Jean-Luc Reichmann : “Il faut savoir prendre des risques” – Retour sur les décisions folles mais décisives qui ont forgé l’homme de télévision préféré des Français. Derrière son éternel sourire et son humour contagieux, se cache un homme de conviction, qui a souvent choisi l’aventure plutôt que la sécurité. De la radio aux plus grands plateaux de télévision, Jean-Luc Reichmann n’a jamais reculé devant les défis, quitte à tout perdre. Aujourd’hui, il raconte comment le risque est devenu le moteur de sa réussite – et pourquoi il continue, encore aujourd’hui, à miser sur l’inconnu.

Jean-Luc Reichmann : « Il faut savoir prendre des risques »

Il est l’un des animateurs préférés des Français. Depuis plus d’une décennie, Jean-Luc Reichmann illumine les après-midis de millions de téléspectateurs avec « Les 12 Coups de Midi », émission culte de TF1. Son rire, sa bienveillance, son naturel sont devenus sa marque de fabrique. Mais derrière cette image familière se cache un homme à la trajectoire complexe, forgée par des choix audacieux et des prises de risque constantes. Lors d’un récent entretien, il a confié : « Il faut savoir prendre des risques. » Une phrase qui résonne comme un mantra pour celui qui a bâti son succès à force de courage et de convictions.

Des débuts loin des projecteurs

Jean-Luc Reichmann ne naît pas à la télévision. Il fait ses armes dans l’ombre, à la radio, au début des années 80. Animateur sur des petites stations, il fait rire, improvise, apprend le rythme, le direct, la gestion du stress. Mais très vite, il ressent le besoin d’aller plus loin.

Il accepte un poste d’animateur sur RFM, puis sur NRJ, où il commence à se faire un nom. Pourtant, c’est encore un monde instable. Les contrats sont précaires, les salaires modestes. « J’aurais pu me contenter de rester dans ce confort relatif, mais j’avais soif de plus. »

Le premier saut dans l’inconnu

À la fin des années 90, il franchit un cap : la télévision. Il devient voix-off du jeu « Les Z’amours » sur France 2. Ce rôle, très apprécié du public, lui offre une notoriété inattendue. Mais là encore, Reichmann sent que ce n’est qu’un début. Il veut être plus qu’une voix.

« J’ai pris le risque de tout quitter. Beaucoup pensaient que j’étais fou de lâcher ce confort pour aller vers l’inconnu. Mais si je n’avais pas sauté, je ne serais pas là aujourd’hui. » Il se bat pour obtenir un rôle de présentateur. Et son premier grand défi télévisuel arrive avec « Attention à la marche ! », un jeu qu’il anime pendant près de dix ans.

Une carrière forgée par le courage

Reichmann refuse d’être enfermé dans un seul registre. Quand TF1 lui propose un nouveau format, « Les 12 Coups de Midi », il hésite. Le concept est encore flou, les audiences incertaines. Mais encore une fois, il prend le risque.

Résultat : un succès immédiat. L’émission devient un pilier de la grille de TF1, et Jean-Luc Reichmann en devient le visage indissociable. Chaque jour, il improvise, joue avec les candidats, ose les silences, les rires, les apartés inattendus. Le public l’adore.

« Ce n’est pas parce qu’une formule marche qu’il ne faut pas continuer à se remettre en question. Le danger, c’est de s’endormir. »

L’homme derrière l’animateur

Mais l’audace de Reichmann ne se limite pas à sa carrière. Il ose aussi dans ses engagements personnels. Porteur de taches de vin visibles sur le visage, il aurait pu les cacher – mais il les assume depuis toujours. « Je voulais montrer que la différence est une force, pas une faiblesse. »

Il s’engage également pour diverses associations, et produit des téléfilms engagés, comme « Léo Mattéï, Brigade des mineurs », où il incarne un policier protégeant les enfants. « Ce rôle, je ne l’ai pas pris par hasard. Je voulais parler de sujets difficiles, et j’ai pris le risque que le public ne suive pas. Mais il a suivi. »

Un équilibre fragile à préserver

Quand on lui demande ce qui le guide dans ses choix, il répond sans hésiter : « L’instinct. Et la peur de ne pas avoir essayé. » S’il reconnaît que le succès lui a apporté du confort, il reste méfiant face à la routine.

« Je continue à me lever tous les jours avec l’idée que rien n’est acquis. Ce métier, il faut le mériter. Il faut se remettre en danger, proposer, inventer, échouer parfois. »

Ses proches le décrivent comme un bourreau de travail, un perfectionniste qui ne laisse rien au hasard. Mais aussi comme un homme profondément humain, attentif, loyal.

Transmettre cette philosophie aux jeunes générations

Aujourd’hui, Jean-Luc Reichmann se veut aussi un passeur. « J’essaie de dire aux jeunes : n’ayez pas peur. Ce n’est pas grave d’échouer. Ce qui compte, c’est d’avoir tenté. » Il intervient dans des écoles, soutient des jeunes artistes, et partage son expérience avec humilité.

L’un de ses rêves serait de créer une fondation dédiée aux talents émergents issus de milieux modestes. « Parce que j’aurais aimé qu’on me tende la main à certains moments. »

Et après ?

Alors qu’il approche doucement de la soixantaine, Jean-Luc Reichmann ne parle pas de retraite. Au contraire, il réfléchit à de nouveaux projets, peut-être même un seul-en-scène autobiographique. « J’ai envie de raconter mon histoire. Pas pour me faire mousser, mais pour montrer que le succès ne tombe pas du ciel. Il se construit, un risque après l’autre. »

Et comme toujours, il conclut avec ce sourire qui fait sa signature : « La vie, c’est comme un plateau de jeu. Si tu ne joues pas, tu ne gagnes jamais. »