Mesdames, messieurs, en 2010, le public attendait avec impatience la suite du film à succès comping. Pourtant, à la surprise générale, Gérard Lanvent, l’un des piliers du premier opus, refusa catégoriquement de participer au second. Officiellement, des divergences artistiques furent évoquées.

 Officieusement, il s’agissait d’un désaccord profond, personnel avec Franck Dubosque, coupvedette du film. Derrière ce refus se cachait une rancune tenace, une blessure d’orgueil, un malaise jamais résolu. Aujourd’hui, à 74 ans, Gérard Lenvin dresse un bilan sans filtre. Dans une interview rare, il cite cinq personnes à qui il ne pardonnera jamais.

 Cinq figures qui, selon lui, ont trahi, manipulé ou profondément déçu. Et parmi ells, des noms que vous connaissez tous, des artistes, des anciens amis, des collègues devenus adversaires, parfois même involontairement. Ce récit, chers téléspectateurs, est celui d’un homme blessé mais toujours debout, d’un acteur adulé au cœur marqué par l’incompréhension et le silence.

Gérard Lenvin est né le 21 juin 1950 à Boulogne Bill en cours dans une famille modeste éloignée du monde du spectacle. Il n’a jamais fréquenté les grandes écoles de théâtre. C’est dans les cafés théâtres parisiens, notamment au mythique café de la gare qu’il apprend l’art de jouer, entouré d’esprits libres comme Colus et Miou Miou.

 Très vite, son charisme naturel, sa voix grave et son regard sombre lui ouvre les portes du cinéma. Dans une étrange affaire 1981, il impressionne par sa justesse. Ce rôle lui vont un César du meilleur second rôle masculin. D’autres succès suivront comme Marche à l’ombre 1984 où il forment un duo explosif avec Michel Blanc ou encore les spécialistes 1985 qui confirment son statut de figure virile et populaire du cinéma français.

Mais Gérard Lenvain n’est pas un acteur comme les autres. Il fuit les mondanités. refuse les émissions people se méfie des journalistes. Il cultive une image d’homme droit presque rude avec ses silences lourds et ses colères rentrées. Le public l’admire pour cela, y voyant une forme de sincérité rare dans un milieu où l’hypocrisie règne souvent.

Gérard Lanvin blessé dans Vivement Dimanche : qu'est-il arrivé à l'acteur ?  - YouTube

 Dans les années 1990 et 2000, il alterne film d’action, comédie sociale et rôle de père écorché, souvent en marge du système. En 2001, il reçoit enfin le César du meilleur acteur pour le goût des autres de Agnas Jaoui, confirmant une reconnaissance critique à la hauteur de son talent. Dans sa vie privée, l’envin reste discret.

 Il épouse d’abord Dominique Quilichini avec qui il a un fils, mais cette union se termine douloureusement et laisse derrière elle une blessure profonde. Plus tard, il refait sa vie avec Chantal Benoît, chanteuse connue sous le nom de Jennifer, avec qui il aura deux fils, Manu, aujourd’hui musicien de blues reconnu et Léo.

 Dans les interviews, il parle rarement de sa famille, préférant évoquer la musique, l’artisanat ou son mépris pour la célébrité moderne. Pourtant, derrière cette pudeur se cache des conflits larvés, des déceptions humaines qu’il n’a jamais digéré. Car si Gérard Lenvin a toujours défendu ses rôles avec acharnement, il a aussi vécu de profonds affronts dans sa sphère intime et à 74 ans, il semble prêt à nommer sans détour ce qu’il n’a jamais pu absoudre.

 Tout commence par une trahison intime, la plus dévastatrice de toutes. Dans les années 1980, Gérard Lanvin partage sa vie avec Dominique Kilich, une femme dont il était perdument amoureux. Ils ont un fils ensemble, forment un couple discret mais solide jusqu’au jour où un ami proche, le chanteur Renault, entre dans leur cercle intime.

 Ce dernier, charismatique, provocateur séduit Dominique. Le choc est brutal. Gérard perd à la fois à sa compagne et une amitié précieuse. Renault n’hésite pas à revendiquer la relation allant jusqu’à écrire une chanson satirique intitulée Les aventures de Gérard Lambert perçu comme une attaque déguisée.

 Pour l’envin, l’humiliation est publique, irréversible. Il ne répondra jamais directement dans les médias mais ceux qui le connaissent évoquent une colère froide, silencieuse, tenace. Le premier nom qu’il ne pardonnera jamais est gravé là dans cette blessure conjugale. Le deuxième choc vient d’un homme qu’il a un jour admiré, Gérard Pardieux.

 Les deux partagent des rôles forts, une présence brute, une vision virile du cinéma. Mais avec le temps, de par Dieu accumulent les provocations, les excès et surtout les accusations. Harcèlement, agression, les médias s’emballent, la justice s’emmêle. L’anin d’abord solidaire finit par s’éloigner.

 Dans une interview récente, il lâche “Je n’en ai rien à foutre”. Une phrase sèche, glaçante qui dit tout du désenchantement. Il reproche à de part Dieu son impunité, son cyme et ce qu’il considère comme une trahison de leur génération d’acteurs. Puis vient Franck Dubosque. Le tournage de camping 2006 marque un tournant. L’en vin y campe un campeur bouru attachant tandis que du bosque incarne l’exubérant Patrick Chirac. Le succès est immédiat.

Pourtant pour camping 2, l’envin refuse de revenir. Il évoque des désaccords profonds, mais en privé les mots sont plus durs. Il accuse du bosque de tirer la couverture à lui, de manquer de respect envers ses partenaires. Les tensions explosent. Le tournage se fait sans lui. Depuis, ils ne se sont plus adressés la parole.

 Un silence lourd, révélateur d’un ressentiment profond. La liste ne s’arrête pas là. Gérard Lenvain nourrit aussi une ranqueur tenace envers certains producteurs et journalistes qui l’accusent d’avoir manipulé ses propos, trahi sa confiance. Dans une époque où les buzz remplacent les dialogues, il se sent trahi par un système qu’il respecte plus la parole donnée.

 L’affaire de par Dieu cristallise cette frustration. Entre justice médiatique et procès public, l’envin dénonce une société où l’homme n’a plus le droit à la nuance. Enfin, derrière cette colère apparente se cache une douleur plus intime, celle de son fils aîné issu de son premier mariage. Longtemps tenu à l’écart, peut médiatiser, ce fils aurait souffert de la séparation de ses parents.

 Gérard Lenvin, lui, évite le sujet, mais certains proches évoquent un malaise, un lien distendu, une forme de regret muet. Ce cinquième non pardon ne vise pas une personne en particulier, mais peut-être lui-même ou se passait qu’il aurait voulu réécrire. Car dans la vie de Gérard Lanvin, il y a des silences plus bruyants que des cris, des absences plus éloquentes que des discours.

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 Et à 74 ans, il n’a plus envie de faire semblant. Les noms sont posés, les blessures exposées. Mais ce n’est pas encore la fin de l’histoire. Durant la décenniece, Gérard Lanvin s’éloigne peu à peu du tumulte médiatique. Il refuse les talk show, esquive les interview promotionnel trop formaté.

 Quand il parle, c’est pour dire ce qu’il pensent, sans détour ni langue de bois. Ce franc parler devient une marque de fabrique, mais aussi un fardeau. Car chaque mot prononcé raisonne fort dans les couloirs d’un cinéma français de plus en plus frileux. Lorsqu’il évoque Franck Dubosque avec une moue distante ou qu’il lâche sur deux par Dieu qu’il n’est plus celui que j’ai connu, les médias s’en empare avec avidité.

 On le traite d’ gris, de réactionnaires. Lui, il se contente de hausser les épaules. Je ne joue pas le jeu dit-il souvent. Et ce jeu-là, il le déteste. La tension monte encore lorsqu’il s’exprime sur l’affaire de par Dieu. Alors que certains collègues défendent ou condamnent sans nuance, l’envin adopte une position ambivalente. Il y a des limites à ne pas franchir, mais je n’ai pas à hurler avec les loups.

 Cette posture lui vaut des critiques de part et d’autre. Pour certains, il protège un ami, pour d’autres, il trahit une cause. Lui voit dans cette hystérie médiatique un symptôme d’un monde sans pardon où chaque faute est amplifiée, chaque nuance étouffée. Avec Renault, les choses sont plus personnelles, plus douloureuses.

 Loin des plateaux et des caméras, la blessure reste ouverte. Ils ne se sont jamais revus depuis cette rupture amoureuse. Dans une interview, l’anin admet à demi-mot : “On ne pardonne pas à ceux qui vous arrachent une partie de votre vie. Pas de mise en scène, pas de vengeance, juste un constat froid. Il ne l’a jamais insulté publiquement, n’a jamais répondu au provocation musicale, mais son silence en dit long.

 Il n’y a pas eu de lettre, pas d’appel, pas de regard échangé, juste une absence définitive. Côté familial, c’est avec son fils Manu, musicien de blues que Gérard semble avoir trouvé un équilibre. Il partage la scène à l’occasion, l’amour du verbe, le goût des choses simples. Mais derrière cette complicité affichée, des proches évoquent encore des tensions anciennes liées à l’éducation stricte que Gérard aurait imposé.

 Il n’a jamais été un père expansif, encore moins confident. Le pardon chez lui est un processus intérieur, long, parfois inaccessible. Lorsqu’on lui demande s’il a des regrets, il répond : “Ce qui est fait est fait.” Mais tout n’est pas rancune. En 2020, dans une rare prise de parole, il confie à un journaliste : “J’attends pas qu’on me demande pardon, j’attends qu’on m’écoute.

” Cette phrase presque murmurée, révèle une solitude profonde. Derrière les rôles musclés, les dialogues ciselés, il y a un homme qui a encaissé, parfois trop, sans jamais rendre les coups. Et quand il évoque les cinq personnes qu’il ne pardonne pas, ce n’est pas pour les accabler, c’est pour rappeler que certaines blessures ne cicatrisent jamais.

La société actuelle, Gérard Lenvin, la regarde avec une forme de distance désabusée. Il n’a pas de compte à régler, seulement des vérité à dire. Et dans ce récit d’hommes brisés, d’amitié trahi et de silence pesant, c’est sa propre histoire qu’il met à nu sans artifice. Le 14 février 2024, Gérard Lenvin monte sur scène au côté de son fils Manu pour un concert acoustique dans une petite salle de province.

 Il y a là, dans cette intimité feutrée quelque chose de rare. Une chaleur sincère, une émotion palpable. C’est la première fois depuis des années que l’acteur se livre sans filtre devant un public dans un cadre non cinématographique. Entre deux chansons, il prend le micro et d’une voix grave, il glisse. Ce soir, je suis là avec mon fils.

 Tout le reste, je l’ai laissé derrière moi. Un silence s’installe. Les spectateurs sentent qu’il ne parlent pas seulement du passé artistique. Ce soir-là, il ne nomme personne, pas de Renault, pas de Dubosque, pas de de par Dieu. Mais ceux qui connaissent son histoire comprennent. Ce n’est pas une réconciliation publique, c’est un apaisement discret, peut-être même involontaire.

 En acceptant de jouer avec Manu, Gérard semble ouvrir une brche dans sa carapace. Le regard qu’il pose sur son fils en dylon. Il y a là de l’admiration, de la fierté et peut-être un regret qu’il n’exprimera jamais. Dans les loges, après le concert, il murmure simplement, “C’était bien, il est doué.” Plus tard dans l’année, on le voit apparaître brièvement dans un documentaire sur le blues français interviewé au côté de Manu.

 “Pas phrase assassine, pas de règlement de compte, juste un homme assis sur un tabouret, les mains croisées, le regard droit. Il parle de musique, de temps qui passe, de ce qu’on dit pas assez souvent. À la fin de l’entretien, le journaliste lui demande et le pardon Gérard. Il réfléchit, esquisse un sourire fatigué et répond : “Je n’ai pas pardonné, mais j’ai arrêté de haïr.

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” Une phrase simple mais qui contient tout. Aucune scène de réconciliation grandiose, pas de poigné de main publique avec ses anciens adversaires, mais peut-être un changement de posture imperceptible mais réel. Ce n’est pas le pardon tel qu’on l’imagine, mais une forme de résilience. À 74 ans, Gérard Lanvin n’attend plus d’excuses.

 Il n’a pas besoin de rejouer les scènes du passé. Il les a vécus, il les a subis et désormais il les regarde avec une certaine distance, sans oublier mais sans se détrier davantage. Mesdames, messieurs, à l’issue de ce parcours semé de blessures, de silence et de confrontation, une question persiste. Faut-il toujours pardonner pour avancer ? Gérard Lenvain lui a choisi une autre voix, une voix rude, parfois aride, mais fidèle à lui-même.

Il n’a jamais demandé à plaire, encore moins à se confesser. Il a simplement décidé à son rythme de ne plus se mentir, sans se réconcilier avec tous, sans effacer ce qui fut, mais en laissant derrière lui ce qui l’empêchait de respirer. Le pardon n’est pas une scène que l’on joue sous les projecteurs.

 C’est un chemin solitaire, douloureux, parfois inaccessible. Gérard l’envin l’a bien compris. Il n’a pas réécrit son passé, il l’a porté. Et dans ce port de tête digne, dans cette voix grave et posée, on entend le poids des années, mais aussi la force de ceux qui tiennent debout malgré les cicatrices. Alors, chers téléspectateurs, que nous reste-t-il à penser ? Pardon ? Est-ce céder ? Se taire est-ce renoncer ? Peut-on vivre sans tourner certaines pages ou faut-il parfois accepter que certaines douleurs ne s’apaiseront

jamais ? Une chose est sûre, le silence de Gérard Lanvain est plus éloquent que bien des discours.