Pudique et discret, Nagui se confie rarement sur sa vie privée. Dans une interview accordée au Figaro.tv, l’animateur évoque ses souvenirs de famille et ses parents

De Nagui, les téléspectateurs connaissent peu de chose. D’ordinaire réservé, ce dernier s’est laissé aller à quelques confidences pour nos confrères du Figaro.tv. Fraichement installé dans les locaux de France Inter depuis la rentrée, l’animateur de 52 ans, d’ordinaire d’humeur festive, évoque, non sans nostalgie, sa jeunesse cannoise et la radio de son enfance : “Sur la Côte d’Azur dans les années 70, c’était soit RMC, soit France Inter. Elle fut la bande originale de mon enfance” confie l’animateur.

Ses fiertés…et ses blessures

Avec une maman professeur de français et un papa professeur de littérature, Nagui a baigné dans les livres et dans cet univers littéraire. La plus grande fierté de Nagui ? Lorsque Bernard Pivot l’a invité pour un débat sur la langue française. C’est de toute évidence le jour ou “Maman a été la plus fière” explique-t-il.

Nagui en larmes : il s'effondre en plein direct en parlant de la mort de  son père - Closer

Entre les lignes, le lecteur devine toute le tendresse et l’affection que l’animateur porte à ses deux parents, décédés aujourd’hui. Et si son papa espérait le voir “faire médecine“, il n’a jamais cessé de le soutenir en dépit de ses choix différents : Je me revois, face à Papa, lui expliquant que je ne me voyais pas faire huit ans d’études. Le professeur à la Sorbonne qu’il était m’a alors dit : “choisis un métier que tu feras avec passion”. Et fais en sorte de travailler pour être le meilleur”. Mission accomplie pour l’animateur, qui depuis les années 90 amuse et divertit les téléspectateurs français avec un succès sans cesse renouvelé. Son seul regret ? Que son père soit parti trop tôt : “Il est parti sans me voir à la télévision. Cela restera à jamais une blessure”, confie le présentateur phare de France 2, réputé pour ne pas être langue de bois.

Nagui parle avec émotion de ses parents décédés

Longtemps discret sur sa vie privée, Nagui a récemment surpris ses fans en évoquant, lors d’une entrevue bouleversante, la disparition de ses deux parents. L’animateur phare de “N’oubliez pas les paroles” et des “Enfants de la télé” s’est laissé aller à une confidence rare, pleine de sincérité et d’émotion. Pour la première fois, il a accepté d’ouvrir une fenêtre sur une douleur qu’il a longtemps gardée pour lui : celle de la perte de son père, puis de sa mère.

Nagui a grandi dans un environnement multiculturel. Né à Alexandrie, en Égypte, d’un père égyptien et d’une mère française d’origine italienne, il a été bercé dès l’enfance par des valeurs de respect, de curiosité et d’ouverture d’esprit. Son père, médecin, était un homme rigoureux, exigeant, mais toujours juste. Sa mère, quant à elle, cultivait la tendresse et la patience. Ensemble, ils formaient un équilibre qui a permis à Nagui de grandir avec confiance.

Lorsqu’il parle de son père, on sent une profonde admiration, mais aussi une distance certaine. « Mon père n’était pas quelqu’un qui exprimait facilement ses émotions », confie-t-il. « Il m’aimait, j’en suis sûr, mais il ne l’a jamais vraiment dit avec des mots. » Cette pudeur paternelle, typique de sa génération, a longtemps laissé Nagui avec des questions non posées, des silences lourds de sens. Pourtant, il n’en garde aucun ressentiment, seulement une certaine mélancolie. « J’aurais aimé qu’il me dise qu’il était fier de moi. Peut-être qu’il l’était. Mais je ne l’ai jamais entendu. »

Nagui fond en larmes en évoquant le décès de son père sur France Inter  (VIDEO)

La mort de son père a été un choc. Même s’il s’y attendait, la perte a été brutale. « On croit être préparé, mais on ne l’est jamais vraiment », avoue-t-il. Ce départ a laissé un vide qu’aucune réussite professionnelle n’a pu combler. « Quand mon père est parti, j’ai eu l’impression de perdre mes repères. Il représentait la stabilité, l’autorité. D’un coup, tout ça s’est effondré. »

Quelques années plus tard, c’est sa mère qui s’éteint. Et là, la douleur est différente. Plus douce, mais plus sourde. « Ma mère, c’était ma confidente. Celle qui m’appelait après chaque émission, même si elle n’avait rien à dire de spécial. Elle voulait juste entendre ma voix. » La disparition de cette présence quotidienne a été une blessure silencieuse mais profonde. « Le téléphone ne sonne plus. Et ce silence-là, il est insupportable. »

Nagui raconte avoir vécu une période de grand trouble après ces deux pertes successives. Lui qui incarne la joie, le rire, la légèreté à la télévision, s’est retrouvé envahi par un chagrin qu’il ne savait pas gérer. « Je suis quelqu’un qui aime tout contrôler. Mais là, je ne contrôlais rien. Je pouvais pleurer sans raison, être en colère sans savoir pourquoi. » Ce déséquilibre émotionnel l’a forcé à se recentrer, à ralentir, à accepter sa propre vulnérabilité.

C’est en se rapprochant de ses propres enfants qu’il a trouvé un apaisement. « Mes parents ne sont plus là, mais je suis père à mon tour. Et c’est dans cette transmission que je les sens encore vivants. » Il avoue essayer de faire différemment, d’être plus expressif, plus à l’écoute, plus présent. « Je dis à mes enfants que je les aime. Tous les jours. Parce que je sais maintenant à quel point ces mots peuvent manquer. »

Vidéo : Nagui meurtri par le décès de son père : l'animateur craque en  direct - Purepeople

À travers ce deuil, Nagui a aussi compris quelque chose d’essentiel sur lui-même. « Je pensais que j’étais invincible. La télé vous donne cette illusion de puissance. Mais la mort vous remet à votre place. Elle vous rappelle que vous n’êtes qu’un être humain, faillible, fragile. » Une leçon d’humilité qu’il accepte aujourd’hui avec une certaine sérénité.

Il évoque aussi les objets, les souvenirs matériels qui deviennent soudain précieux : une vieille photo, une lettre manuscrite, un parfum. « Ce sont des miettes de présence, des traces de vie. Je les garde précieusement. Elles me permettent de ne pas oublier, de continuer à parler d’eux à mes enfants. »

Vidéo : Nagui meurtri par le décès de son père : l'animateur craque en  direct - Purepeople

L’évocation de ses parents le conduit aussi à réfléchir sur la notion d’héritage, pas au sens matériel, mais humain. « Mon père m’a transmis la rigueur. Ma mère, l’empathie. Ces deux piliers m’ont permis de construire ma carrière, mais surtout de devenir un homme. »

Aujourd’hui, si Nagui accepte de parler publiquement de cette douleur, c’est aussi pour briser un tabou. « On n’a pas le droit d’être triste, surtout à la télé. Il faut sourire, faire rire. Mais moi, j’en ai assez de faire semblant. J’ai perdu mes parents. Et ça me fait mal. Voilà, c’est dit. »

Ses fans ont été profondément touchés par cette confession inattendue. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien et d’affection se sont multipliés. Beaucoup y ont vu une preuve d’authenticité, loin des paillettes et des faux-semblants.

En partageant ce moment de vulnérabilité, Nagui a permis à d’autres de se sentir moins seuls dans leur propre deuil. Il a montré que même les figures publiques, celles qu’on croit intouchables, portent leurs blessures. Et que ces blessures, loin d’être une faiblesse, sont parfois ce qui nous rend les plus humains.