😱 “C’est obscène ?” Le chiffre donne le tournis et Christine Angot n’a pas manqué de le souligner avec sa virulence habituelle. 🗣️ Face aux revenus colossaux de l’animateur préféré des Français, l’ex-chroniqueuse de Ruquier a dressé un réquisitoire implacable contre le “business” de l’émotion. Jean-Luc Reichmann, symbole d’une télé qui paie (très) bien, se retrouve malgré lui au centre d’une guerre des classes médiatique. 🔥 L’analyse choc est à lire ici ! 👇

ONPC : Christine Angot évoque le salaire de Jean-Luc Reichmann

C’était l’époque où le samedi soir sur France 2 ressemblait à une arène romaine. L’émission On n’est pas couché (ONPC), orchestrée par Laurent Ruquier, n’était pas un simple talk-show, mais un tribunal médiatique où les invités venaient jouer leur réputation. Parmi les procureurs les plus redoutés de l’histoire du programme, Christine Angot occupe une place de choix. Écorchée vive, intransigeante, l’écrivaine n’a jamais eu peur de mettre les pieds dans le plat. Et lorsqu’elle aborde le sujet tabou par excellence en France — l’argent —, la collision est inévitable.

Le sujet de la discorde ? Les revenus stratosphériques des animateurs vedettes, et plus particulièrement ceux de Jean-Luc Reichmann, le roi de la mi-journée sur TF1. Ce n’est pas seulement une attaque personnelle, c’est le procès d’un système. Retour sur une fracture française : celle qui oppose la culture “élitiste” fauchée au divertissement “populaire” millionnaire.

Le Chiffre qui fâche

Pour comprendre la charge de Christine Angot, il faut poser le décor financier. Jean-Luc Reichmann n’est pas un simple salarié ; c’est une industrie à lui tout seul. Producteur et animateur des 12 Coups de Midi, mais aussi acteur principal de la série Léo Mattéï, il est l’un des hommes les plus bankables du Paysage Audiovisuel Français (PAF).

ONPC : Christine Angot tacle Jean-Luc Reichmann sur son salaire (Vidéo)

Les chiffres qui circulent donnent le vertige : on parle d’un salaire mensuel avoisinant les 125 000 euros pour l’animation, sans compter les dividendes de production. Une somme qui, rapportée au salaire moyen des Français ou aux revenus précaires des auteurs et artistes défendus par Angot, apparaît comme une provocation.

C’est précisément sur ce terrain que Christine Angot a choisi de porter le fer. Pour elle, il ne s’agit pas de jalousie — un argument souvent renvoyé aux critiques des hauts salaires — mais d’une question de hiérarchie des valeurs. Comment justifier qu’un homme qui pose des questions de culture générale (parfois simplistes) entre deux coupures pub gagne en un mois ce qu’un grand écrivain, un chercheur ou un chirurgien mettra des années à accumuler ?

La diatribe d’Angot : La “misère” intellectuelle contre la fortune télévisuelle

Sur le plateau d’ONPC, l’ambiance était souvent électrique. Christine Angot, fidèle à sa réputation, n’attaque pas sur la forme, mais sur le fond. En évoquant le cas Reichmann, elle ne critique pas l’homme — qui est par ailleurs réputé sympathique et bienveillant — mais ce qu’il représente.

Pour l’écrivaine, cette disproportion salariale est le symptôme d’une société malade. Elle dénonce une forme d’indécence morale. Son argumentaire repose sur l’idée que la télévision commerciale, incarnée par TF1 et Reichmann, monnaye du “temps de cerveau disponible” (pour reprendre la célèbre formule) à prix d’or, tandis que la création intellectuelle, celle qui demande du temps, de la souffrance et de la réflexion, est reléguée au rang de bénévolat social.

Jean-luc Reichmann & Thierry Lopez - On n'est pas couché 20 janvier 2018  #ONPC

Angot pointe du doigt le cynisme du système : on paie cher ce qui divertit et endort, on paie mal ce qui éveille et dérange. En ciblant Jean-Luc Reichmann, elle cible l’animateur qui “vend du bonheur” en boîte, une émotion manufacturée qui rapporte des millions, face à la littérature qui vend du réel, souvent à perte.

La défense du “Populaire” : Pourquoi Reichmann vaut-il si cher ?

Face à la virulence des propos tenus dans la sphère intellectuelle, la défense de Jean-Luc Reichmann et de ses pairs est pragmatique, voire capitaliste. Si Christine Angot parle de morale, le marché, lui, parle de rentabilité.

La réalité économique est implacable : Jean-Luc Reichmann rassemble chaque midi plus de 3 millions de fidèles. Il est un aspirateur à publicités. Pour TF1, lui verser 125 000 euros par mois n’est pas une dépense, c’est un investissement ultra-rentable. Il fidélise la ménagère, il rassure les seniors, il est le visage familier qui accompagne le déjeuner. Cette “valeur marchande” est déconnectée de la “valeur intellectuelle”.

C’est là que le dialogue de sourds s’installe. Pour les défenseurs de Reichmann, son salaire est justifié par la joie qu’il apporte aux gens isolés, par sa constance et son travail acharné (car tenir une quotidienne pendant 14 ans est une performance d’athlète). Pour eux, le mépris affiché par une certaine intelligentsia parisienne (dont Angot serait l’archétype) envers les animateurs populaires est une forme de snobisme de classe.

Deux France qui ne se comprennent pas

L’évocation de ce salaire sur le service public (France 2) a mis en lumière deux France irréconciliables. D’un côté, la France de Christine Angot : urbaine, lettrée, critique, qui considère que l’argent doit récompenser le génie, l’art ou l’utilité sociale directe, et qui voit dans les jeux télévisés une “déculturation” grassement payée.

De l’autre, la France de Jean-Luc Reichmann : populaire, provinciale, familiale, qui ne voit pas de mal à ce qu’un animateur qui donne du bonheur soit récompensé, et qui considère les débats d’intellectuels comme des “prises de tête” déconnectées de la réalité du pouvoir d’achat.

Ce clash indirect est fascinant car il n’a pas de vainqueur. Angot a raison sur la disproportion éthique : il est objectivement fou qu’un animateur gagne autant. Mais Reichmann a raison sur la légitimité démocratique : c’est le public qui le choisit, chaque midi, en allumant sa télé. C’est le plébiscite de l’audience contre l’élitisme de la critique.

L’argent, le dernier tabou

Jean-luc Reichmann & Thierry Lopez - On n'est pas couché 20 janvier 2018  #ONPC

Finalement, ce que Christine Angot a soulevé, c’est le voile pudique que la France jette sur l’argent. Aux États-Unis, le salaire d’Oprah Winfrey ou de Jimmy Fallon est affiché fièrement comme un trophée de réussite. En France, il doit rester caché, sous peine d’être taxé d’indécence.

En brisant ce tabou, en mettant des mots durs sur des chiffres fous, Christine Angot a joué son rôle de poil à gratter. Elle a forcé le téléspectateur à se poser la question : “Est-ce normal ?” Peut-être que non. Peut-être que oui. Mais le simple fait que la question soit posée, avec cette violence verbale caractéristique d’ONPC, prouve que la télévision reste un miroir grossissant de nos inégalités.

Jean-Luc Reichmann continue de faire tourner la roue et de signer des chèques aux candidats. Christine Angot continue d’écrire et de pourfendre les injustices. Et entre les deux, le fossé ne s’est pas comblé ; il s’est juste rempli de quelques millions d’euros supplémentaires.