"Ce qui se passe à Gaza est atroce...": Amir sort du silence après son boycott aux Francofolies de SpaBerzane Nasser/ABACA

Visé par un appel au boycott cet été aux Francofolies de Spa, le chanteur franco-israélien s’exprime pour la première fois sur cette polémique qui l’a bouleversé.

Amir visé par un appel au boycott

Cet été, Amir s’est retrouvé au cœur d’une polémique. Le chanteur franco-israélien a été visé par un appel au boycott alors qu’il devait se produire aux Francofolies de Spa, en Belgique. En réaction aux bombardements israéliens sur Gaza, plusieurs artistes réclamaient l’annulation de sa venue. L’artiste a finalement maintenu son concert, assuré sous haute protection. “Le boycott artistique est un acte lâche, insensé, qui va à l’encontre du pluralisme”, confie-t-il aujourd’hui au Parisien. “D’autant plus aberrant que les arguments n’ont rien à voir avec ce que je fais en tant qu’artiste, mais avec ma personne, mon passé, mon histoire. Ça m’a rappelé des heures sombres“, poursuit celui qui a incarné un survivant d’Auschwitz dans la pièce Sélectionné.

Amir : “Il n’y a qu’une seule réponse à la haine, c’est l’art”

Le chanteur dit avoir craint avant tout pour ses enfants. “Je me prends des seaux de menaces et d’insultes. Comment je fais pour en parler à mes enfants sans qu’ils ressentent ce qui se passe et en même temps sans leur mentir ? Il a fallu que j’invente une histoire sur des gens qui n’aiment pas trop comment papa chante », raconte-t-il. Pourtant, il assure n’avoir jamais songé à annuler : “J’ai vu ça comme de l’intimidation.” Sur scène, Amir a choisi de répondre en prônant l’apaisement : “le dialogue est préférable au boycott, qu’il n’y a qu’une seule réponse à la haine, c’est l’art” a-t-il expliqué à nos confrères.

Amir revient sur son passé dans l’armée Israélienne

Les détracteurs d’Amir lui reprochaient notamment sa participation à un événement “de la colonie illégale de Hébron en 2014″ et à une soirée liée à Tsahal (l’armée israélienne). Interrogé sur ces deux épisodes, le chanteur a replacé le contexte : “En 2014, le conflit n’est pas celui que l’on connaît aujourd’hui, c’est bien avant le 7 octobre. Je vis alors dans un pays où tout le monde fait son service militaire, garçons comme filles. Chanter en soutien à des jeunes gens est quelque chose qui se fait (…) C’est comme aller chanter pour les pompiers ou les gendarmes en France. (…) je démarre dans la musique et, à ma connaissance, il ne s’agit pas d’un événement politique. Je ne sais pas qui est ce Yoni Chetboun, je ne m’intéresse pas à la politique.(…) C’est m’imputer une dimension politique que je n’ai jamais validée.” a-t-il affirmé.

Aujourd’hui, Amir assure qu’il ne participerait plus à ce type d’événement : “ça n’aiderait pas à la paix. Je me verrais plutôt soutenir les familles des otages, les blessés et les familles des victimes de cette guerre. En espérant que les violences s’arrêtent le plus vite possible, que les otages reviennent et que chacun accepte la présence de l’autre (…) Cependant, j’estime qu’Israël a ​le droit de se défendr​e face à une menace existentielle”

Amir évoque le conflit à Gaza : “J’ai énormément de peine”

Amir a également exprimé sa douleur face à la guerre : “Ce qui se passe à Gaza est atroce. C’est très triste. J’ai énormément de peine pour les innocents qui meurent, les gens qui n’ont pas de quoi manger,​ de voir des populations civiles en souffrance”. Et d’ajouter : “Je trouve que l’ambiance est délétère en France comme en Europe. Il y a, oui, un antisémitisme d’atmosphère. On s’approprie un conflit lointain(…) Optimiste, je crois encore que la paix est la seule lutte à mener.” a-t-il conclu.