L’Hémicycle de l’Assemblée Nationale est souvent le théâtre de joutes verbales intenses, un lieu où la démocratie s’exprime dans ce qu’elle a de plus vif. Mais parfois, le débat cède la place à l’exécution. L’échange oratoire se transforme en un K.O. politique, brutal, chirurgical et impitoyable. C’est précisément ce à quoi le public a assisté lors de l’affrontement désormais tristement célèbre entre Mathilde Panot, la présidente du groupe La France Insoumise, et Élisabeth Borne, alors Première ministre. En quelques minutes, sous les regards médusés des députés, Mathilde Panot n’a pas débattu ; elle a détruit, utilisant un mot comme une lame : “Rescapée”.
L’attaque fut si directe, si violente, qu’elle a immédiatement enflammé les réseaux sociaux et secoué la classe politique. “Madame Borne, il faut le dire, vous êtes une rescapée.” La phrase est lâchée dès les premières secondes. Le ton est donné. Ce n’est pas une critique politique habituelle, c’est une destitution symbolique en direct.
Le terme “rescapée” est d’une cruauté politique absolue. Il déshabille la Première ministre de toute sa légitimité, de toute sa superbe. Elle n’est pas là par choix, par force ou par vision. Elle est là par accident, par chance, seule survivante d’un désastre dont elle est tenue pour responsable. Mathilde Panot a transformé le pupitre de l’Assemblée en tribunal et s’est érigée en procureure, dressant la liste exhaustive de ce qu’elle nomme “le catalogue complet des humiliations”.

Ce qui rend cette attaque si puissante, c’est qu’elle ne s’arrête pas à une simple invective. Panot construit son argumentation comme un réquisitoire, point par point, pour justifier l’humiliation finale.
D’abord, l’attaque sur la légitimité. “Vous êtes la Première ministre la moins bien élue de la 5e République”, lance-t-elle. C’est le cœur du problème pour l’opposition : un gouvernement sans majorité absolue, perçu comme “antidémocratique”, un “gouvernement à trou et à sursis”. L’élection législative, qui aurait dû être une confirmation, est devenue, selon ses mots, un “camouflé électoral” qui porte le nom de Borne.
Ensuite, l’attaque sur la compétence et la cohésion : le “gouvernement chaotique”. Panot dépeint une équipe en pleine décomposition, un navire qui prend l’eau de toutes parts. L’image du “Titanic” est convoquée, et elle est dévastatrice. “Rares sont ceux qui veulent monter à bord du Titanic.” Elle sous-entend que le gouvernement est déjà condamné, que le naufrage est inévitable et que personne de sensé ne veut y être associé. Pour enfoncer le clou, elle ajoute l’insulte suprême : l’équipe actuelle ressemble à un “fond de tiroir”, suggérant que la Première ministre a dû “racler” ce qui restait pour trouver des volontaires, faute de mieux. L’échec est total : non seulement l’équipe est illégitime, mais elle est incompétente.
La preuve ? Elle la fournit aussitôt. “Trois de vos ministres ont été défaits aux législatives.” Une humiliation démocratique directe. “La ministre des autres mères a tenu 36 jours avant de prendre la fuite.” Une référence à l’éphémère passage de Yaël Braun-Pivet au ministère des Outre-mer, symbole d’un amateurisme et d’une instabilité au sommet de l’État.
Mais là où le clash bascule de la politique à l’attaque personnelle, c’est lorsque Mathilde Panot touche à la morale. Elle ne se contente pas de critiquer des décisions ; elle accuse la Première ministre de complicité passive dans des affaires sordides. La charge est d’une violence inouïe dans l’Hémicycle : “Que dire du ministre accusé de plusieurs viols maintenu en poche jusqu’à lundi ?” La référence à Damien Abad est transparente. Panot ne critique pas une politique, elle accuse Borne d’avoir protégé, au sein même de son gouvernement, un homme accusé de crimes sexuels.
Elle ne s’arrête pas là. “Ou de celles visé[e] pour des viols gynécologiques toujours en fonction ?” La référence à Chrysoula Zacharopoulou ajoute une couche supplémentaire à l’horreur. L’insinuation est claire : le gouvernement, dirigé par une femme, non seulement ne protège pas les femmes, mais abrite en son sein des personnes accusées de violences sexuelles et gynécologiques. C’est une tentative de K.O. moral, visant à détruire l’image féministe que Borne tentait de projeter.

Pour parachever cette humiliation, Panot termine par un jeu de mots cruel et brillant. Elle décrit un “gouvernement d’harmanisé”. Le mot, qui signifie “dysharmonieux” ou “chaotique”, est un prétexte. Il sonne exactement comme “gouvernement d’hommes”. C’est le point final de sa démonstration. Elle attaque l’équilibre même du gouvernement : “Onze hommes ministres contre cinq femmes”, “un homme secrétaire d’État contre neuf femmes”. Elle accuse Borne d’avoir trahi la cause des femmes, d’avoir créé un déséquilibre flagrant, et va jusqu’à accuser son camp d’avoir “ressuscité la Manif pour tous”, symbole des forces les plus réactionnaires.
L’attaque est totale. En moins de deux minutes, Mathilde Panot a touché Élisabeth Borne sur sa légitimité démocratique, sa compétence de management (le “Titanic” et les “fonds de tiroir”), sa probité morale (les “ministres accusés de viol”) et son engagement féministe (le gouvernement “d’hommes”).
La question posée en fin de vidéo est pertinente : “Coup politique de génie ou dérapage inacceptable ?”
D’un point de vue stratégique, c’est un coup de génie. C’est une séquence “clippable” parfaite pour les réseaux sociaux. Elle condense en une formule choc (“la rescapée”) et une liste de scandales, tout le ressentiment de l’opposition. Elle est conçue pour être virale, pour marquer les esprits bien plus qu’un long discours technique. Elle a créé une image, celle d’Élisabeth Borne en “survivante” d’un naufrage, qui lui collera à la peau.

D’un point de vue démocratique, c’est un dérapage. L’attaque est si personnelle, si violente, qu’elle quitte le champ du débat d’idées pour entrer dans celui de l’humiliation publique. Elle ne vise pas à contredire une loi ou une politique, mais à anéantir la personne qui la porte. C’est le symbole d’une “trumpisation” du débat, où le but n’est plus de convaincre, mais de détruire l’adversaire, de le “démolir” en direct pour satisfaire sa base électorale.
La vidéo ne montre pas la réponse d’Élisabeth Borne, et c’est peut-être là le plus important. Car dans ce type de confrontation, la réponse importe peu. L’image qui reste est celle de l’attaque, de l’agression, de la Première ministre impassible, recevant le “catalogue complet des humiliations” sans ciller. Mathilde Panot a réussi son coup : elle a imposé son récit, celui d’un gouvernement aux abois, dirigé par une “rescapée” illégitime. La violence des mots n’avait d’égale que la violence de la situation politique : une France fracturée, où l’Hémicycle n’est plus un lieu de compromis, mais le ring d’un combat à mort.
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