L’interprète de “Je veux” révèle dans une interview au JDD le meurtre de son ex-compagnon à Bordeaux quand elle avait 20 ans, tournant décisif qui l’a éloignée des drogues et rapprochée de la musique.

La chanteuse française Zaz en concert au Espaço Unimed à São Paulo

À l’approche de la sortie de son nouvel opus “Sains et saufs” le 19 septembre, l’artiste de 45 ans se livre avec une franchise saisissante sur les épreuves qui ont façonné son parcours. Dans les colonnes du Journal du Dimanche, elle évoque pour la première fois un épisode particulièrement douloureux de sa jeunesse qui a bouleversé sa trajectoire.

Une adolescence marquée par la transgression

L’ancienne coach de “The Voice” ne mâche pas ses mots quand elle évoque ses années de formation. À l’adolescence, celle qui allait devenir une figure incontournable de la chanson française menait une existence chaotique, marquée par la consommation de substances illicites. “J’étais une écorchée vive qui avait besoin d’expérimenter les choses. C’est vrai que la drogue, à un moment, m’a aidée à le faire. Elle me permettait d’affronter mes peurs, de m’inventer tout un monde“, confie-t-elle sans détour.

Cette période de sa vie, l’artiste née à Chambray-lès-Tours la décrit comme une phase de rébellion totale où elle “se foutait de tout”. Entourée d’un cercle social peu recommandable, elle enchaînait les soirées techno et les excès, loin de se douter qu’un événement tragique allait tout changer.

Le décès violent qui a tout fait basculer

C’est à l’âge de 20 ans qu’un drame va provoquer un électrochoc dans l’existence de la future star. “Mon petit copain, dont je venais d’être séparée, a été assassiné dans les rues de Bordeaux”, livre-t-elle avec émotion. Cette nouvelle bouleversante survient alors qu’elle passe ses journées “dans des teufs techno à se défoncer avec ses potes“.

Le décès violent de son ancien compagnon constitue “le coup de trop” pour la jeune femme qui prend alors une décision radicale. Elle rompt immédiatement avec son mode de vie destructeur : “J’ai tout changé, coupé les ponts avec tous ces gens qui ne me faisaient pas du bien en réalité.” Cette rupture brutale avec son passé marque le début d’une renaissance personnelle et artistique.

Le retour salvateur vers la musique

Paradoxalement, c’est cette tragédie qui va permettre à la chanteuse de renouer avec sa vocation première. Bien qu’elle ait suivi des cours au Conservatoire dans son enfance – sa mère l’avait même inscrite à des leçons de chant qu’elle séchait régulièrement -, elle avait délaissé cet univers. “Enfant, j’avais été au Conservatoire et ma mère m’avait même inscrite à un cours de chant. Mais je n’y allais pas, j’étais un enfer pour la prof“, se souvient-elle avec lucidité.

Grâce à une aide du conseil régional, elle parvient à retrouver le chemin des studios et des scènes. Un quart de siècle plus tard, celle qui a conquis le public avec “Je veux” affiche une sérénité nouvelle, même si elle reste consciente du chemin qu’il lui reste à parcourir : “J’ai encore la moitié du chemin à faire et j’ai l’impression de ne rien savoir.”