💥 LE CHOC DES GÉANTS ! Michel Drucker, la larme à l’œil, livre le portrait le plus intime et paradoxal de Thierry Ardisson : « sentimental » mais « très cruel ». 🔪❤️ Une confession rare et touchante qui révèle la face cachée de l’homme en noir. Plongez dans les secrets d’une relation complexe qui a marqué 40 ans de télévision ! 👇

“J’avais un rapport très particulier avec Thierry”, souffle Michel Drucker. Autour de la table de C à vous, ce samedi 13 septembre, le parrain du paysage audiovisuel français rend hommage à Thierry Ardisson, son collègue disparu le 14 juillet dernier. Si les deux hommes partageaient leur métier, leurs philosophies étaient, elles, aux antipodes. “Son fond de commerce, c’était qu’il allumait tout le monde, moi compris”, sourit l’animateur de Vivement dimanche.

C’est une émission qui a rapproché les deux hommes. Ils se sont retrouvés sur le plateau d’un programme spécial, à l’occasion du soixantième anniversaire du débarquement. “J’ai découvert quelqu’un d’extrêmement sensible, un sentimental qui était terrorisé en direct”, se souvient le présentateur. Au fil du temps, les deux hommes se croisent et s’apprivoisent. “On a beaucoup sympathisé”, glisse le journaliste, qui ajoute, plus tard : “On se voyait tout le temps”. “Un jour il m’a dit : ‘Tu sais Michel, je viens de comprendre, il n’y a pas de mal à être bienveillant. […] Tu sais ce qu’il m’arrive ? Je suis en train de me ‘Druckeriser.’”, sourit Michel Drucker, nostalgique.

Avec émotion, Michel Drucker se souvient : “J’ai pensé à ça quand j’étais à ses obsèques, avec son épouse qui était extrêmement touchante.” Il tient à ajouter : “Et Thierry, ce n’était pas le Thierry que vous connaissez. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi sentimental, qui pouvait être très cruel et qui a médiatisé sa mort jusqu’au bout.”

Il y a des phrases qui, par leur fulgurance, résument des décennies d’histoire. Celle prononcée par Michel Drucker au sujet de Thierry Ardisson est de cette trempe. Des mots lourds de sens, chargés d’une émotion palpable, qui dessinent le portrait le plus juste et le plus complexe de l’une des figures les plus clivantes de la télévision française. En une seule sentence, le patriarche bienveillant du PAF a capturé toute la dualité de l’homme en noir : un être « sentimental » capable de la plus grande « cruauté ». Cette confession n’est pas une simple anecdote ; c’est le regard lucide et nostalgique d’un géant sur son alter ego, son exact opposé, son confrère de toujours.

Le Choc de Deux Mondes : Le Canapé Rouge Contre le Ring

Pour comprendre la portée de cette déclaration, il faut se souvenir de ce que ces two hommes incarnent. D’un côté, Michel Drucker. Son nom est synonyme de dimanche après-midi apaisants, de confidences douces sur un canapé rouge devenu une institution. Drucker, c’est la bienveillance érigée en art, un intervieweur qui met en lumière, qui réconforte, qui célèbre. Son plateau est un cocon, un havre de paix où les artistes viennent se raconter sans craindre le piège ou l’humiliation.

De l’autre, Thierry Ardisson. Le noir de ses costumes n’était pas qu’une coquetterie, c’était la couleur de son style. Ses émissions, de “Lunettes noires pour nuits blanches” à “Tout le monde en parle”, étaient des arènes, des rings où il fallait venir armé. Armé de son intelligence, de son sens de la répartie, et surtout, d’une solide carapace. Car Ardisson ne recevait pas, il interrogeait. Ses fiches étaient légendaires, ses questions des scalpels conçus pour disséquer l’âme de ses invités, pour percer l’armure et révéler la faille, la contradiction, la vérité crue. C’était sa marque de fabrique, une forme de “cruauté” professionnelle, calculée, au service de ce qu’il considérait comme la vérité télévisuelle.

La “Cruauté”, une Arme au Service de la Vérité

La “cruauté” d’Ardisson, telle que la décrit Drucker, n’était pas gratuite. C’était un outil, une méthode. Là où Drucker cherche l’adhésion, Ardisson cherchait la réaction, le dérapage, l’instant où le masque tombe. Il pouvait être cassant, ironique jusqu’au sarcasme, posant la question que personne n’osait formuler. Beaucoup s’y sont piqués, certains en sont sortis grandis, d’autres K.O. Pour un homme comme Michel Drucker, dont l’ADN professionnel est aux antipodes de cette méthode, assister à cette mise en scène de la confrontation a dû être à la fois fascinant et effrayant. C’est le regard d’un marathonien sur un sprinteur, de l’artisan sur l’artificier : une admiration pour le talent, mêlée d’une incompréhension pour la violence du geste.

La Faille Sentimentale de l’Homme en Noir

Mais c’est la première partie de la phrase de Drucker qui est la plus révélatrice : « Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi sentimental ». C’est là que le regard de l’homme qui a tout vu et tout connu à la télévision devient précieux. Car Drucker a vu ce que les caméras ne montraient pas toujours : la face cachée de l’homme en noir. Derrière le provocateur se nichait un être d’une culture immense, un nostalgique d’une France révolue, un amoureux de la littérature et de la chanson française, capable d’une fidélité sans faille en amitié.

Cette sentimentalité, Ardisson la masquait sous des couches d’ironie et de cynisme. Elle était son talon d’Achille et, paradoxalement, le moteur de sa “cruauté”. C’est peut-être parce qu’il était profondément sentimental qu’il ne supportait pas les faux-semblants, les discours policés, les carrières sans âme. Ses piques étaient peut-être sa façon à lui de tester la sincérité de ses interlocuteurs, de chercher la fêlure qui rendrait l’artiste ou le politique enfin humain. Michel Drucker, par sa longévité et sa position unique, a eu accès à cet envers du décor. Il a vu l’homme douter, être touché, se passionner. Il a compris que l’armure noire était là pour protéger quelque chose de fragile.

L’émotion dans la voix de Drucker en évoquant ce souvenir n’est pas feinte. C’est celle d’un homme qui regarde dans le rétroviseur et voit une époque entière se dessiner, une époque où la télévision française était portée par ces deux figures totémiques, aussi opposées que complémentaires. C’est la nostalgie d’un temps où ces duels de style créaient une tension créatrice incroyablement riche. En livrant ce portrait en clair-obscur, Michel Drucker ne juge pas. Il rend hommage à la complexité d’un être exceptionnel, et signe, peut-être, la plus belle et la plus intime des oraisons funèbres professionnelles de son vieil ami et rival.