Sylvie Vartan : Intimité Volée, Quête d’Amour et Leçons de Vie – Les Confidences Bouleversantes d’une Icône

Sylvie Vartan, une figure emblématique de la chanson française, dont le nom est indissociable d’une époque de folie médiatique et d’une histoire d’amour légendaire avec Johnny Hallyday, a récemment ouvert son cœur à Mireille Dumas. Dans un entretien d’une rare sincérité, elle lève le voile sur les blessures intimes de sa vie, la quête incessante d’une intimité perdue, le besoin d’un amour apaisé et les leçons tirées d’un parcours exceptionnel, marqué par la célébrité et les épreuves. Ce témoignage, contenu dans son livre “Dans la lumière”, est un voyage émouvant à travers la vie d’une femme qui a su rester “double” : audacieuse sur scène, mais pudique et réservée dans l’intimité.

La Vie Privée, un Luxe Inconnu : L’Ombre de la Célébrité

Dès les premières minutes de l’entretien, Sylvie Vartan se décrit comme quelqu’un de “très émotive” mais qui “essaie de ne pas le montrer trop en public”. Elle se dit “double” : “hardie sur scène”, capable de “faire n’importe quoi” dans un contexte de jeu, mais “pudique” dans la vie privée, car c’est ainsi qu’elle a été élevée, à l’image de sa mère. Cette dualité a été le fil rouge de son existence, particulièrement à l’époque où la vie privée n’existait tout simplement pas pour les stars de son envergure.

Johnny Hallyday et Sylvie Vartan en 28 images | Vogue France

L’époque des Yéyés, comme elle le décrit, était une “vraie révolution sociale et culturelle”. Pour la première fois, de jeunes artistes comme elle et Johnny Hallyday prenaient un “pouvoir” et un “ascendant” sur un public jeune qui se retrouvait en eux. La musique était le “véhicule de tout ça”. Mais cette ascension fulgurante s’est accompagnée d’une exposition médiatique sans précédent. “On faisait la une des journaux sans arrêt”, se souvient-elle, évoquant même des histoires “inventées” par des attachés de presse pour alimenter la machine médiatique.

Le mariage avec Johnny, qu’elle qualifie aujourd’hui avec le recul de “kermesse”, est un souvenir marquant de cette intimité volée. “C’est d’une violence extrême”, confie-t-elle, décrivant la peur ressentie face aux photographes cachés partout. “Jamais aucune intimité”. Elle avoue s’y être habituée, faute de pouvoir lutter, mais les premiers voyages aux États-Unis, où personne ne la connaissait, ont été une révélation. “C’est incroyable, c’est le paradis en fait de ne pas être regardée, d’avoir cette possibilité d’être légère comme ça”.

Le lien indéfectible entre Sylvie et Johnny, souvent résumé par “Sylvie Johnny”, ne l’énerve pas. Elle reconnaît que leur couple a existé et qu’il y avait un “engouement” compréhensible pour ces “deux enfants” qui faisaient le même métier et allaient si bien ensemble.

La Quête de l’Homme “Parfait” : Entre Rêve et Réalité

Après sa séparation d’avec Johnny, la vie sentimentale de Sylvie Vartan à 35 ans ne lui paraissait “pas très prometteuse”. Sur son “piédestal de star”, elle ne voyait pas quel homme elle pourrait rencontrer, à part un “double”, un artiste “traversé par les mêmes fêlures, les mêmes folies”. Et là, sa réponse est sans appel : “Merci, j’ai déjà donné”.

Elle expliquera plus tard sa vision des hommes artistes. Pour elle, ils ont souvent un “côté trop féminin”, ce qui ne correspondait pas à son besoin d’être “une vraie femme”. Elle évoque Johnny avec une nuance intéressante : “Johnny avait un côté féminin”. Plus généralement, elle estime que les hommes artistes, pour une femme, ont besoin de “qualités masculines” et inversement. Le fait de voir quelqu’un “se poudrer le nez à 50 ans”, dit-elle, n’était pas pour elle.

Sylvie Vartan : ses confidences sur sa fille Darina et sa petite fille,  Ilona

Elle recherchait un homme “protecteur, rigolo, sensible”, des qualités qu’elle a finalement trouvées en Tony Scotti, son mari depuis des décennies. Bernard Fixo, son ami de 30 ans, confirme qu’avec Tony, “la vie lui paraissait possible”. Sylvie se sentait “toujours très seule”, n’ayant jamais été “épaulée” dans sa vie de femme malgré l’amour de sa famille. Elle rêvait d’un homme “parfait”, et a eu la “chance” de le trouver.

Elle considère comme une “grande chance” que Tony ne la connaisse pas en tant que vedette française. Être célèbre est un “grand handicap” pour les relations amoureuses, car “souvent les hommes assez intéressants ne vont pas aller s’afficher avec quelqu’un de très connu”. Ceux qui aiment les paillettes, qui cherchent à “se payer un trophée” ou à être connus, elle les a toujours “repérés”. Elle dit être “un peu comme Terminator”, capable de repérer la vraie nature des gens rapidement. Ses premières impressions sont “toujours les bonnes”.

Elle insiste sur le fait que les hommes très connus sont souvent “assez égoïstes et assez centrés sur eux-mêmes”. Elle, elle avait besoin d’un homme “généreux”, ce qu’elle a trouvé en Tony, qui a été artiste mais est une exception. Si l’artiste a besoin qu’on s’occupe de lui, Sylvie a toujours eu l’habitude de “faire tout [elle]-même”. Avec Tony, elle a enfin trouvé quelqu’un qui s’occupe d’elle “aussi bien artistiquement que personnellement”, ce qu’elle considère comme “le rêve de toute femme”.

Johnny : L’Enfant Éternel et l’Amour Maternel

Malgré la rupture et le bonheur trouvé avec Tony, Johnny Hallyday conservera toujours une “place à part” dans son cœur. Cependant, elle ne le perçoit plus comme un compagnon, mais “plutôt un second enfant qu’un père”. Elle, qui avait des “besoins maternels” qu’elle ignorait, voyait Johnny rester “à 20 ans” pour elle. Aujourd’hui, elle ne reconnaît plus le Johnny de ses 20 ans, même si elle l’aime d’une certaine manière. Ils ne se voient plus et n’échangent plus de “ces sujets”.

Sylvie Vartan se décrit comme une mère “lionne”, très physique, ayant besoin de “serrer, d’embrasser, de cajoler” ses enfants, de les avoir au téléphone. Elle s’attribue aussi des “qualités masculines”, comme une certaine “autorité” venant de son “impatience” et de son “tempérament fougueux”. C’est l’amour des hommes de sa famille – son père et son frère – qui l’a construite, et sa mère qui lui a donné cette autorité. Ses parents, “exceptionnels”, l’ont “faite”, lui ont “montré la route tout le temps”. Sa mère, un “pilier”, ne connaissait pas les “tréfonds” de ce métier, et aurait “pris peur si elle avait su la vérité”. C’est l’amour de ses parents qui l’a “vraiment tenue” pour “ne pas tomber dans des excès ravageurs”, car elle se décrit comme “assez folle”, “assez démesurée”. La scène est pour elle un “véritable exutoire”.

Le Deuil et la “Croissance” : La Maternité Tardive et les Racines Bulgares

Sylvie Vartan : Son mari Tony Scotti évoque ses rapports avec son ex Johnny  Hallyday, "je lui

La perte de sa mère a été une épreuve immense. “C’est difficile de se retrouver seule chef de famille maintenant”. Elle se dit n’avoir pas “grandi”, étant restée “très enfant”. C’est la disparition de ses parents qui l’a poussée à “grandir”. Elle aimait être “bébé”, un “état parfait”.

Son adoption de sa fille bulgare il y a une dizaine d’années n’était pas pour “grandir”, mais par un “besoin de la présence des enfants”. Son fils David était grand, et malgré ses petits-enfants, elle avait besoin d’un enfant “tous les jours”, car quand elle ne les voyait plus, elle était “complètement effondrée”. Sa fille est un “soleil” pour elle, une “grande source de joie et de bien-être”. Les yeux de Sylvie brillent lorsqu’elle en parle.

Le retour en Bulgarie en 1990, 40 ans après l’avoir quittée, a été essentiel. Ce fut aussi une “grande angoisse”, où elle n’a “pas arrêté de pleurer pendant 12 jours”. Son fils David était également “extrêmement bouleversé”. La Bulgarie était “à genoux” après l’effondrement du mur de Berlin. Elle avait l’impression d’être “le symbole de la liberté pour tous ces gens”. Ce fut à la fois un merveilleux souvenir de revoir sa maison d’enfance (qui n’existe plus aujourd’hui), et la résurgence de souvenirs douloureux de la fin et du froid, où elle, enfant de 8 ans, lisait la gravité dans les yeux de ses parents. Elle se souvient qu’il ne fallait pas parler, ne pas dire qu’ils voulaient partir, avec des gens qui avaient réquisitionné leur appartement. Cette expérience l’a rendue “assez grave” et “mature” très jeune.

Être une “jeune maman” et une grand-mère en même temps l’apaise. Avoir des enfants, s’en occuper, les aimer, faire les devoirs, “même crier, c’est bon”. Tout est “un élément calmant et stabilisateur”.

Renaissance Artistique et Hérédité

Malgré son désir de “rester enfant”, ce métier la garde “en permanence” en contact avec “l’insouciance de l’enfance”. Chanter, danser, jouer, c’est être “enfant”. La reprise de ses succès des années 60 a été un “vrai bonheur”. Elle avait besoin de “s’étouffer”, sa mère était “extrêmement malade” et elle savait qu’elle allait “partir”. “Il fallait absolument que je fasse quelque chose” pour “survivre à ça”, une des “plus grandes douleurs”. Elle voulait faire un projet “facile”, un album de reprises de chansons “qu’on a tous aimé”. Un projet “très léger et très joyeux”, qu’elle a pu enregistrer à Los Angeles, près de sa mère. Sa mère l’a entendu et l’a “adoré”, aimant particulièrement “Paris s’éveille”. Cet album l’a “décontractée” et lui a “enlevé un peu de poids”, lui donnant “envie de légèreté et envie de lumière à nouveau”.

Elle conclut son livre en évoquant sa mère et disant qu’elle donnerait cher pour qu’elle lui dise : “Mais qu’est-ce que tu fais encore comme folie, ma fille ?”. Sa dernière “folie” est de “repartir avec ces chansons”, de “repartir dans cette époque”. Sa mère trouvait son métier “de la folie”, mais elle la voyait “heureuse”, sachant que c’était “vital” pour elle. Sa vie est “faite de tout”, une “grande partie de chansons aussi, et de scène et de mouvement”.

Sylvie Vartan remercie Mireille Dumas d’avoir dépassé sa “timidité naturelle”, affirmant qu’elle va “mieux” et qu’elle se “soigne”. Un témoignage poignant qui nous rappelle la force et la résilience d’une artiste face aux épreuves de la vie, toujours en quête de lumière et d’authenticité.

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