💥 CHOC TEMPOREL ! Un homme congelé depuis 101 ans se réveille en 2015 et hérite de TOUT ! Pour la famille de Tartas, c’est la ruine assurée. Hubert, joué par un Jean-Luc Reichmann au sommet de son art, doit tout tenter pour sauver sa peau. Une comédie déjantée qui vous fera pleurer de rire ! 🤯 Ne manquez pas cette histoire incroyable, lien en commentaire ! 👇

Le théâtre a ce pouvoir magique de nous faire voyager à travers le temps, de nous confronter à des situations abracadabrantes et de nous faire rire aux larmes face aux angoisses les plus profondes de la nature humaine. La pièce “Hibernatus”, portée par un duo d’acteurs exceptionnels, Jean-Luc Reichmann et Ingrid Chauvin, est l’exemple parfait de cette alchimie réussie. Adaptée de la célèbre œuvre de Jean Bernard-Luc, cette comédie explore avec une finesse et un humour décapants le choc des époques à travers l’histoire d’un homme cryogénisé qui se réveille un siècle plus tard. Au-delà du rire, la pièce pose des questions vertigineuses sur l’identité, la famille, l’amour et notre obsession moderne pour la jeunesse éternelle.

L’intrigue démarre sur un postulat aussi simple que bouleversant : au Pôle Nord, des scientifiques font une découverte historique. Un homme, parfaitement conservé dans un bloc de glace, est ramené à la vie. Il s’agit de Paul Fournier, un explorateur porté disparu en 1914. Pour le commun des mortels, c’est une révolution scientifique. Mais pour la famille de Tartas, c’est le début d’un cataclysme burlesque. Car cet “hiberné”, qui n’a pas vieilli d’un jour, se trouve être l’arrière-grand-père d’Edmée de Tartas, interprétée par la pétillante Ingrid Chauvin.

Le véritable moteur comique de la pièce est sans conteste son mari, Hubert de Tartas, campé par un Jean-Luc Reichmann au sommet de sa forme. Loin de son rôle d’animateur télé, il se glisse dans la peau d’un personnage puéril, superficiel et terrorisé par l’idée de vieillir. Alors que la nouvelle du réveil de l’ancêtre n’est pas encore parvenue à ses oreilles, Hubert est déjà en pleine crise existentielle, planifiant en secret un séjour en Suisse pour un lifting. Son angoisse de voir apparaître la moindre ride ou de perdre sa “fraîcheur” est le terreau d’une série de quiproquos et de situations cocasses qui ne feront que s’amplifier.

L’arrivée de Paul Fournier, l’Hibernatus, dans la luxueuse demeure des de Tartas, va faire voler en éclats le fragile équilibre de ce couple moderne. Pour éviter un choc psychologique fatal à cet homme de 121 ans qui en paraît 20, le corps médical, mené par le très sérieux Professeur Laurier-Ba, impose des conditions drastiques. La famille doit recréer à l’identique l’environnement de 1914. C’est un véritable retour vers le passé forcé, une expérience aussi coûteuse qu’absurde. Edmée, pour le bien de son aïeul, n’hésite pas à dépenser un million d’euros pour transformer sa maison : adieu l’électricité, le téléphone, les voitures modernes. On va même jusqu’à dé-goudronner la route devant la propriété !

C’est dans ce décor anachronique que la folie s’installe. Paul Fournier, complètement désorienté, se réveille et prend Edmée pour sa propre mère et sa fille Clémentine pour sa tante Félicité. L’instinct maternel d’Edmée prend le dessus, et elle se laisse prendre au jeu, maternant cet arrière-grand-père qui a l’âge d’être son fils. Pour Hubert, c’est l’humiliation suprême. Non seulement il est relégué au second plan, mais il doit supporter ce rival surgi du passé qui dort 18 heures par jour et monopolise toute l’attention de sa femme.

La situation s’envenime lorsque Paul, avec sa mentalité de jeune homme de la Belle Époque, voit en Hubert un potentiel prétendant pour sa “mère” Edmée. Poussé par un code de l’honneur désuet, il le provoque en duel, se vantant d’un bilan effrayant : cinq combats, trois morts et deux paralysés. La scène du duel, où un Hubert terrifié tente d’échapper à la fureur de cet ancêtre bien trop vigoureux, est un moment d’anthologie comique. Le choc des mentalités est à son paroxysme, opposant la superficialité d’Hubert à la virilité brute de Paul.

Excédé, poussé à bout, Hubert finit par commettre l’irréparable. Dans une explosion de colère, il brise le cocon temporel et révèle toute la vérité à Paul. Il lui assène 101 ans d’histoire en quelques secondes : les deux guerres mondiales, l’invention d’Internet, le changement de siècle, et le plus grand choc de tous, le fait qu’Edmée n’est pas sa mère, mais sa propre arrière-petite-fille. C’est le point de rupture, le moment où la comédie bascule dans une nouvelle dimension.

Mais le coup de grâce pour Hubert et Edmée n’est pas psychologique, il est financier. Un détail juridique, oublié dans la précipitation, vient tout anéantir : en tant que “ressuscité”, Paul Fournier est l’unique héritier légal de la fortune familiale. Du jour au lendemain, les de Tartas sont ruinés. C’est le renversement total. Eux qui vivaient dans l’opulence se retrouvent sans rien, tandis que l’homme des glaces devient un millionnaire du 21e siècle.

C’est pourtant dans cette déchéance que le couple va trouver une forme de rédemption. Libérés du poids de l’argent et des conventions, Hubert et Edmée se redécouvrent. Hubert, débarrassé de sa peur de vieillir, réalise que son amour pour sa femme est la seule chose qui compte vraiment. Dans un élan romantique et désespéré, ils décident de tout plaquer et de s’enfuir pour une “seconde lune de miel” à Genève. Cette fin, à la fois touchante et pleine d’espoir, prouve que même après un chaos total, l’amour peut renaître de ses cendres. “Hibernatus” est bien plus qu’une simple comédie de boulevard ; c’est une fable moderne et hilarante sur la peur du temps qui passe et la véritable valeur des liens qui nous unissent.