La chanteuse Wejdene est l’invitée de Léa Salamé à l’occasion de la sortie de son nouveau titre “Dans tes bras” le 25 avril dernier, ainsi que son clip. Elle revient sur sa folle ascension, l’impact des réseaux sociaux sur sa carrière, son évolution musicale et ses inspirations.

La chanteuse française de 21 ans, originaire de La Courneuve, s’est révélée à l’âge de 16 ans, devenant le phénomène musical de 2020. C’était pendant la crise sanitaire où tous les jeunes reprenaient ses tubes vidéos qu’elle postait sur TikTok. Elle comptabilisait plus de 100 millions de vues pour chacun de ses tubes sur YouTube, avec notamment ‘Anissa’ ou encore ‘Coco’ qui en font alors l’idole de sa génération, les 15-25 ans. On la compare souvent à Aya Nakamura, qu’elle aime et écoute beaucoup. C’est pour sa manière de tronquer la langue française qu’elle s’est faite également connaître. C’est elle qui a fait hurler les puristes avec son fameux “Tu hors de ma vue” qui est devenue vraiment la phrase des 15-25 ans, la phrase de l’été 2020.

À 21 ans et après plusieurs mois de silence, elle revient avec un nouveau titre qui marque un tournant dans sa carrière. Ce n’est plus l’adolescente qui chante, mais une femme accomplie qui s’assume. À l’image de son nouveau clip à l’image très léchée, qui a déjà été vue plus d’un million de fois en même pas une semaine après sa sortie. Dans tes bras, c’est le titre de son nouveau titre. Dans son clip, c’est avant tout l’image de femme forte qui s’illustre, l’image d’une femme ambitieuse, seule, qui fait de corps une arme. Comme Rihanna, Beyoncé, Taylor Swift, elle entend faire partie de ce modèle de femmes artistes puissantes

Une chanson qu’elle confie avoir commencé bien avant qu’elle officialise il y a quelques mois sa relation avec le rappeur Koba LaD, étoile montante du rap français. Sauf que quelques semaines après cette officialisation, en mars 2025, Koba LaD est mis en examen dans l’enquête sur l’évasion meurtrière de Mohamed Amra.
Aujourd’hui, le rappeur est en prison pour homicide involontaire aggravé, quatre mois après la mort de l’un de ses passagers dans un accident de voiture en 2024 à Créteil. Un évènement qui a conduit la chanteuse à se mettre quelque temps en retrait.

L’ascension fulgurante d’une nouvelle icône de la jeunesse

Un succès qu’elle ne parvient toujours pas s’expliquer, tant elle est devenue un événement musical à elle toute seule, ses musiques ayant été littéralement reprises par une grande partie de la jeunesse en France : “Je me pose toujours la question, et quand je vois des artistes qui ont des longues carrières, que ce n’est qu’au bout de dix ans qu’ils sont remarqués, moi, je me demande quand j’ai fait pour rencontrer un aussi grand succès si vit. Ce n’est que très progressivement que je me suis rendu compte de ce qui m’arrivait réellement. Sur le coup, je n’avais du tout l’impression d’avoir 16 ans. En plus, c’était en pleine pandémie. À ce moment-là, je n’étais pas du tout connue. La prise de conscience s’est vraiment faite au sortir de la crise sanitaire où on a commencé à me demander des photos, je n’avais vraiment rien vu venir”.

Elle devient une star à 16 ans, fait sa première tournée à 17 ans. Au début, elle poursuit ses études au lycée, jusqu’à ce qu’un moment, elle fasse le choix de sa vie d’artiste : “J’ai essayé de poursuivre mes études, jusqu’à ce qu’on ne me voie plus du tout de la même manière. La boule au ventre me gagnait systématiquement, je sentais le regard pesant sur moi, sans jamais savoir si on me regardait avec mépris, des moqueries ou de l’admiration, mais cette multitude de regards ne me convenaient pas du tout. Donc j’ai d’abord continué mes études avec le CNED. Puis quand les tournées sont arrivées, le deuxième album est arrivé, ensuite les promos, c’était un travail à part entière et j’ai dû faire un choix et arrêter les études par correspondance. Je n’ai pas eu d’adolescence, je l’ai aimée même si elle a été une particulière, une adolescence qu’aucun adolescent ordinaire n’a vécue”.

Si les réseaux l’ont propulsée vers le magnifique succès qu’on connaît, les critiques ne l’ont pas épargné. Elle raconte comment elle a vécu les jugements, les stigmates et de faire face aussi jeune aux critiques : “J’y ai survécu, j’ai commencé à quinze ans et c’est vraiment très dur de se développer quand la France entière juge tes faits et gestes. C’est dur de grandir quand tout le monde parle de toi comme ça. Je me trouvais des défauts, ils sont rentrés dans ma tête. Quand on te met des bâtons dans les roues alors qu’à 16 ans, tu continues de te construire, tu essaies de t’accepter, de continuer à te développer, c’est compliqué. Certes, ça m’a rendue plus forte, mais je ne comprendrais jamais cette haine. Même la jalousie ne permet pas autant de méchanceté. Je pense avant tout qu’ils ne se rendent pas forcément compte de la portée de ce qu’ils disent”.