Alors que la relance de l’émission culte « Intervilles » avait suscité un immense enthousiasme, Nagui, producteur du programme, s’est retrouvé au centre d’une vive polémique après sa décision d’exclure les célèbres vachettes du jeu. Accusé d’être « trop woke » et de plier face à une minorité militante, il a décidé de répondre calmement mais fermement à ses détracteurs, tout en révélant les vraies raisons de ce choix. Entre convictions personnelles, pression médiatique et respect du public, sa mise au point mérite d’être lue jusqu’au bout… cliquez sur le lien pour découvrir la suite.

Le DJ Philippe Corti s’en était pris à lui à propos de l’absence de vachettes pour le retour du jeu télévisé

Après que l’animateur lui a prétendument proposé de participer à la nouvelle version du célèbre jeu télévisé, le DJ aurait en effet décliné, déclarant : « Sans vachettes, […] ce serait comme faire les JO de natation sans eau dans la piscine ! C’est de la bien-pensance, Nagui, c’est un woke ! ».

« Bonjour, c’est Nagui, le woke d’Intervilles »

Invité par Aurélie Casse, la présentatrice de C L’hebdo, a appeler Corti pour « régler ses comptes », Nagui l’a donc fait en pleine émission : « Bonjour, c’est monsieur Nagui, le woke d’Intervilles », a-t-il commencé, hilare, avant que son interlocuteur démente l’avoir personnellement traité de « woke ».

« Non, j’ai dit que je ne participerais pas à une émission de woke, a précisé Philippe Corti. […] quand je dis un mot, il y a plusieurs sens ». Le DJ a mis en avant ses origines camarguaises pour expliquer sa position sur l’absence de vachettes et a infirmé avoir été contacté par Nagui.

La résurrection d’« Intervilles », émission mythique de la télévision française, devait être une fête populaire, joyeuse, empreinte de nostalgie. Mais avant même sa diffusion, le programme relancé sous la houlette de Nagui a déclenché une vive controverse. Au cœur de la tempête : l’absence remarquée des célèbres vachettes, ces petites vaches landaises qui faisaient le sel des défis physiques du jeu. Une décision qui a valu à Nagui une volée de critiques, parfois virulentes, l’accusant de céder aux injonctions du “wokisme” et de saboter l’esprit original de l’émission.

Face à ces attaques, l’animateur-producteur a longtemps gardé le silence. Mais récemment, dans une interview accordée à un média radio, il a décidé de « régler ses comptes », comme il le dit avec humour, tout en gardant un ton calme et argumenté.

« On m’a traité de vendu, d’anti-tradition, de Parisien hors-sol. Certains m’ont même dit que je faisais honte à la télévision française. Tout ça parce que j’ai osé dire que je ne voulais pas cautionner un divertissement basé sur la peur d’un animal », commence-t-il.

Nagui rappelle que sa décision n’a rien de récent ni d’improvisé. Dès les premiers échanges avec France Télévisions pour relancer l’émission, il a posé une condition : pas de vachettes. « Ce n’est pas une lubie soudaine. C’est une conviction que je porte depuis longtemps. J’ai grandi avec “Intervilles”, comme tout le monde. J’ai adoré. Mais en 2020, on ne peut plus divertir en jouant avec le stress d’un animal. Ce n’est plus compatible avec les valeurs de notre époque. »

Mais cette explication, pourtant posée et construite, n’a pas suffi à calmer les plus critiques. Les réseaux sociaux se sont enflammés. Les défenseurs de la tradition ont crié au scandale, arguant que les vachettes ne sont ni blessées, ni maltraitées, et qu’elles font partie intégrante du patrimoine du Sud-Ouest.

Nagui, loin d’ignorer cet attachement régional, reconnaît l’émotion derrière cette critique. « Je comprends la passion. Je comprends que certaines personnes aient grandi avec cette image-là et qu’elles soient déçues. Mais l’émission peut exister sans ça. On peut garder l’esprit festif, le folklore, l’humour, sans nécessairement avoir besoin d’un animal dans l’arène. »

Il en profite aussi pour répondre à une critique plus idéologique : le terme de « woke », qui lui a été balancé à plusieurs reprises. « Ce mot, c’est devenu un fourre-tout. Il suffit de vouloir évoluer, de refuser de rire de ce qu’on trouvait drôle en 1980, pour être taxé de woke. Moi, si ça veut dire être attentif, respectueux, progressiste, alors oui, je le prends comme un compliment. »

Derrière ses mots, c’est toute une vision de la télévision que Nagui défend. Une télévision qui change avec son temps, qui ne s’accroche pas à des mécanismes du passé uniquement par confort ou habitude. « La télé n’est pas un musée. C’est un reflet de notre société. Et aujourd’hui, une grande partie du public ne veut plus voir des animaux stressés, même si c’est pour rire. »

Il évoque aussi la responsabilité des producteurs vis-à-vis des jeunes générations. « J’ai des enfants. Et je me dis : qu’est-ce que je leur montre ? Est-ce que je leur dis que pour faire rire les gens, on peut encore aujourd’hui faire courir une vache après un homme déguisé ? Non. Je ne veux plus cautionner ça. »

Mais Nagui ne se contente pas de discours. Il affirme que la nouvelle version d’« Intervilles » proposera des défis encore plus fous, plus inventifs, plus modernes. « On garde la compétition entre villes, les déguisements, les rires, les jeux d’eau, mais avec des épreuves repensées. Plus dynamiques, plus inclusives, et surtout : sans exploitation animale. »

Ce pari est risqué, il le sait. « On ne va pas faire l’unanimité. Mais je préfère décevoir quelques nostalgiques que trahir mes valeurs. » Et de conclure, avec une pointe d’ironie : « Si défendre les animaux et vouloir faire rire sans blesser, c’est être “trop gentil”, alors tant pis. Je préfère être gentil que lâche. »

Dans un paysage télévisuel souvent frileux, où le moindre changement soulève des tempêtes, Nagui assume ses choix. Son combat pour une télévision plus éthique n’est peut-être pas toujours populaire, mais il reflète une évolution inévitable. Reste à voir si le public suivra.

Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle version d’« Intervilles » ne passera pas inaperçue. Qu’elle séduise ou qu’elle divise, elle ouvre un débat nécessaire : celui du divertissement à l’heure des responsabilités.