De carnivore passionné à végétarien convaincu : Nagui surprend en revenant sur son ancien péché mignon, ce plat qu’il « se battait pour avoir » à table. Dans une interview intime, l’animateur de France 2 raconte avec émotion ce virage inattendu dans sa vie quotidienne. Entre humour, nostalgie et conscience écologique, il confie ce qui l’a fait basculer : un déclic, une image, une réflexion sur le monde d’aujourd’hui. Pourquoi a-t-il tout arrêté du jour au lendemain ? Et comment cette décision a transformé son rapport à la nourriture, à lui-même et à ses proches ? Découvrez son récit inédit.

Face à Laurent Mariotte, invité de La Bande originale ce vendredi 17 octobre 2025, Nagui a évoqué son rapport à l’alimentation et notamment son végétarisme. L’occasion pour l’animateur de France Inter d’évoquer ce plat qu’il adorait manger avant de décider d’abandonner la viande.

Voilà maintenant près de dix ans que Nagui respecte un interdit alimentaire strict : plus du tout de viande dans ses repas. Un mode de vie que l’animateur de 63 ans a expliqué par son dégoût d’avoir vu des vidéos montrant des veaux maltraités dans des abattoirs. Ancien grand amateur de viande, le présentateur de N’oubliez pas les paroles – élu personnalité végétarienne la plus sexy de 2016 par l’association Peta ! – a abandonné toute consommation de produits carnés, un sujet qu’il a abordé dans La bande originale de France Inter, ce vendredi 17 octobre 2025, avec son invité Laurent Mariotte. L’animateur de Petits plats en équilibre, en promotion pour son livre Une année en cuisine (éd. Solar), a longuement évoqué son rapport à l’alimentation, au fait-maison et à la nécessité de respecter les saisons.

Nagui “respecte” les éleveurs qui évitent la souffrance animale

“Même quand j’étais carnivore, les abats c’était impossible… Je mangeais des steaks, escalopes, mais pas d’abats”, a confié Nagui en préambule de l’émission. Avant d’abandonner la viande, l’homme de télé et de radio n’était pas contre une bonne barbaque. “Le steak tartare aller-retour, j’adorais ça, je me battais pour en manger, mais il y a un moment où il faut faire des choix entre son choix personnel et ses idées”, a-t-il estimé face à Laurent Mariotte, reconnaissais que le point de départ de sa bascule vers le végétarisme était le respect du bien-être animal et notamment des “bébés” animaux. “Surtout le plus important, et je tiens à le dire, tout végétarien que je suis, on respecte évidemment les éleveurs qui endorment, évitent la souffrance animale”, avait-il tenu à faire savoir, dans un numéro de N’oubliez pas les paroles en août dernier.

Nagui végétarien, un régime alimentaire que ne suivent pas ses enfants

Celui qui a participé à des manifestations avec l’association L214 pour dénoncer l’élevage intensif des volailles a fait un choix personnel que n’ont pas forcément suivi ses enfants – Nagui est père d’une fratrie recomposée de trois filles et un garçon. “Je suis végétarien, mais mes enfants mangent de la viande. Ils aiment ça”, avait-il indiqué sur le plateau de N’oubliez pas les paroles en juillet 2024.

Nagui, le sourire bienveillant de France 2, est connu pour son humour, son énergie et son engagement discret mais profond dans les causes qui lui tiennent à cœur. S’il fait rire des millions de téléspectateurs chaque soir dans N’oubliez pas les paroles et qu’il continue de célébrer la musique avec Taratata, l’animateur cache derrière son apparente légèreté une réflexion de fond sur le monde, la planète et notre rapport à la consommation. Parmi ses engagements les plus personnels figure un choix qui, à première vue, pourrait sembler anodin, mais qui en dit long sur son évolution intérieure : celui de devenir végétarien.

Pour comprendre ce virage, il faut remonter à ses souvenirs d’enfance. « Chez moi, la viande, c’était sacré, raconte-t-il. Je me battais pour en manger. C’était le symbole du repas de fête, de la récompense, du plaisir. » Dans sa voix, une émotion mêlée de tendresse et de regret. À l’époque, le petit Nagui, élevé dans une famille d’origine méditerranéenne, adorait les plats mijotés, les ragoûts parfumés, les grillades du dimanche. La cuisine tenait une place centrale dans la convivialité familiale, et la viande, synonyme d’abondance, incarnait cette joie simple de partager.

Pourtant, derrière cet attachement, quelque chose commençait à bouger. Le jeune homme, devenu adulte, curieux de tout et attentif au monde qui l’entoure, s’interroge de plus en plus sur ce qu’il mange. Ce n’est pas un choc brutal, mais un lent processus. « Un jour, j’ai regardé un documentaire, explique-t-il. Et là, tout a changé. Je ne pouvais plus faire semblant de ne pas savoir. » Ce film, consacré à la souffrance animale et à l’impact écologique de l’industrie de la viande, agit comme un électrochoc. Pour Nagui, l’idée même de plaisir se teinte soudain d’un arrière-goût amer.

Abandonner la viande n’a pourtant pas été simple. « Au début, je me disais : juste un peu moins, juste pour tester. Puis, plus les semaines passaient, moins j’en avais envie. » Ce sevrage progressif devient une véritable prise de conscience. Il découvre de nouvelles saveurs, apprend à cuisiner autrement, explore des recettes inspirées du monde entier. Ce changement d’alimentation devient presque un jeu, un défi personnel. « On se rend compte qu’on peut très bien vivre sans viande, dit-il en riant. Et qu’on mange même mieux. »

Autour de lui, les réactions varient. Certains amis se moquent gentiment, d’autres s’interrogent. Mélanie Page, sa compagne, l’accompagne dans cette démarche sans jugement. Ensemble, ils expérimentent, ajustent, échangent des recettes. « Le plus important, c’est d’être aligné avec ce qu’on ressent, pas de suivre une mode », souligne-t-elle dans une interview parallèle. Pour Nagui, le végétarisme n’est pas une contrainte morale, mais un choix de cohérence. Il ne cherche pas à convaincre, mais à inspirer par l’exemple.

Ce changement s’inscrit aussi dans une réflexion plus large sur la consommation responsable. L’animateur, qui a souvent pris position contre le gaspillage alimentaire et pour la préservation de la planète, voit dans cette transition une continuité logique. « Je n’ai jamais voulu donner de leçons, précise-t-il. Mais quand on a la chance d’avoir une voix publique, on peut au moins éveiller les consciences. » Il rappelle que chaque geste compte, même les plus simples.

Mais la nostalgie n’est jamais bien loin. Lorsqu’on lui demande s’il y a un plat de viande qu’il regrette encore, il esquisse un sourire. « Oui, admet-il. Il y avait un plat de mon enfance, un ragoût d’agneau que faisait ma mère. Rien qu’à l’odeur, j’étais prêt à tout pour en avoir. » Il rit, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je le refais… mais version végétarienne. Et vous savez quoi ? C’est aussi bon. »