentie

Mais ce succès, Nagui ne s’en lasse pas. “J’ai eu la chance de rester moi-même”, souffle-t-il. C’est peut-être ça, la clé de son incroyable longévité : la sincérité. Que ce soit à la radio, à la télévision ou en podcast, Nagui ne triche pas. Il s’adresse toujours à l’auditeur, au téléspectateur, comme à un ami de longue date. Les confidences qu’il partage, l’émotion qu’il transmet, loin d’être calculées, sont les traces d’une passion intacte pour la musique, les gens et la vie.

Retour à la source : la fidélité à Radio France

Aujourd’hui encore, après des décennies de carrière, Nagui n’a jamais tourné le dos à ses premiers amours. Fidèle à Radio France, il continue d’y animer des émissions, tout en gardant ce goût du partage et de la découverte. Lui qui parcourt encore fréquemment les couloirs de France Bleu Azur, affiche le même sourire qu’à ses vingt ans devant un micro.

Son parcours force l’admiration et inspire toute une génération d’animateurs et de passionnés de médias. Car derrière le succès, il y a toujours eu le travail, la persévérance, et surtout ce lien indéfectible avec un public qui ne l’a jamais abandonné.

Un message à ceux qui débutent

Pour Nagui, il n’y a qu’un seul secret : ne jamais oublier ses racines ni pourquoi on fait ce métier. « Si c’était à refaire, je recommencerais tout, même les galères, les nuits blanches et les horaires impossibles. Quand on aime, on ne compte pas. » Un vrai message pour tous les jeunes (et moins jeunes) qui rêvent de micro, de lumières et d’applaudissements.

L’homme derrière le micro

S’il est aujourd’hui reconnu dans la rue, salué par toutes les générations, Nagui n’a rien perdu de sa simplicité. C’est sans doute cela, la plus grande réussite : rester humain, vulnérable, généreux. Il le répète souvent : « On fait ce métier pour raconter des histoires, partager des moments, et donner un peu de bonheur. » Mission accomplie haut la main.

Alors, comme on se retrouve ! Nagui est plus qu’un animateur : il est une voix qui a accompagné les grandes et petites heures de nos vies, une personnalité lumineuse et un monument de la radio et de la télévision française. À tous ceux qui l’écoutent, qui le regardent ou qui, l’espace d’une heure ou d’un refrain, chantonnent avec lui : merci d’être là, et… n’oubliez surtout pas les paroles !

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