💥 DE LA HONTE À LA FIERTÉ ! Kendji Girac, l’idole de la chanson, devient auteur et porte-parole ! Son livre est une bombe d’émotion où il raconte son parcours du combattant contre l’illettrisme. Sa mission aujourd’hui : briser ce tabou. Un message d’espoir incroyable et une transformation qui force le respect. 🙏 L’analyse complète de cet engagement fort est dans notre article ! 👇

Le chanteur revient en parrain d’une émission de France 2 destinée à aider ceux qui peinent à lire et écrire. Une expérience vécue qu’il évoque dans un livre à paraître.

Ils s’appellent Patrick, Cathy ou encore Valentin. Ils font partie des sept Français âgés de 20 à 70 ans qui ont accepté de participer à la soirée événement diffusée mardi en prime time sur France 2. Son titre annonce la couleur : J’ai pas les mots - Huit semaines pour sortir de l’illettrisme.

Encadrés par des formateurs, ces apprenants se sont fixé comme objectif de retrouver confiance en eux en prenant à bras-le-corps ce problème qui touche en France près de 1,5 million de personnes. Dès le premier jour, surprise ! Un parrain de choc, Kendji Girac, les rejoint afin de les aider à gagner en autonomie dans leur vie quotidienne, des courses au supermarché à l’orientation en ville en passant par la prise de parole en public.

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Et maintenant, quelle suite pour la carrière de Kendji Girac ?

« C’est une cause qui me tient énormément à cœur, nous confie le chanteur aux plus de 6 millions d’albums vendus. Comme eux, j’ai été confronté à de grosses difficultés pour lire et écrire. J’ai pu ressentir de la honte. Aujourd’hui, je suis très fier du chemin que j’ai parcouru et je veux montrer qu’il est possible de s’en sortir.

On rembobine. En 2010, le jeune Kendji a seulement 14 ans lorsqu’il quitte les bancs de l’école. Pas son truc : « Avec ma famille, on voyageait beaucoup. Je loupais souvent les rentrées scolaires et me retrouvais dans des classes où nous n’étions qu’entre Gitans. On n’avait pas les mêmes cours que les autres, c’était difficile de progresser. J’ai préféré arrêter pour aider mon père, qui est élagueur. Je me sentais beaucoup plus à ma place dans cette activité manuelle. »

J’étais terriblement gêné face aux journalistes. Je faisais des phrases très courtes et m’arrêtais rapidement, par peur de m’enfoncer.

Mais quatre ans plus tard, en 2014, ses lacunes en français le rattrapent lorsqu’il débarque sur le plateau du télé-crochet de TF1 The Voice. Un électrochoc pour le jeune homme à peine majeur.

« J’ai réalisé que mon français était médiocre, confie celui qui parlait jusqu’alors catalan chez lui avec sa famille. Je me suis senti différent des autres candidats, je ne rigolais pas aux mêmes blagues. Lors de mes premières interviews, j’étais terriblement gêné face aux journalistes. Je faisais des phrases très courtes et m’arrêtais rapidement, par peur de m’enfoncer. » Lire des paroles qui défilent à vitesse grand V sur le prompteur, signer des autographes (« Je faisais épeler les prénoms ») ou éplucher son premier contrat avec Universal, tout est source de stress.

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Comment lutter contre l’illettrisme ?

Pas franchement du genre à se morfondre et piqué dans sa fierté (« Ça m’agace quand je ne sais pas faire quelque chose »), Kendji Girac met les bouchées doubles pour combler son retard : « J’ai commandé des tonnes de livres, notamment religieux. Je me suis mis à beaucoup lire. J’ai acheté aussi des stylos et des cahiers pour écrire. Car auparavant je faisais tout sur mon smartphone ou mon ordinateur, ça n’aidait pas. »

Dix ans plus tard, le défi est relevé haut la main : « Je n’ai plus cette barrière de la langue et je me sens mieux, bien plus libre. À l’époque, devoir réaliser un devis avec mon père me paraissait un monde. Aujourd’hui, je peux le remplir en trois secondes et, à la maison, c’est moi qui m’occupe de toute la paperasse. »

Père de deux enfants - nés en 2021 et 2025 -, Kendji Girac entend bien ne pas reproduire avec eux les erreurs du passé : « Il n’y a pas plus important que l’école, j’aimerais qu’ils y restent le plus longtemps possible. Je veux être présent pour les devoirs, les accompagner et leur demander chaque jour comment ça s’est passé. Qu’ils ne restent pas au fond de la classe. Tous les soirs, depuis qu’elle est toute petite, je lis à ma fille aînée une histoire avant qu’elle aille se coucher. »

Point d’orgue de cette réconciliation avec les mots, Kendji Girac a pris la plume avec une amie autrice pour écrire Mi vida, son autobiographie qui paraîtra le 1er octobre aux éditions Flammarion. Au menu : le récit côté coulisses de ces dix dernières années qui l’ont vu devenir l’un des chanteurs les plus bankables de la scène française. Sans occulter ses parts d’ombre, à l’image de cette nuit d’avril 2024 au cours de laquelle le chanteur, alcoolisé, s’est blessé par balle au thorax en manipulant une arme à feu.

J’ai enregistré les 300 pages en version audio afin que ma mère puisse découvrir mon histoire.

Kendji Girac

Le procureur de la République à Mont-de-Marsan avait indiqué qu’il avait voulu « simuler un suicide » après une dispute avec sa compagne. Mais impossible d’en savoir plus pour l’instant, le manager du chanteur coupant court à notre question. « J’en parle dans le livre, bien sûr, lâche simplement Kendji Girac. J’y évoque mes moments de joie mais aussi mes faiblesses… »

Une sortie en librairies accompagnée d’une attention toute particulière à l’égard de sa mère. « J’ai enregistré les 300 pages en version audio afin qu’elle puisse découvrir mon histoire, confie l’auteur et interprète de la chanson Les Yeux de la Mama. Elle ne sait pas lire du tout, c’est un univers qui lui est totalement inconnu. C’est dur pour elle, ça me fait beaucoup de peine. Lorsqu’on voyage en caravane, elle s’est déjà retrouvée à devoir appeler mon père car elle était perdue et ne savait pas lire un panneau. L’illettrisme est un handicap invisible, et c’est essentiel qu’on en parle dans les médias. »