Ce dimanche 15 juin, Sophia Aram a publié une chronique sur la traversée vers Gaza de Rima Hassan et Greta Thunberg. Ce texte a fortement déplu aux journalistes du Parisien. Ils ont estimé qu’elle avait franchi “une ligne rouge”.

Sophia Aram a-t-elle écrit la chronique de trop ? Comme depuis des années, l’humoriste a rédigé un billet d’humeur dans les colonnes du Parisien pour son édition du 15 juin. Dans celui-ci, intitulé People Boat, elle revient sur la traversée humanitaire du voilier dans lequel se trouvaient notamment Rima Hassan et Greta Thunberg. “En plus du niveau de souffrance auquel les Gazaouis sont confrontés, il aura fallu ajouter cette semaine le cynisme de Greta Thunberg et Rima Hassan faisant semblant de leur apporter un sachet de farine, deux Doliprane et trois serviettes hygiéniques…”, commençait-elle.

“Pendant que Miss Krisprolls rejoue Titanic à la proue du yacht, Lady Gaza prévient : ‘Je n’ai pas peur de la mort et encore moins d’Israël. S’ils veulent me tuer, qu’ils le fassent, je partirai en ayant fait ma part.’ Mais sa part de quoi ? À quoi sert la mise en scène d’une interpellation programmée, sinon à nourrir l’egotrip de deux adulescentes se rêvant ‘kidnappées’ par les ‘méchants sionistes’ ?”, écrivait encore Sophia Aram. Dans sa chronique caustique, elle tourne en ridicule cette traversée.

Greta Thunberg victime de racisme ?

Et quelques jours après la publication de cet article, la Société des journalistes du Parisien a publié un communiqué. Elle dit avoir “découvert avec consternation” la dernière chronique de Sophia Aram. Si les journalistes assurent que “sur le fond elle est évidemment en droit d’exprimer publiquement son désaccord et son indignation quant à cette opération”, ils regrettent “la forme” de cet article. Selon eux, elle “aborde la tragédie de Gaza avec une légèreté qui interroge”.

Pire encore, la SDJ du Parisien dit que l’humoriste a franchi “au moins une ligne rouge” dont elle s’est désolidarisée “formellement”. Ce qu’ils lui reprochent ? Le fait de qualifier Greta Thunberg de “Miss Krisprolls”“Même dans un trait d’humour, il n’est jamais très inspiré de ramener une personne à son origine pour la discréditer. Les Suédois ne font pas exception”, peut-on encore lire dans ce communiqué.

Sophia Aram et des “règlements de comptes” ?

“Imaginons un instant qu’un auteur rémunéré par Le Parisien vienne à surnommer un Mexicain dont il ne partage pas les vues ‘Mister Tacos’, un Marocain ‘Mister Couscous’ ou une Espagnole ‘Miss Paella’… Le caractère raciste des quolibets ne ferait plus aucun doute”, écrit encore la SDJ. Selon elle, les lecteurs du Parisien “sont en droit d’attendre autre chose d’un journal d’information de qualité”. Ce qui n’est pas le cas ici…

“Aujourd’hui comme hier, le racisme, qui est un délit, n’est pas tolérable dans Le Parisien. Nous exhortons la direction de la rédaction à la plus grande vigilance sur ce point, conclut la SDJ dans ce texte contre Sophia Aram. Alors que notre journal fait face à un plan d’économies qui réclame des efforts à l’ensemble des services, nous demandons également la suppression de ces chroniques dominicales, lieux trop souvent de règlements de comptes qui n’intéressent pas nos lecteurs et de partis pris idéologiques doublés d’obsessions personnelles qui ne reflètent pas la diversité de leurs opinions.”