Alors que de nombreuses célébrités commencent à peine à songer à quitter Paris, Véronique Jannot, elle, a tourné la page de la capitale depuis bien longtemps. À 68 ans, l’actrice a trouvé refuge dans le Sud, où une vieille bergerie en ruines est devenue, au fil des ans, son havre de paix et de liberté. C’est là, au cœur du Var, tout près du village de Salernes, qu’elle s’épanouit aujourd’hui, entourée de ses deux enfants.

 


 

Sa demeure actuelle n’a rien de mondain ni de clinquant : c’est une maison qu’elle a façonnée de ses propres mains, pierre après pierre, après des heures interminables de travail. Un chantier colossal qui l’a même contrainte à s’endetter. Mais le résultat en valait la peine. « Il y a quarante ans, j’ai acheté une bergerie en ruines, sur un terrain en friche. Petit à petit, j’ai bâti ma maison. Je me suis créé mon petit paradis. Toutes les odeurs, chaque brin d’herbe là-bas font partie de mon cœur », confiait-elle à Nice-Matin en 2023.

 

Sur cette terre qu’elle a apprivoisée, Véronique Jannot cultive des arbres fruitiers et des oliviers, récoltant chaque année une trentaine de litres d’huile, en collaboration avec la coopérative locale. Une vie simple, enracinée dans la nature, loin du tumulte parisien.

 

Récemment, le public a retrouvé avec émotion la comédienne sur le canapé rouge de Michel Drucker, dans Vivement dimanche le 14 septembre 2025. L’occasion d’évoquer son parcours, mais aussi le bouleversement intime qui a marqué sa vie ces derniers mois : l’adoption de son deuxième enfant, un petit garçon prénommé Nyima.

 


Nyima

 

En mai dernier, pour la fête des Mères, elle avait partagé la nouvelle sur Instagram avec ces mots lumineux : « Nyima est officiellement entré dans la famille. Maman deux fois… qui l’aurait cru ? » Avant lui, en 2014, Véronique Jannot avait déjà ouvert son cœur à Migmar, une petite orpheline tibétaine. Et le lien entre les deux enfants n’est pas anodin : Nyima est le cousin germain de Migmar, son aîné d’un an. « Il est dans ma vie depuis huit ans déjà. Nous avons fêté ensemble Noël, les anniversaires. Je m’occupais de lui depuis son arrivée en France. L’adoption n’a fait qu’officialiser une réalité : réunir la famille », expliquait-elle à Télé-Loisirs.

 

Depuis longtemps, Paris n’était plus pour elle qu’une source d’oppression. Dans un entretien accordé en 2008 au blog La Jasette, elle n’avait pas mâché ses mots :« J’étouffe face à l’indifférence générale. Nous sommes tous semblables, tous ensemble, mais personne ne fait attention à l’autre. Les grandes villes deviennent vite des tue-l’âme, des ennemies. J’ai souvent hâte de retrouver ma maison du Sud, en pleine campagne, là où la liberté est plus réelle, là où l’on peut vivre avec moins d’interdits, garer sa voiture au détour d’un sentier sans panneaux, sans créneau. »

 

Quarante ans plus tard, ce choix s’impose comme une évidence. En quittant la capitale pour les collines du Var, Véronique Jannot s’est offert bien plus qu’un cadre de vie : une philosophie, une respiration, un ancrage. Sa maison, née des ruines, est devenue ce paradis qu’elle porte dans son cœur, un lieu où s’écrit désormais l’histoire d’une famille recomposée et heureuse.

 


 

Une vie sans artifice, nourrie par la terre et éclairée par la lumière du Sud : voilà le secret du bonheur de Véronique Jannot.

Née le 7 mai 1957 à Annecy, Véronique Jannot semble prédestinée au monde du spectacle. À 14 ans, c’est sa mère qui, pleine d’intuition, l’inscrit dans l’annuaire du cinéma. Le destin ne tarde pas à frapper : la réalisatrice Cécile Aubry remarque l’adolescente et lui confie un rôle dans le téléfilm Le Jeune Fabre. À peine deux ans plus tard, Véronique prend une décision audacieuse : elle met ses études entre parenthèses pour tourner Paul et Virginie. Ce choix, à la fois risqué et passionné, scelle ses débuts sur le chemin de la célébrité.

 

En 1979, elle franchit un cap décisif en apparaissant pour la première fois au cinéma aux côtés d’Alain Delon dans Le Toubib. Mais c’est un an plus tard que le public français la découvre vraiment. Dans la série Pause-Café, elle incarne Joëlle Mazard, une assistante sociale attachante et résolue. Le succès est fulgurant : 17 millions de téléspectateurs suivent ses aventures, et c’est également le début d’une carrière prometteuse pour un jeune comédien nommé Marc Lavoine.

 


Véronique Jannot et Alain Delon

 

Son personnage devient iconique, au point qu’elle le reprend en 1983 pour Joëlle Mazard, puis en 1988 dans Pause-Café, Pause-Tendresse.

Mais Véronique Jannot ne se contente pas d’être à l’écran : elle explore aussi la musique. Sa voix délicate et sensible conquiert le public avec des titres comme Aviateur ou le duo emblématique Désir, désir avec Laurent Voulzy, et même le générique de Pause-Café devient un morceau culte associé à son nom.

 

Son parcours artistique est ponctué de retours et de nouvelles aventures. En 2006, elle se livre au travers d’une autobiographie qui révèle la femme derrière l’actrice. L’année suivante, elle fait un retour sur le petit écran dans la saga estivale Les Secrets du Volcan, puis en 2008, elle retrouve les planches avec Marc Fayet dans la pièce Avec deux ailes.

 

La vie privée de Véronique Jannot a aussi été marquée par des passions intenses et des drames. Elle a partagé sa vie avec Didier Pironi, pilote de Formule 1, dont la disparition tragique en 1987 dans un accident de course de bateaux à moteurs l’a profondément touchée. Cette perte, bien qu’immense, ne l’a pas empêchée de poursuivre sa route, avec courage et détermination.

 

Aujourd’hui, Véronique Jannot incarne un mélange rare de talent, sensibilité et force intérieure. Son visage, connu de tous, reflète une vie riche d’expériences, de succès et de rencontres qui ont forgé une femme profondément humaine, capable de transformer chaque épreuve en énergie créative.