La relance de l’émission culte Intervilles devait être festive et fédératrice. Mais en coulisses, une tension inattendue a tout changé. Nagui, très impliqué dans le projet, aurait posé une exigence jugée « non négociable » par l’équipe : un élément-clé de la version originale devait absolument disparaître. Face aux critiques, certains parlent de « mauvaise foi », d’autres d’un acte engagé. Qu’a-t-il vraiment demandé ? Pourquoi ce choix a-t-il bouleversé la production ? Nous avons reconstitué les faits et recueilli les témoignages de l’équipe. Cliquez sur le lien pour découvrir la suite.

« Mauvaise foi » : Nagui avait une condition non négociable pour « Intervilles »

Lorsque France Télévisions a annoncé le grand retour de Intervilles, l’enthousiasme semblait général. Après des années d’absence, le programme culte allait renaître, dépoussiéré mais fidèle à son esprit d’origine : des jeux loufoques, des villes en compétition et, bien sûr, des rires en cascade. À la présentation, un duo populaire : Bruno Guillon et Nagui. Mais dès les premières réunions de production, une divergence majeure a semé le trouble.

Nagui, figure de proue du service public et animateur respecté, n’a pas tardé à poser ses conditions. Selon plusieurs sources proches du projet, il aurait insisté sur un point très clair : Intervilles version 2020 ne comporterait aucune vachette. Pour lui, ce symbole du programme devait disparaître, définitivement.

La nouvelle surprend. Depuis sa création en 1962, Intervilles s’était fait connaître pour ses célèbres jeux avec des vachettes lâchées sur les participants. Une signature visuelle et comique devenue mythique. Pourtant, à l’heure des débats sur le bien-être animal, Nagui juge cet élément incompatible avec les valeurs actuelles. Il aurait déclaré en réunion : « On ne peut pas rire aux dépens d’un animal, même sous couvert de tradition. »

Certains membres de l’équipe partagent sa position. D’autres, en revanche, s’inquiètent. Supprimer les vachettes, c’est prendre le risque de perdre l’ADN même du programme. Un producteur, sous couvert d’anonymat, raconte : « Il y a eu des débats houleux. Certains voyaient dans cette décision une forme de trahison envers les fans historiques. »

Mais Nagui ne fléchit pas. Il aurait menacé de se retirer du projet si sa condition n’était pas respectée. France Télévisions se retrouve alors dans une situation délicate. D’un côté, une personnalité incontournable du paysage audiovisuel français. De l’autre, un format iconique qu’il ne faut pas dénaturer. Finalement, la chaîne tranche : les vachettes seront remplacées… par des versions numériques.

La décision est officielle. Les animaux en chair et en os ne reviendront pas. À leur place, des images de synthèse censées évoquer l’esprit sans heurter les sensibilités. Une solution de compromis ? Pas vraiment. La presse s’empare de l’affaire. Les réseaux sociaux s’enflamment. Les défenseurs des traditions dénoncent une « censure morale », tandis que les associations de protection animale saluent un geste courageux.

Nagui, de son côté, assume pleinement. Lors d’une interview accordée à France Inter, il déclare : « Ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est de la cohérence. On ne peut pas parler de respect et cautionner des pratiques d’un autre temps. » Il précise ne pas vouloir faire la leçon, mais affirme qu’il ne peut plus « faire semblant ».

La polémique enfle. Certains commentateurs lui reprochent d’avoir instrumentalisé son pouvoir d’influence. D’autres le soutiennent : « Il a osé faire ce que beaucoup n’auraient même pas osé suggérer », écrit un chroniqueur dans Libération. L’affaire dépasse le cadre du programme. Elle devient un symbole du choc entre tradition et modernité.

Au-delà des débats idéologiques, la production doit gérer l’impact concret de cette décision. Les jeux emblématiques doivent être réécrits. Les décors repensés. Le rythme adapté. Le budget réévalué. Un technicien raconte : « Ça a été un casse-tête logistique. Tout était prévu pour accueillir de vraies bêtes. Du jour au lendemain, il a fallu basculer sur du numérique. »

Le résultat, à l’antenne, laisse perplexe. Les spectateurs ne retrouvent pas l’ambiance d’antan. Les effets spéciaux, bien que soignés, manquent de spontanéité. Certains téléspectateurs jugent l’ensemble fade, trop lisse. Les audiences sont en baisse. Intervilles version 2020 n’atteint jamais les objectifs fixés. Le mot « flop » circule, y compris dans les couloirs de France Télévisions.

Nagui, lui, garde le cap. Il reconnaît volontiers l’échec d’audience, mais refuse de céder sur ses principes. Lors d’un échange avec des étudiants en journalisme, il confie : « J’ai peut-être perdu quelques points de popularité, mais j’ai gagné en sérénité. »

Le débat reste ouvert. Faut-il moderniser coûte que coûte des formats anciens ? Jusqu’où peut-on les adapter sans les dénaturer ? Et quel est le rôle d’un animateur : refléter l’opinion ou impulser une conscience ?

Pour Nagui, la réponse est claire. Il estime que la télévision a une responsabilité, et que certains choix, même impopulaires, doivent être faits. Cette vision lui vaut autant d’admiration que de critiques. Mais elle confirme une chose : l’animateur n’a rien perdu de son engagement.

Aujourd’hui, Intervilles n’a pas été reconduit. Officiellement, France Télévisions parle de « réflexion en cours sur le format ». Officieusement, le programme a été rangé sur une étagère, faute d’avoir convaincu.

Mais Nagui, lui, ne regrette rien. « J’ai préféré dire non aux vachettes que oui à la facilité. » Une phrase qui résume bien le personnage : intransigeant, clivant parfois, mais toujours fidèle à ses convictions.