Il est l’un des animateurs les plus aimés de France, mais que sait-on vraiment de Nagui en tant que père ? Une éducation stricte, des valeurs rares et une philosophie bouleversante… Cliquez sur le lien pour tout découvrir.

À l’écran, il est drôle, vif, toujours souriant. Dans le cœur du public français, Nagui est une figure familière, presque rassurante. Mais derrière le charisme du présentateur vedette de France Télévisions se cache un père attentif, exigeant, parfois même strict, profondément engagé dans l’éducation de ses enfants. Peu bavard sur sa vie privée, Nagui a pourtant, à de rares occasions, laissé entrevoir des fragments de son rôle de père. Et ce que l’on découvre est à la fois surprenant et profondément humain : une vision lucide, presque contre-courant, de la parentalité à l’heure de l’exposition numérique, du confort matériel et de la célébrité.

Nagui est père de trois enfants, nés de sa relation avec l’actrice Mélanie Page, avec qui il partage sa vie depuis plus de vingt ans. Si leurs visages sont absents des réseaux sociaux et des magazines people, c’est un choix délibéré : celui de préserver leur anonymat, leur permettre de grandir loin du regard du public. « Ils n’ont rien demandé », dit-il souvent. Mais au-delà de cette volonté de discrétion, c’est tout un système de valeurs qu’il cherche à transmettre.

Ce que Nagui refuse par-dessus tout, c’est l’idée de privilège. Bien qu’il soit l’un des animateurs les mieux payés de France et que ses enfants ne manquent matériellement de rien, il insiste pour qu’ils comprennent très tôt que le confort ne doit jamais être considéré comme acquis. « Je ne veux pas qu’ils croient que c’est normal. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas la réalité pour la majorité des gens. » Pour lui, chaque privilège doit être accompagné de conscience, de responsabilité et d’effort.

Il raconte que ses enfants ont très vite été mis face à cette idée : à la maison, il n’est pas question de leur faire croire que tout leur est dû. Pas de passe-droits, pas d’exemptions. « J’essaie de leur apprendre que l’argent ne fait pas le bonheur, mais surtout qu’il ne tombe pas du ciel. » Il insiste sur l’importance du travail, de la curiosité intellectuelle, du respect des autres — des principes simples mais exigeants.

Nagui ne cache pas non plus qu’il peut être un père sévère. « Oui, je suis strict », confiait-il dans une émission de radio. « Mais je suis aussi juste. Et surtout, je suis là. » Ce « être là » est fondamental pour lui. Malgré un emploi du temps surchargé entre tournages, répétitions et engagements caritatifs, il affirme n’avoir jamais raté une réunion de parents, une fête d’école, ou un moment important. « Je m’organise. Ce sont mes priorités. »

Ce qui est frappant, c’est que Nagui ne se considère pas comme un père “cool”, mais comme un père cohérent. Il ne cherche pas à être le meilleur ami de ses enfants, mais à être une figure sur laquelle ils peuvent compter, même s’ils ne sont pas toujours d’accord. Il leur parle beaucoup, prend le temps de répondre à leurs questions, même les plus difficiles. Il n’évite aucun sujet : les inégalités, l’écologie, le racisme, le féminisme. « Je veux qu’ils soient éveillés. Pas endormis dans le confort. »

L’un des éléments centraux de son éducation repose aussi sur la transmission culturelle. Dans leur maison, on parle trois langues : le français, bien sûr, mais aussi l’anglais (langue maternelle de Mélanie) et l’arabe égyptien, pour ne pas perdre le lien avec les racines paternelles. Les enfants lisent beaucoup, vont au théâtre, à des expositions. La télévision n’est pas interdite, mais elle est limitée. Quant aux réseaux sociaux, ils sont abordés avec prudence et dialogue.

Nagui avoue avoir une peur : celle que la notoriété de leur nom leur ouvre des portes qu’ils n’ont pas méritées. « Ils porteront toujours mon nom, c’est un fait. Mais je veux qu’ils portent leur propre valeur. » C’est pourquoi il leur demande de toujours chercher l’effort, la compétence, le dépassement de soi. Et de faire la différence entre “ce que je suis” et “ce que les autres croient que je suis”.

Il évoque aussi, avec émotion, le modèle que fut son propre père, médecin égyptien venu en France, qui a travaillé dur pour offrir une vie meilleure à ses enfants. Un homme rigoureux, cultivé, parfois distant, mais dont les principes ont profondément marqué Nagui. Aujourd’hui, c’est à son tour de perpétuer cette exigence. Avec peut-être une touche d’écoute et de tendresse en plus.

Ce rôle de père, il le considère comme l’un des plus grands défis de sa vie. « Élever un enfant, ce n’est pas juste le nourrir et le protéger. C’est l’aider à devenir quelqu’un. » Et ce “quelqu’un”, il le souhaite libre, sensible, engagé. Pas célèbre. Juste humain.

Il raconte une anecdote touchante : l’un de ses enfants lui a un jour demandé s’il était riche. Il a répondu : « Moi, oui. Toi, non. À toi de construire ta richesse. » Une phrase brutale, peut-être, mais qui résume à elle seule l’essence de sa philosophie : l’héritage ne vaut que s’il est transformé par l’effort personnel.

Nagui est conscient que ses choix éducatifs peuvent paraître “démodés” ou “sévères”. Il les revendique. Il ne cherche pas à plaire. Il cherche à transmettre. Et dans ce monde saturé de distractions et d’instantanéité, ce projet parental ressemble à une forme de résistance. Une résistance douce, mais ferme. Pleine de sens.

En fin de compte, ce qui se dégage de son témoignage, c’est une immense tendresse, même si elle est pudique. Il ne parle jamais de ses enfants avec légèreté. Chaque mot est pesé, réfléchi. Chaque décision est assumée. Il ne les surprotège pas, il les prépare.

Et peut-être est-ce là, le plus beau des cadeaux.
Non pas leur éviter le monde. Mais les armer pour y entrer.